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Séminaire de l’UE et l’ALDE sur les standards de l’observation d’élections Les Européens proposent leur assistance pour organiser un scrutin « libre et démocratique » (Photo)

Le processus électoral est fondamental pour les sociétés en transition démocratique. Les Européens, qui ne le savent que trop bien, ont tenu à le dire tout haut hier à Beyrouth, notamment à travers le chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, l’ambassadeur Patrick Renauld, et l’ambassadeur des Pays-bas au Liban, Gerard Van Epen, qui ont souligné avec force l’engagement de l’Union européenne dans l’évolution démocratique du pays, proposant officiellement « l’assistance électorale » de la communauté européenne, une assistance visant à assurer des élections libres et démocratiques principalement par le biais de l’observation du scrutin. Celle-ci doit cependant être demandée. Ces propos ont été tenus lors du séminaire organisé à l’hôtel Méridien Commodore à l’initiative des ambassades des États membres de l’UE et de la délégation de la Commission, en collaboration avec l’Association libanaise pour la démocratie des élections (ALDE), sur le thème : « Échange d’expériences sur les standards de l’UE en matière d’observation d’élections ». Le séminaire a ouvert ses portes en présence des ambassadeurs de France, Bernard Emié, d’Italie, Franco Mistretta, de Hongrie, Pal Jeno Fabian, d’Australie, Stephanie Anna Shwabsky, de Belgique, Stéphane de Loecker, et d’Autriche, Georg Mautner Markhof, ainsi que des députés Marwan Hamadé, Nassib Lahoud, Antoine Andraos, Fouad el-Saad, Georges Dib Nehmé, Antoine Ghanem, Nehmé Tohmé, Nayla Mouawad, Mohammed Hajjar, Henry Hélou, Salah Honein, l’ancien député Camille Ziadé et le Amid du Bloc national, Carlos Eddé. Saluant « l’excellente réputation » de l’ALDE acquise grâce « à son approche professionnelle », M. Van Epen, dont le pays représente le Luxembourg qui préside actuellement l’UE, a insisté sur « l’engagement et l’intérêt européens dans le développement démocratique du Liban ». Rappelant l’importance d’un scrutin démocratique dans la formation d’un État de droit, il a déclaré : « J’ai le plaisir d’annoncer que l’UE, ainsi que d’autres organisations, veulent fournir leur assistance pour assurer un processus électoral juste, y compris par l’envoi d’une mission d’observation électorale, si les parties libanaises le désirent. » « Paradoxalement, l’UE n’est pas très intéressée par les résultats du scrutin (...). Ce qui est important pour les Européens, c’est la tenue d’un processus électoral transparent et juste », a-t-il ajouté, avant de conclure en appelant les autorités libanaises « à faire toute la lumière sur les circonstances et les responsabilités de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri », réitérant également « le soutien européen à l’équipe d’enquête de l’Onu ». À son tour, M. Renauld a indiqué que « l’UE a une longue expérience dans l’assistance électorale aux pays qui en ont besoin et le demandent (...). Cette assistance peut se présenter de plusieurs manières. Cela peut être de l’aide financière, de l’assistance technique, la formation des ONG et des citoyens à l’esprit civique ou l’envoi de missions d’observation ». « Notre démarche est celle d’un partenaire du Liban, qui de la même manière que nous l’aidons lorsqu’il a besoin de restructurer son agriculture, son système judiciaire ou sa dette, nous pouvons aussi l’aider à organiser des élections transparentes et justes », a-t-il expliqué avant de préciser, pressentant déjà quelles seront les critiques du pouvoir libanais : « Il n’est pas là question d’ingérence, ou alors toute notre coopération, tout notre partenariat, toute notre amitié doivent être considérés comme de l’ingérence. Notre démarche est neutre et non partisane. Si elle peut être considérée comme partisane, c’est seulement dans la défense de ceux qui soutiennent le droit des citoyens à avoir des élections libres (...) ». Et de conclure, inflexible, dans un message fort et à la grande joie des opposants devant lui : « Il est des principes sur lesquels nous ne pouvons transiger et qui sont à la base même de notre partenariat. » Béatrice Patrie, membre du Parlement européen et présidente de la commission parlementaire du Machrek, a ensuite repris les grandes lignes de la position européenne concernant l’application de la résolution 1559 et « l’avenir du Hezbollah », avant d’ajouter : « Nous espérons coopérer avec les Libanais dans l’organisation des élections législatives. » Enfin, le secrétaire général de l’ALDE, Ziyad Baroud, a dénoncé le fait « que le Liban n’a cessé de souffrir de l’absence de standards de nature à orienter le pays dans le sens de la démocratie viable et durable ». « Cet état des choses a contribué à entretenir les élections générales dans un cercle restreint de clientélisme sauvage et de tradition mortelle qui ont battu en brèche le dynamisme de la société libanaise et sa vivacité », a-t-il ajouté. M. Baroud a par ailleurs expliqué à L’Orient-Le Jour que l’ALDE a pris l’initiative depuis 1996 d’observer les élections au Liban. « Aujourd’hui, nous voulons profiter des expériences étrangères pour mieux faire », a-t-il dit. Le débat qui a suivi la séance de lancement a permis au député du Chouf, Marwan Hamadé, de prendre la parole pour inviter les Européens à convaincre, non pas l’assistance, mais le président de la République, Émile Lahoud, de la nécessité de l’observation internationale des élections. « Le problème au Moyen-Orient est qu’il y a des régimes qui ne veulent pas évoluer, et qui s’attachent à leur caractère autoritaire », a-t-il déclaré, ajoutant : « Au nom du socialisme, ils ont instauré des monarchies dangereuses pires que celles du Golfe. » Enfin, le débat sur l’observation électorale a été lancé, avec des interventions de Michael Meyer-Resende de la Commission européenne et de Ans Zwerver, spécialiste en la matière, portant sur les standards de l’observation relatifs aux droits de l’homme, à l’égalité des chances et à l’État de droit. Tord Drugge et Ramzi Joreige ont ensuite abordé le rôle des médias dans le processus électoral, notamment à travers le cas de la MTV, alors que Yves-Marie Doublet et Mohammed Mattar ont envisagé les élections dans une perspective financière. Le contrôle constitutionnel, qui constitue l’aboutissement du contrôle électoral, a enfin été étudié à travers les interventions de Thierry Le Roy et Sleimane Takieddine. Les élections législatives de 2005 seront déterminantes pour l’avenir du Liban. D’où l’immense intérêt de la poursuite du débat sur les moyens d’assurer un processus électoral sain. Samer GHAMROUN
Le processus électoral est fondamental pour les sociétés en transition démocratique. Les Européens, qui ne le savent que trop bien, ont tenu à le dire tout haut hier à Beyrouth, notamment à travers le chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, l’ambassadeur Patrick Renauld, et l’ambassadeur des Pays-bas au Liban, Gerard Van Epen, qui ont souligné avec force...