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Actualités - CHRONOLOGIE

Le patron de la SG continue de s’attirer les foudres de l’opposition

Les membres de l’opposition plurielle ont continué hier à réagir aux propos du directeur général de la Sûreté générale, Jamil Sayyed. «Le pouvoir de l’ombre sécuritaire a fait tomber le masque de l’un de ses chefs, qui a présidé la campagne d’instigations contre le Premier ministre Hariri depuis plus de 10 ans, et qui a ridiculisé son poste, en empêchant le président Hariri d’appliquer l’accord de Taëf et de jeter les bases d’un régime démocratique », a estimé le député Michel Pharaon. « La plainte folklorique, que le “haut fonctionnaire” a portée contre lui-même devant la justice au nom de ses camarades qu’il dirige, n’empêchera pas le peuple libanais de demander des comptes et d’obtenir la démission des responsables des services de sécurité. Cette reddition de comptes interviendra, que ce soit dans l’immédiat ou plus tard, tout comme le gouvernement a été sanctionné devant la Chambre », a indiqué M. Pharaon dans un communiqué. « Il est clair que le pouvoir sécuritaire a perdu les pédales dernièrement, après l’échec de sa tentative visant à mettre la main sur la classe politique libanaise, par le biais d’une stratégie de division politique et confessionnelle pour mieux régner », a poursuivi le député de Beyrouth. Michel Pharaon a par ailleurs indiqué que « le peuple libanais allait rester uni et continuer à rejeter la tutelle et cette couverture de toutes les pratiques tortueuses du pouvoir du fait de la poigne sécuritaire qui vise à assurer ses intérêts politico-financiers au détriment de l’État et du peuple ». « La colère du “haut fonctionnaire” contre les politiques intervient après que ces derniers eurent refusé de se départir de leur dignité alors qu’il est devenu extrêmement difficile d’embrigader, de nommer et de protéger des ministres et des employés sur base de l’allégeance qu’ils lui font, au lieu d’être loyaux envers l’État et les institutions. Il n’a jamais hésité à user de son pouvoir pour s’ingérer dans les affaires de cette justice devant laquelle il a porté plainte pour amener le pouvoir judiciaire à servir les intérêts de son camp », a-t-il ajouté. Et d’estimer que la balle est désormais dans le camp du pouvoir concernant la formation d’un cabinet d’union nationale. « Le pouvoir pourrait avoir de nouveau recours à un coup d’État contre la volonté populaire, à la paralysie de l’État et à un report des élections au lieu d’avoir l’audace de prendre des mesures à l’encontre d’un responsable sécuritaire », a enfin indiqué M. Pharaon, appelant à la formation d’un cabinet neutre pour surveiller les élections et d’une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri. De son côté, le député Ahmed Fatfat, qui s’exprimait hier devant des délégations populaires de Denniyé et Menié portant le foulard rouge et blanc de l’opposition plurielle, a estimé que les propos du général Sayyed « constituent un nouvel épisode de la pièce de théâtre sécuritaire et politique qui se joue actuellement dans le pays ». « Cette nouvelle pièce de théâtre que le général Sayyed tente de réaliser exprime beaucoup de désespoir et de perte de contrôle pathétique. Elle vise à assurer une couverture à l’échec politique extraordinaire au lendemain du sit-in massif de la majorité du peuple libanais à la place de la Liberté, le 14 mars dernier, en signe d’allégeance au Liban et à Rafic Hariri », a indiqué M. Fatfat. Appelant le pouvoir à organiser des élections, seule issue démocratique à toutes les crises dans la mesure où elle provient du peuple, M. Fatfat a vu dans la conférence de presse du brigadier Sayyed une « tentative de retarder les élections et peut-être même de les annuler pour mettre en place un cabinet qui, pour sa part, ne soit pas formé de civils ». Le Bloc national, réuni hier sous la présidence du Amid Carlos Eddé, a estimé que la conférence de presse du général Sayyed et son caractère « offensif » constituent une « fuite en avant visant à défendre le rôle des services de renseignements dans la vie politique libanaise ». Faisant assumer une responsabilité aux SR dans l’assassinat de Rafic Hariri, le BN a estimé que la conférence de presse devait précipiter la formation d’une commission internationale d’enquête qui possède l’ensemble des prérogatives pour faire la lumière sur le crime, dans la mesure où il est désormais clair, selon le parti, qu’« il est encore fort possible d’utiliser la justice au service des SR et de ceux qui se cachent derrière ». Les députés Antoine Ghanem, Antoine Andraos, Ayman Choucair, l’ancien député Edmond Rizk et l’avocat Sinane Barraj ont également dénoncé les propos tenus par M. Sayyed. M. Barraj a appelé, dans ce cadre, les responsables des SR à « démissionner immédiatement après l’isolement auquel le peuple les a confinés par les manifestations ». « Qu’ils n’essayent pas de menacer l’avenir du pays, notamment les législatives », a ajouté M. Barraj, estimant que « le peuple en a ras le bol » des responsables sécuritaires et de leurs agissements.
Les membres de l’opposition plurielle ont continué hier à réagir aux propos du directeur général de la Sûreté générale, Jamil Sayyed.
«Le pouvoir de l’ombre sécuritaire a fait tomber le masque de l’un de ses chefs, qui a présidé la campagne d’instigations contre le Premier ministre Hariri depuis plus de 10 ans, et qui a ridiculisé son poste, en empêchant le président...