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Sharon qualifie la décision de « premier pas positif » et rappelle la nécessité de démanteler les groupes « terroristes » Les Palestiniens prêts à maintenir l’« accalmie actuelle » en échange de mesures israéliennes réciproques (photo)

Les factions palestiniennes réunies au Caire ont accepté hier de « maintenir l’accalmie actuelle » en échange de mesures israéliennes, une décision que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a qualifiée de « premier pas positif » tout en rappelant la nécessité de démanteler, à terme, les groupes « terroristes ». Après deux jours de négociations, les factions palestiniennes réunies au Caire se sont engagées à respecter la période d’accalmie déjà en application jusqu’à la fin de l’année, à condition qu’Israël cesse ses « agressions », selon le communiqué final de la conférence publié hier. Cet accord renforce la position du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans ses tractations avec l’État hébreu. Le texte ne fixe aucune date limite pour cette accalmie, mais Khaled Mechaal, chef politique du Hamas, a annoncé que l’accord expirerait d’ici à la fin de l’année 2005 si Israël ne se conforme pas aux demandes palestiniennes. Des responsables du Fateh et du Jihad islamique ont, eux, déclaré qu’ils considéraient la durée de l’accord comme indéterminée, pourvu qu’Israël accède à leurs exigences. Les factions exigent également la libération de tous les prisonniers et détenus palestiniens en Israël. Sur ce point, des centaines de manifestants, rassemblés dans la ville de Gaza, ont demandé hier à l’Égypte et à la Jordanie d’intervenir auprès de l’État israélien pour qu’il libère les prisonniers palestiniens qu’il détient. Les représentants des 13 factions palestiniennes ont peiné à trouver un accord satisfaisant à la fois les exigences du Fateh, désireux de convaincre les groupes armés de renoncer à la violence pour s’exprimer exclusivement sur la scène politique, et celles des extrémistes voulant que toute trêve soit limitée dans le temps et conditionnée à un calendrier précis pour le retrait israélien de Cisjordanie. Le Hamas et le Jihad islamique n’ont pas obtenu gain de cause, mais la référence, dans la déclaration finale, au droit du peuple palestinien à résister à l’occupation israélienne est une concession faite aux radicaux. Le communiqué final propose aux activistes de s’intégrer à terme dans les structures de l’Organisation de libération de la Palestine, qui ces 40 dernières années a été aux mains de factions laïques, de gauche ou nationalistes. Il stipule enfin que « le dialogue (entre Palestiniens) est le seul moyen de réaliser les aspirations nationales palestiniennes », allusion possible à la crainte de M. Abbas de voir une guerre civile éclater s’il s’en prend par la force aux factions armées. Lors d’une conversation téléphonique peu après l’annonce de l’accord interpalestinien, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a déclaré au président égyptien Hosni Moubarak que cet arrangement constituait un « premier pas positif ». Il a souligné toutefois qu’il ne serait pas possible de progresser en vue d’un règlement de paix « sans une dissolution des groupes terroristes » et non une simple suspension de leurs attaques. Il a relevé en outre qu’il s’agissait d’un accord « provisoire ». Un haut responsable israélien a affirmé de son côté qu’Israël ne « lancera pas d’opérations offensives » contre des groupes armés palestiniens aussi longtemps qu’ils respectent l’accalmie. Cette « accalmie » fournit quoi qu’il en soit une occasion, sans précédent ces dernières années, de faire avancer le processus de paix israélo-palestinien, conforté le 8 février par l’officialisation d’une trêve à Charm el-Cheikh par MM. Abbas et Sharon. Pour Jibril Rajoub, un conseiller de M. Abbas, c’est au tour de la communauté internationale de faire pression sur Israël. « La balle est à présent dans le camp israélien (...) Cette déclaration ouvre la voie à un rétablissement du processus politique », a-t-il ajouté. Sur le terrain, Israël s’est retiré mercredi de Jéricho et M. Sharon s’est engagé à retirer l’armée de quatre autres villes de Cisjordanie : Tulkarem – qui devrait être la prochaine à voir partir les soldats israéliens –, Ramallah, Kalkilia et Bethléem. Une initiative qualifiée hier de « mesure positive » par la France. « La communauté internationale, comme elle s’y est engagée à Londres (conférence du 1er mars 2005), renforcera sa coopération avec les Palestiniens pour les aider à maintenir l’ordre dans les Territoires », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Aides de l’UE aux Palestiniens : pas de « preuves suffisantes » de détournement à des fins terroristes L’Office européen de lutte contre la fraude (Olaf) a annoncé hier n’avoir pu, au terme de deux ans d’enquête, obtenir de « preuves suffisantes » d’un quelconque détournement des aides versées par l’UE aux Palestiniens pour financer des actes terroristes. L’Olaf n’a pas exclu, en revanche, que les capacités d’audit déficientes de l’Autorité palestinienne n’aient ouvert la voie à des détournements. Bien que l’Autorité palestinienne ait affiché son intention de lutter contre les abus et réalisé des progrès significatifs, depuis 2002, en créant un compte unique du Trésor, les enquêteurs européens estiment que des doutes importants subsistent. Les enquêteurs de l’Olaf ont ainsi constaté pendant leurs travaux des transferts d’un montant de 238 millions de dollars effectués par la direction palestinienne sur des comptes bancaires suisses entre 1997 et début 2000, sans en informer les donateurs internationaux. Ces transferts n’ont toutefois pas concerné les fonds européens. Bruxelles n’a en effet commencé à verser ses premières aides aux Palestiniens qu’en novembre 2000, souligne l’Olaf. L’enquête « a révélé également l’existence d’au moins un compte à Tunis au sujet duquel l’Autorité palestinienne n’était pas encore en mesure d’en préciser ni l’origine ni le titulaire », assure l’Office. L’Olaf affirme par ailleurs qu’il n’a pu contrôler les aides fournies par l’Union européenne aux Palestiniens pendant la période précédant 2000. Il admet n’avoir « jamais été en mesure d’assurer directement le suivi des dépenses de l’Autorité palestinienne », car il a dû « se fonder sur les réponses fournies par (son) ministre des Finances qui n’étaient pas toujours étayées par des documents ».
Les factions palestiniennes réunies au Caire ont accepté hier de « maintenir l’accalmie actuelle » en échange de mesures israéliennes, une décision que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a qualifiée de « premier pas positif » tout en rappelant la nécessité de démanteler, à terme, les groupes « terroristes ».
Après deux jours de négociations, les factions...