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Les enjeux de cette attaque peuvent être aussi bien politiques qu’économiques Le « père » des privatisations russes Anatoli Tchoubaïs échappe à un attentat (photo)

Le « père » des privatisations russes Anatoli Tchoubaïs, actuel chef du monopole public de l’électricité, a réchappé hier à un attentat, une explosion suivie de tirs d’armes automatiques visant la voiture blindée à bord de laquelle il circulait près de Moscou. Il n’a pas été touché. Les premiers commentaires ont rapproché cet attentat de son action de réformateur politique au sein du parti libéral SPS, ou économique à la tête de SEU, le monopole de l’électricité dont il est le directeur général depuis le printemps 1998 et qui est en cours de restructuration. « Il y avait à vrai dire ces derniers temps des raisons de s’attendre à quelque chose de ce genre, et la sécurité avait été renforcée », a déclaré M. Tchoubaïs après avoir regagné indemne ses bureaux. « Je vois assez bien qui pourrait être le commanditaire potentiel » de cet attentat, a-t-il ajouté devant les caméras de télévision, sans toutefois donner de noms, promettant d’agir « en très étroite coopération avec les services spéciaux » pour faire en sorte que « cela ne reste pas impuni ». Anatoli Tchoubaïs, 49 ans, est l’une des personnalités les plus connues du monde économique et politique russe. Réformateur libéral, détesté des uns (un dicton populaire a même été forgé, « Tchoubaïs est coupable de tout »), porté aux nues par les autres, il arpente les couloirs du pouvoir depuis l’éclatement de l’URSS en 1991 et a aujourd’hui la confiance du président Vladimir Poutine. Père du très controversé programme de privatisations lancé après l’effondrement de l’Union soviétique, et depuis très impopulaire, cet ancien premier vice-Premier ministre est membre de la direction du parti Union des forces de droite (SPS, opposition extraparlementaire depuis les dernières législatives) qu’il veut réorganiser pour constituer une force d’opposition libérale crédible. SPS a qualifié l’attentat de « crime politique », relevant que Tchoubaïs faisait son possible pour consolider les forces réformatrices afin que « la Russie devienne un État libre, fort et démocratique ». Mais d’autres, comme la libérale Irina Khakamada, ont émis un avis contraire, soulignant les immenses « enjeux politico-économiques » de la réforme du secteur électrique russe, entamée par Tchoubaïs au début des années 2000 et qui avance cahin-caha, se heurtant à de nombreuses résistances. M. Tchoubaïs a dû « toucher aux intérêts de quelqu’un lors de la redistribution des actifs dans le domaine énergétique », et cet attentat visait « non à le tuer, mais à lui faire peur », a aussi estimé sur la radio Echo de Moscou l’ancien chef du Service fédéral de sécurité Nikolaï Kovaliov.

Le « père » des privatisations russes Anatoli Tchoubaïs, actuel chef du monopole public de l’électricité, a réchappé hier à un attentat, une explosion suivie de tirs d’armes automatiques visant la voiture blindée à bord de laquelle il circulait près de Moscou. Il n’a pas été touché.
Les premiers commentaires ont rapproché cet attentat de son action de réformateur...