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« Quand ils partiront, j’embrasserai le sol... » Zahlé a hâte de dire adieu aux soldats syriens (photos)

Les habitants de Zahlé, qui se souviennent encore des 90 jours de siège syrien en 1981, ont hâte de voir déguerpir l’armée syrienne, qui campe aux abords de la ville. Quand les soldats auront plié bagage, confient-ils à Cynthia Johnston de Reuters, il faudra aussi que les agents des services de renseignements syriens quittent le centre-ville, où ils ont établi une antenne. « C’est une occupation. Je les implore de partir pacifiquement. Quand ils partiront, j’embrasserai le sol », confie un ingénieur avec une pointe d’exubérance. « Nous voulons que l’Amérique s’assure qu’ils partent. Elle sait comment les faire partir », poursuit-il. En 1981, les blindés syriens avaient assiégé la ville durant trois longs mois. « On nous a bombardés 100 jours durant. Et qui nous a fait cela ? Les Syriens. Ils ont touché nos églises, nos maisons, nos familles. Qu’avions-nous fait pour mériter cela ? » se souvient encore un épicier. Trop terrorisé par les services secrets syriens pour vouloir être nommément cité, ce commerçant compte beaucoup sur les pressions exercées sur la Syrie par le président américain George Bush. À l’ombre des toits en tuiles, on décèle peu de signes extérieurs de l’hostilité des habitants vis-à-vis des Syriens. Toutefois, quelques boutiques vendant des drapeaux libanais semblent faire des affaires par les temps qui courent. Et l’annonce d’un retrait total des forces syriennes semble avoir enhardi les habitants et délié quelques langues. Contraste Certains commencent à parler ouvertement de la mise en place d’une force internationale au Liban, voire d’un accord de paix avec Israël. « Avant la fin de l’été, il pourrait y avoir un accord de paix. Je veux un accord de paix, absolument », confesse Roger Nasrallah, un restaurateur. Par contraste avec la « majorité silencieuse » de Zahlé, les personnalités de l’opposition locale parlent de la Syrie avec modération, soulignant la nécessité de conserver des liens d’amitié avec elle. « Les Libanais ont pris la décision de lutter pour leur liberté, constate Élie Marouni, candidat antisyrien aux prochaines législatives. Le passé est derrière nous. » Les hommes politiques prosyriens sont tout aussi prudents, soulignant la nécessité de préserver l’unité fragile du Liban. « Il n’y a pas de Libanais qui ne soit favorable à un retrait, à condition de garder de bonnes relations avec la Syrie », explique Michel Riachi. Ce notable de Zahlé, qui arbore le portrait du président Émile Lahoud sur sa porte, rappelle que « la Syrie a beaucoup aidé le Liban en tant que pays. Nous ne voulons pas lui donner un coup de poignard dans le dos ».
Les habitants de Zahlé, qui se souviennent encore des 90 jours de siège syrien en 1981, ont hâte de voir déguerpir l’armée syrienne, qui campe aux abords de la ville.
Quand les soldats auront plié bagage, confient-ils à Cynthia Johnston de Reuters, il faudra aussi que les agents des services de renseignements syriens quittent le centre-ville, où ils ont établi une antenne.
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