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« Ouf, ils sont partis, et nous voilà enfin tranquilles »(photos)

«Ouf, ils sont partis après toutes ces années, et nous voilà enfin tranquilles. » Samira ne cache pas son bonheur d’avoir vu hier matin les derniers agents du renseignement militaire syrien évacuer l’immeuble, où elle habite à Ramlet el-Baïda sur le bord de mer, et quitter Beyrouth pour de bon. « Ils nous ont épuisés, que Dieu les emporte. Là, nous sommes vraiment contents. Ce matin, nous les avons vus transporter dans des camions mobiliers, effets personnels et... une tonne de dossiers » accumulés en 17 ans de présence, raconte, à Henri Mamarbachi de l’AFP, cette sexagénaire libanaise confortablement installée dans un canapé à côté de son mari. « Les Syriens occupaient trois étages de notre immeuble, et bien sûr la cave, transformée en une prison de plusieurs cellules. Nous n’entendions pas grand-chose car nous habitons un étage élevé », raconte son mari Issam, la moustache poivre et sel. « L’immeuble était sous bonne garde de sentinelles syriennes, de même que les deux autres qui nous font face », dit-il en montrant la rue. C’est à un étage de l’immeuble d’en face que résidait le redoutable chef des « moukhabarate » pour Beyrouth, le colonel Rustom Ghazalé, avant sa nomination en 2003 à la tête des « services » dont le quartier général pour tout le Liban est à Anjar. « Ce matin, nous avons vu son successeur, le colonel Mohammed Khallouf, s’en aller dans une jeep militaire syrienne avec les derniers éléments des services de renseignements », a-t-il dit. « Aussitôt après son départ, un employé de la compagnie Électricité du Liban est venu couper le courant dans les cinq ou six appartements de l’immeuble d’en face. Deux d’entre eux étaient occupés par deux des frères de Rustom Ghazalé », raconte-t-il, à Henri Mamarbachi de l’AFP, avec l’impénétrable sourire d’un Libanais qui en a vu d’autres. La facture Selon lui, depuis quelques années, le comportement des Syriens s’était « quelque peu amélioré », les mesures de sécurité devenant moins draconiennes autour de la rue qui abrite un grand parking à ciel ouvert et trois immeubles, dont un très délabré qui servait de prison principale. « Mais nous vivions malgré tout isolés. Dans un tel environnement, personne ne nous rendait visite. Maintenant, nous préparons une “open house” (une fête) pour les amis. Trois étages de notre immeuble se sont vidés, et l’armée libanaise qui est arrivée ce matin va les rendre, comme d’autres, à leurs propriétaires », se félicite-t-il. Samira et Issam ont vécu 24 ans en France, avant de revenir il y a quelques années à Beyrouth où ils ont retrouvé leur luxueux appartement gardé par deux domestiques. Après le départ des Syriens, l’armée et la gendarmerie libanaises ont vite pris position dans le périmètre. Une barrière métallique, gardée par des soldats, interdit l’accès à la rue où une petite foule s’est massée. L’arme au poing mais sans nervosité aucune, deux soldats montent la garde. À côté d’eux, deux drapeaux frappés du cèdre et des portraits de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri. Avant le départ syrien, le garçon d’un grand restaurant est venu présenter une facture aux responsables syriens, qu’ils ont dûment payée. « Dans le temps, ils ne réglaient pas, mais depuis quelque temps, si. C’est déjà pas mal... » lance-t-il.

«Ouf, ils sont partis après toutes ces années, et nous voilà enfin tranquilles. » Samira ne cache pas son bonheur d’avoir vu hier matin les derniers agents du renseignement militaire syrien évacuer l’immeuble, où elle habite à Ramlet el-Baïda sur le bord de mer, et quitter Beyrouth pour de bon.
« Ils nous ont épuisés, que Dieu les emporte. Là, nous sommes vraiment contents. Ce...