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Il a séjourné dans une des cellules avant de faire 5 ans de prison en Syrie Un ex-détenu des « moukhabarate » les regarde, éberlué, évacuer Beyrouth (photos)

Il ne veut pas dévoiler son identité, mais, encore incrédule, il a tenu à venir voir de ses propres yeux l’évacuation du siège des services de renseignements militaires syriens de Ramlet el-Baïda à Beyrouth, où il a « séjourné dans une cellule » avant d’être emprisonné cinq ans en Syrie. « Ils sont venus en 1989 dans mon magasin à Ouzaï, m’ont accusé de travailler avec Yasser Arafat et m’ont aussitôt emmené dans cet immeuble de Raouché », sur le bord de mer, raconte, à Ramzi Haïdar de l’AFP, cet homme de 47 ans. « Dans la cellule, ils m’ont battu, torturé avec un fil électrique qu’ils m’ont accroché à la langue. Quelques jours plus tard, ils m’ont transporté à Anjar, où j’étais entre les mains d’un certain Abou Youssef, surnommé aussi Nabi Youssef. Mon périple s’est terminé à Damas, dans la “section Palestine”, également appelée “section 235”, où j’ai été détenu jusqu’en 1994. Ils m’ont relâché sans qu’il n’y ait jamais eu aucune forme de jugement », raconte-t-il. « Je suis venu les voir partir, évacuer cet immeuble où j’ai été détenu », dit-il, en montrant la rue transformée pendant 17 ans en haut lieu des services syriens à Beyrouth, derrière une caserne de l’armée libanaise. Ali Abdallah, un Palestinien du camp de réfugiés voisin de Chatila, accompagne Ramzi Haïdar de l’AFP dans sa « cellule », l’une des 10 pièces du sous-sol de l’un des trois immeubles occupés par les « moukhabarate » syriens. « C’est là qu’ils m’ont gardé pendant un mois et torturé parce qu’ils m’accusaient d’être un agent de Arafat », raconte cet homme à la barbe blanche, qui le fait paraître bien plus que ses 47 ans. Les portes des cellules ont toutes été arrachées, et les murs, qui portaient des inscriptions, blanchies avant le départ des « services ». « J’aime et nous aimons tous le peuple syrien, ce sont nos frères. Mon épouse est de Homs (Syrie). Elle est restée seule avec mes trois enfants pendant ces années. Ah, mais ce régime... » l’homme interrompt sa phrase et s’en va dans la voiture d’un ami.

Il ne veut pas dévoiler son identité, mais, encore incrédule, il a tenu à venir voir de ses propres yeux l’évacuation du siège des services de renseignements militaires syriens de Ramlet el-Baïda à Beyrouth, où il a « séjourné dans une cellule » avant d’être emprisonné cinq ans en Syrie.
« Ils sont venus en 1989 dans mon magasin à Ouzaï, m’ont accusé de travailler avec...