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Actualités - CHRONOLOGIE

« Le Liban reste le foyer et le point de départ pour la propagation de la démocratie dans la région », affirme le patriarche Sfeir sur le perron de la Maison-Blanche : Les Syriens vont parachever leur retrait (photos)

WASHINGTON - de notre envoyé spécial Habib CHLOUK Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a eu droit à un accueil de chef d’État, hier, à la Maison-Blanche, où il s’est entretenu une demie-heure durant avec le président des États-Unis, George Bush. Il en est sorti confiant dans le fait que le Liban recouvrera sa pleine souveraineté, son indépendance et sa liberté de décision. Ont assisté à la rencontre Mgr Roland Aboujaoudé, vicaire patriarcal, ainsi que NN.SS. Robert Chahine et Gregory Mansour, leurs vicaires, les pères Faouzi Élia et Michaël Thomas et le supérieur général des missionnaires libanais, Khalil Alwan. Devant les nombreux journalistes présents, le président américain a affirmé : « J’ai assuré à Son Éminence que la politique des États-Unis est de travailler avec ses amis et ses alliés pour insister que la Syrie quitte complètement le Liban, que la Syrie retire toutes ses troupes du Liban, que la Syrie retire ses services secrets du Liban afin que le processus électoral soit libre et équitable. » « Son Éminence et moi-même avons discuté du Liban et de notre profond désir de voir le Liban être un pays véritablement libre, où les gens peuvent pratiquer la religion qu’ils veulent, où ils peuvent dire ce qu’ils pensent, où les partis politiques peuvent s’épanouir, un pays fondé sur des élections libres », a ajouté M. Bush. Mgr Sfeir a affirmé de son côté qu’il entendait « exprimer sa profonde gratitude au président Bush pour l’intérêt sincère qu’il porte à la liberté au Liban et dans le monde ». « Nous avons profité de cette occasion pour faire part au président Bush des vues et des aspirations de tous les Libanais », a-t-il ajouté. « Les Libanais de toutes croyances sont inquiets de l’émigration de jeunes chrétiens et musulmans en raison de l’extension du chômage et des conditions politiques étouffantes », a-t-il souligné. « Il est important de se rappeler que le Liban a été le premier pays démocratique dans la région. Peut-être n’était-ce pas une démocratie parfaite mais le Liban reste le foyer et le point de départ pour la propagation de la démocratie dans la région », a ajouté le patriarche. « C’est pourquoi le pape Jean-Paul II a déclaré que le Liban est un message de liberté et de démocratie pour l’Orient et l’Occident. Nous espérons, en tant que Libanais, que grâce à l’effort de nos amis dans le monde, nous serons capables de bâtir un avenir meilleur au sein d’un Liban libre, indépendant, pluraliste et souverain », a souligné Mgr Sfeir, qui avait présidé, avant son entretien avec le président Bush, une messe en l’église Notre-Dame du Liban, à Washington. La rencontre s’est ensuite poursuivie, en l’absence des représentants de la presse, et a abordé « des questions plus globales et plus délicates », selon des sources informées, passant en revue « la guerre des autres sur le territoire libanais » et l’accord de Taëf. Pas de discussions sur le Hezbollah Aux journalistes qui l’assaillaient de questions, au terme de l’entretien, le patriarche Sfeir a répondu par des évidences. Il a surtout paru confiant dans l’avenir de la démocratie au Liban, mais a précisé « n’être pas entré dans les détails » avec le président Bush. Il a notamment nié « catégoriquement » avoir soulevé avec le chef de l’État américain le cas du Hezbollah. « Nous lui avons fait parvenir ce qu’il était possible de faire parvenir de la cause libanaise », a encore dit le patriarche Sfeir, qui a ajouté que le président des États-Unis a été « positif ». « En vérité, je ne vois pas de différence entre l’accord de Taëf et la résolution 1559 », a encore dit le patriarche Sfeir, en réponse aux journalistes. « Pensez-vous que le retrait syrien du Liban se pousuivra ? » a-t-on demandé au patriarche Sfeir. « Je pense qu’il se fera », a répondu fermement le patriarche Sfeir. Interrogé sur une possible aide économique ou un appui au Liban de la part des instances monétaires internationales, Banque mondiale et FMI, le chef de l’Église maronite a répondu que « ces précisions viendront ultérieurement », ce qui sous-entend que la question a été soulevée et qu’elle a été prise en ligne de compte. Il se confirme aussi que le patriarche maronite a remis au président américain un mémorandum comprenant les têtes de chapitres suivants : pour une politique américaine productive au Liban ; pour un règlement de la crise indépendante des intérêts changeants ou de règlements régionaux qui se feraient aux dépens du Liban ; refus de l’implantation ; la responsabilité internationale, et celle des États-Unis en particulier, dans la préservation de la formule de coexistence libanaise, de la démocratie et de la liberté ; la nécessité d’une protection financière internationale à l’économie libanaise. La réunion s’est tenue à 13h40, heure de Washington (20h40, heure de Beyrouth). Elle avait été précédée, la veille, d’une réunion avec le numéro deux du département d’État Robert Zoellick, au cours de laquelle les grandes lignes de l’entretien avaient été évoquées. À l’issue de la réunion, et en réponse à une question, le patriarche avait répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur la teneur des demandes présentées par la délégation libanaise : « Nous n’avons pas pris l’habitude de transmettre les demandes d’une seule catégorie de Libanais, mais celles de tous les Libanais, qui sont désormais familières à tous. » Le patriarche a toutefois refusé de répondre à une question relative à la demande de démission du chef de l’État présentée par certaines personnalités de l’opposition. « Ces choses-là ne se discutent pas à l’étranger », a-t-il affirmé. « Je pense que le retrait syrien sera parachevé, a encore dit le patriarche Sfeir. Sinon, ceux qui sont en charge de ces questions peuvent lui donner une suite. » Enfin, le patriarche a jugé comme étant « de bonnes choses » l’ouverture d’une enquête internationale sur l’assassinat du président Hariri et la présence de contrôleurs internationaux pour superviser les prochaines élections législatives. Avec Wolfowitz Le patriarche s’était entretenu, mardi soir, avec le numéro deux du département de Défense, Paul Wolfowitz, en marge d’un dîner donné en son honneur à l’hôtel Fairmont par la colonie libanaise à Washington. L’entretien avait duré quelque trente minutes, et avait suivi un dîner marqué par une allocution du patriarche ponctuée de fréquentes ovations, ainsi que des vivats adressés à « Mar Bush ». Dans une allocution, le patriarche a notamment rendu hommage aux valeurs de démocratie, de liberté, de justice et d’égalité des chances qui marquent la société américaine, en espérant qu’elles marqueront également la société libanaise. Le patriarche Sfeir a également rendu hommage aux efforts des notables de la communauté libanaise aux États-Unis pour sensibiliser l’Administration américaine à la crise libanaise. « L’attention accordée au Liban, nous la devons aussi à votre enthousiasme », a-t-il affirmé. Affichant un sourire radieux, Paul Wolfowitz ne s’était pas privé d’applaudir avec l’assistance, arborant pour sa part le pin’s bleu de Rafic Hariri, « Nous voulons la vérité ». En quittant le dîner, Wolfowitz avait affirmé qu’il avait été « très touché par l’atmosphère enthousiaste et patriotique qui a marqué le dîner », ajoutant qu’en apprenant l’âge du patriarche Sfeir – 84 ans –, il avait souhaité jouir d’une aussi bonne santé que la sienne, quand il atteindra ce même âge. Doctorat honoris causa Mardi après-midi, le patriarche avait assisté à une cérémonie à l’Université catholique de Washington, au cours de laquelle il avait été établi docteur honoris causa « pour ses efforts et sacrifices au service de l’humanité et en signe de grande estime et respect ». Le patriarche avait également rendu visite au collège épiscopal catholique aux États-Unis, au cours de laquelle il a parlé de la situation des chrétiens orientaux et de la difficulté que certaines catégories ont à accepter de les considérer comme des Orientaux à part entière. Il avait également parlé du rôle capital que ces chrétiens jouent comme traits d’union entre l’Orient et l’Occident, l’islam et le christianisme, la tradition et la modernité.

WASHINGTON - de notre envoyé spécial Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a eu droit à un accueil de chef d’État, hier, à la Maison-Blanche, où il s’est entretenu une demie-heure durant avec le président des États-Unis, George Bush. Il en est sorti confiant dans le fait que le Liban recouvrera sa pleine souveraineté, son indépendance et sa liberté...