Critiques loyalistes appuyées contre Londres et l’UE

Les critiques loyalistes se sont multipliées hier de toutes parts à l’encontre du ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, ainsi que du Parlement européen. D’abord, le président de la Chambre, Nabih Berry, a affirmé, dans un message au ton particulièrement ironique adressé au locataire du Foreign Office, que « le mécontentement de la Grande-Bretagne est très important pour le Liban (…) ; c’est pourquoi nous attendons de vous que vous nommiez qui vous souhaitez au poste de Premier ministre au Liban. Nous pourrions ainsi donner notre avis sur la désignation du ministre britannique des AE », a-t-il asséné. Quant au palais Bustros, il a, selon notre correspondant Khalil Fleyhane, demandé à l’ambassade du Liban à Londres « d’expliquer aux Britanniques qu’il revient au président de la République, le général Émile Lahoud, de désigner le Premier ministre, et que cela se fait après des consultations avec les députés dont les résultats sont contraignants conformément à la Constitution ». Pour sa part, le Hezbollah a dénoncé les « ingérences » de Londres « dans les affaires internes du Liban ». Le Hezbollah « refuse ces ingérences et souligne que les Libanais sont capables de gérer leurs affaires internes », écrit le communiqué publié hier. En outre, le parti de Dieu a fait part de « son étonnement et de ses regrets » à la suite de l’adoption par le Parlement européen (PE) d’une résolution le concernant, prise, selon le Hezb, « sous l’influence des pressions américaines et israéliennes, et qui est en totale contradiction avec les principes de liberté et de démocratie qui guident » le PE. Rappelons que cet hémicycle s’était prononcé jeudi en faveur de mesures destinées à « mettre un terme aux activités terroristes » du Hezbollah, en soulignant qu’il existe « des preuves irréfutables » à ce sujet. « Le Hezbollah ne peut que regretter cette position qui porte atteinte à la crédibilité du PE et aux peuples européens auxquels nous lient l’amitié et le respect », poursuit le communiqué du parti de Dieu. Ajoutant que cette position « porte également atteinte au peuple libanais qui a réaffirmé mardi dernier son attachement à la résistance dans une manifestation de masse » prosyrienne. « Le PE aurait mieux fait d’examiner les crimes commis par Israël à l’encontre des peuples libanais et palestinien, avant d’aborder la question » du Hezbollah, affirme le texte. Qui rappelle d’ailleurs que la Belgique « avait l’intention de juger (le Premier ministre israélien) Ariel Sharon pour sa responsabilité dans les massacres de Sabra et Chatila ».