À Moscou, Joumblatt plaide pour des législatives libres de toute pression des SR libanais et syriens

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a souhaité hier que les prochaines législatives se déroulent « sans la pression des services de renseignements, quels qu’ils soient ». M. Joumblatt, qui s’est entretenu hier avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dans le cadre de sa visite en Russie, a affirmé, au cours d’un point de presse à l’issue de la rencontre : « Nous sommes pour la présence d’observateurs internationaux pendant ces élections et nous avons demandé à la Russie de dépêcher ses observateurs pour qu’elles soient honnêtes et transparentes. » Le député du Chouf a par ailleurs réexprimé la volonté des Libanais d’établir des relations de bon voisinage avec la Syrie, mais tenant compte de l’aspiration du peuple libanais à un Liban libre et souverain. « L’objectif de nos efforts est la stabilité dans la région, la souveraineté du Liban et de bonnes relations avec les pays voisins, et avant tout avec la Syrie », a-t-il souligné, exprimant son soutien à une enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri pour que le peuple libanais puisse connaître la vérité et mettant l’accent sur les efforts de l’opposition en faveur de la stabilité de la région. « La Russie cherche à aider à atteindre ces objectifs par ses contacts avec des représentants du Liban, de la Syrie, des États-Unis et des États européens », a pour sa part indiqué M. Lavrov. « Nous espérons que les élections législatives au Liban se dérouleront sans ingérence extérieure, de façon démocratique, et permettront au peuple libanais d’exprimer sa volonté librement », a souligné M. Lavrov. Le diplomate russe a mis l’accent sur « la nécessité de respecter la résolution 1559 de l’Onu ». « La résolution 1559 ne peut pas être appliquée à moitié, il faut appliquer tous ses points, y compris celui qui concerne le Hezbollah », a-t-il estimé. « Nous sommes d’accord sur le fait que ce retrait doit être effectué par étapes et de telle manière qu’il ne déstabilise pas la situation déjà fragile, notamment sur les plans ethnique et confessionnel au Liban, a-t-il réaffirmé. Il faut aider à chercher une issue à la crise et ne pas déstabiliser la situation ni au Liban ni dans la région », a indiqué M. Lavrov. Le Hezbollah « doit avoir la possibilité de représenter ses intérêts dans le cadre des institutions du pouvoir », a déclaré M. Lavrov, ajoutant que « le rôle politique du Hezbollah doit être pris en considération, dans l’intérêt du Liban et de tout le Proche-Orient ». Le ministre russe des Affaires étrangères a par ailleurs appelé les autorités libanaises à « coopérer » avec l’équipe de l’Onu dépêchée à Beyrouth pour participer à l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri. « Nous avons été profondément choqués par l’acte terroriste qui a causé la mort de Hariri. Celui-ci avait fait beaucoup pour que le développement du Liban prenne une voie durable, et il avait toujours tenté de donner une pleine souveraineté au Liban », a estimé le ministre russe.