Des ouvriers syriens protestent contre les exactions dont ils sont victimes

Une délégation d’ouvriers syriens s’est rendue hier auprès du chef de la municipalité de Saïda pour protester contre les exactions dont ils sont l’objet depuis l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri le 14 février. Le député de Saïda, Abdelrahmane Bizri, leur a assuré que « les Libanais les considèrent comme des frères dont l’apport à l’économie libanaise est essentiel » et les a informés qu’il « a demandé aux autorités de prendre toutes les mesures susceptibles d’assurer leur sécurité ». De son côté, Bahia Hariri a vivement condamné ces agressions et a affirmé à la presse que « de tels actes sont contraires aux enseignements du martyr Rafic Hariri, qui était un nationaliste arabe croyant à la fraternité et à la complémentarité entre les peuples arabes ». Quatre ouvriers syriens ont été agressés dans la nuit de dimanche à lundi par des inconnus à Saïda alors qu’ils dormaient dans une bicoque désaffectée. Leurs agresseurs les ont battus à coups de bâton avant de prendre la fuite. Des ouvriers syriens ont été agressés un peu partout au Liban depuis trois semaines. Ces exactions ont eu lieu en dépit de l’appel de l’opposition à mettre fin à ces comportements. Les journaliers syriens, près de 300 000 selon une étude récente, colonne vertébrale de la main-d’œuvre bon marché au Liban, ont fui le pays par vagues après cette série d’exactions, qui n’a pas fait de morts.