« Assad ne veut pas se retirer », affirme l’ancien Premier ministre Aoun et Gemayel craignent un report sine die du retrait syrien

L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a estimé que ce qu’il « craignait concernant la présence des forces et des services de renseignements syriens s’est réalisé », en l’occurrence « le report à une date indéterminée du retrait de l’armée et des SR du Liban ». « Quant au mécanisme évoqué dans ce contexte, il est vague et n’est pas lié à des dates », a noté M. Gemayel. « Si le redéploiement qui devait être appliqué en vertu de l’accord de Taëf n’a été réalisé que douze ans plus tard, combien d’années faudra-t-il attendre pour un retrait total sans date butoir ? » s’est-il demandé. Même cri d’alarme du côté de l’ancien Premier ministre Michel Aoun, qui a estimé que le retrait syrien était une manœuvre ourdie par Damas « pour gagner du temps ». « Je ne pense pas qu’Assad respectera ses engagements, et ce ne sera pas la première fois (...) Il ne veut pas se retirer », a-t-il ajouté. Et l’ancien chef de l’État d’ajouter que cela implique que la présence militaire et sécuritaire syrienne risque de se maintenir sur une très grande partie de la superficie libanaise, de la Békaa au Mont-Liban, ad vitam aeternam. Le député Pierre Gemayel a estimé pour sa part que les décisions émanant du Conseil supérieur libano-syrien sont « de nouvelles manœuvres » et des « atermoiements pour gagner du temps ». M. Gemayel a appelé à un retrait syrien total militaire et sécuritaire en fonction d’un calendrier clair et dans les délais les plus brefs, estimant qu’il craint, si ce retrait n’a pas lieu à l’étape actuelle, un nouveau redéploiement de l’armée syrienne vers l’hinterland libanais.