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Réactions internationales - Paris attend de Damas des « actes précis et concrets » Washington va « maintenir la pression » sur la Syrie

Au lendemain du discours du président syrien Bachar el-Assad, annonçant un retrait en deux temps des troupes syriennes du Liban, les réactions internationales demeuraient partagées hier entre, d’une part, un accueil mitigé ou prudent et, de l’autre, une satisfaction affichée. Washington va « maintenir la pression » sur la Syrie, a déclaré le directeur de la communication de la Maison-Blanche, Dan Bartlett, sur la chaîne de télévision américaine Fox. « Nous allons maintenir la pression en exprimant une voix claire et unie avec la communauté internationale », a déclaré le responsable américain sans donner de détails sur les mesures envisagées. « Les propos du président Assad hier (samedi) étaient, en quelque sorte, des généralités et des demi-mesures, ce qui est en complète contradiction avec la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu », qui « appelle à un retrait immédiat », a-t-il affirmé. « Nous continuerons à faire en sorte qu’ils comprennent clairement que la communauté internationale ne va pas rester à l’écart et laisser Assad continuer à agir ainsi en demi-mesures, mais qu’il doit répondre aux demandes internationales. » « La communauté internationale est unie avec le peuple libanais pour demander au gouvernement syrien de retirer ses troupes, et, ce qui est plus important ou tout aussi important, de retirer ses services secrets de sécurité du Liban », a ajouté M. Bartlett. Il a toutefois laissé entendre que Washington pourrait faire preuve de souplesse sur son exigence d’un retrait « immédiat » à condition que la Syrie s’engage clairement à retirer l’ensemble des militaires et des services secrets syriens du Liban. M. Bartlett a rappelé que l’unité de Washington avec la communauté internationale résultait « d’un travail rapproché du président (américain George) Bush avec le président français (Jacques) Chirac, ainsi qu’avec l’Union européenne et la Ligue arabe ». « Il y a d’autres voix importantes qui se sont fait entendre cette semaine : la Russie et l’Arabie saoudite », a-t-il encore ajouté. « Je ne pense pas qu’il puisse y avoir des élections justes en présence des troupes syriennes, qui sont un facteur d’intimidation au Liban », a-t-il insisté. Selon des responsables américains, les États-Unis envisageraient d’adopter de nouvelles sanctions à l’encontre de la Syrie. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, a déclaré s’attendre à des actes concrets de la part de Damas. « Le discours du président Bachar el-Assad est un discours important, nous en prenons acte » et « nous attendons des actes précis et concrets », a déclaré M. Barnier sur la radio privée française Europe 1. « Il y a dans la bouche du président syrien un engagement et une occasion assez solennelle de mettre en œuvre la résolution 1559 » des Nations unies, a-t-il ajouté. « Ce qui est important, c’est que ce retrait des troupes syriennes, des services spéciaux syriens, soit un retrait effectif et complet », a-t-il insisté. M. Barnier a également souligné qu’il fallait un calendrier pour ce retrait et qu’il appartenait aux Nations unies de juger de sa crédibilité. « Nous sommes en droit de demander un calendrier et de dire quelle doit être la crédibilité de ce calendrier », a-t-il dit. « La crédibilité et la faisabilité de ce calendrier doivent être déterminées par le secrétariat général des Nations unies », a-t-il estimé. À Bruxelles, le haut représentant pour la Politique étrangère de l’Union européenne, Javier Solana, a réclamé hier lui aussi « un calendrier précis » de retrait des troupes syriennes du Liban « dans les meilleurs délais ». M. Solana a « pris acte avec intérêt » de l’annonce par le président Assad d’un redéploiement en deux temps des soldats de Damas vers la frontière syro-libanaise, mais il a rappelé que l’UE « attend une application intégrale de la résolution 1559 » du Conseil de sécurité. « Ceci implique un retrait intégral du Liban des forces militaires et des services de renseignements étrangers », a-t-il souligné dans une déclaration publiée au siège de la Commission européenne. « J’appelle les autorités syriennes et libanaises pour qu’un calendrier précis et un mécanisme de retrait soient établis dans les meilleurs délais », a conclu le haut représentant en réitérant le « soutien » des Européens « à un Liban indépendant, souverain et pleinement démocratique ». Au Caire, le président égyptien Hosni Moubarak a jugé « encourageante » la décision de son homologue syrien Bachar el-Assad de redéployer les forces syriennes au Liban, a déclaré hier le porte-parole de la présidence égyptienne Souleimane Awwad. « M. Moubarak a qualifié le discours du président Assad de pas encourageant vers l’avant », a indiqué M. Awwad à l’agence de presse égyptienne Mena. « Le président Moubarak a contacté dimanche matin son homologue syrien au téléphone et a salué son discours devant l’Assemblée du peuple syrien », a ajouté le porte-parole. À Ryad, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a accueilli favorablement le redéploiement des forces syriennes au Liban. « Cette décision représente une étape positive sur la voie de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité » de l’Onu, indique dans un communiqué le secrétariat du CCG (Arabie saoudite, Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Oman). Dans ce communiqué, le secrétariat du CCG souhaite que cette décision « contribue au développement des relations fraternelles et historiques entre la Syrie et le Liban ». À Téhéran, le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé les pressions exercées sur la Syrie pour qu’elle retire ses troupes du Liban. Ces pressions « relèvent apparemment d’un plan préétabli par le régime sioniste pour garantir ses menées expansionnistes », a déclaré devant la presse le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi. M. Assefi a qualifié la présence de troupes syriennes au Liban d’« affaire bilatérale » devant se régler entre Beyrouth et Damas. « Nous respectons toute décision prise par la Syrie et le Liban », a-t-il dit.

Au lendemain du discours du président syrien Bachar el-Assad, annonçant un retrait en deux temps des troupes syriennes du Liban, les réactions internationales demeuraient partagées hier entre, d’une part, un accueil mitigé ou prudent et, de l’autre, une satisfaction affichée.
Washington va « maintenir la pression » sur la Syrie, a déclaré le directeur de la communication de la...