Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L ’opposition plurielle souligne le caractère « positif » du discours mais appelle à la vigilance

Une grande partie de l’opposition plurielle a réagi d’une manière positive à l’annonce par le président Bachar el-Assad d’un redéploiement suivi par un retrait, même si quasiment tous les opposants ont appelé à la vigilance, à la prudence et à la poursuite du mouvement de contestation jusqu’à ce que les revendications énoncées mercredi soir à Moukhtara (la vérité sur l’assassinat de Hariri, démission des chefs des SR, élections libres après un retrait total de l’armée et des SR syriens) soient réalisées. Tous ont également déploré l’absence d’allusion à une date butoir pour le retrait, ainsi que le ton employé par le président syrien lorsqu’il a évoqué « l’ingratitude » des Libanais. Aussitôt après la fin du discours, aussi bien l’ancien président Amine Gemayel que l’ancien Premier ministre Michel Aoun, le député Nassib Lahoud et le Amid du Bloc national Carlos Eddé ont exprimé leurs réserves à l’annonce par Bachar el-Assad « d’un redéploiement de toutes les forces syriennes stationnées au Liban vers la Békaa, puis ensuite jusqu’aux frontières libano-syriennes », estimant que le terme « jusqu’aux » frontières restait vague et imprécis, dans la mesure où il n’indique pas clairement un retrait au-delà des frontières libanaises. Mme Bouthayna Chaabane, ministre syrienne des Émigrés, devait préciser par la suite qu’il s’agira bien d’un retrait effectif au-delà vers l’hinterland syrien, dissipant quelque peu les craintes de ces opposants. Il reste que le président Gemayel a déploré cette ambiguïté « inacceptable » dans le discours du président Assad. Mais le reproche essentiel que le président Gemayel, le général Aoun, ainsi que MM. Nassib Lahoud, Carlos Eddé, Misbah el-Ahdab, Ahmed Fatfat, Élias Atallah, Samir Frangié et le bloc tripolitain des députés Mohammed Safadi, Mohammed Kabbarah et Maurice Fadel, c’est l’absence de toute allusion à une date butoir ou à un calendrier de retrait dans ses propos. Ainsi, Samir Frangié, qui a relevé qu’il s’agit de « la première reconnaissance officielle syrienne d’un retrait du Liban et de la légitimité de la 1559 » et qui note que l’annonce du retrait constitue « un acquis de plus pour l’opposition », affirme pourtant qu’une date est nécessaire pour le retrait, estimant également que la lumière doit être faite sur l’assassinat de Hariri, que le système sécuritaire libano-syrien doit être démantelé et que le retrait syrien total doit se faire avant les élections. Le député Nassib Lahoud a reconnu lui aussi qu’il s’agit d’« une première dans les relations libano-syriennes depuis trente ans », en adressant toutefois une série de réserves vis-à-vis du discours : le retrait doit se faire en « l’espace de quelques semaines et pas de quelques années » et « doit inclure les SR » pour qu’« une nouvelle page soit ouverte dans les relations », souhait également formulé par le bloc tripolitain. MM. Ahdab, Fatfat et Atallah ont également jugé positive la démarche du président Assad, même si les deux derniers ont estimé qu’il fallait être prudent, « compte tenu de l’expérience du passé », pour reprendre les termes utilisés par Élias Atallah. Le général Aoun a pour sa part mis en garde contre d’éventuelles manoeuvres. La partie la plus critiquée du discours du président Assad a été celle où il a évoqué l’accord du 17 mai, ainsi que ses propos sur « la trahison et l’ingratitude » du peuple libanais et sur les dangers de l’implantation. Carlos Eddé a estimé que ce discours-là était « plus adressé à l’opinion publique syrienne qu’à quelqu’un d’autre », dans un effort pour « présenter le retrait comme une démarche volontaire ». « Il est déplorable que le président se permette de juger les Libanais en les accusant de servir des intérêts étrangers. Cela est inacceptable (...). Par ailleurs, l’aide de la Syrie au Liban a été très profitable pour les dirigeants syriens et l’économie syrienne », a indiqué M. Eddé, évoquant ce « mépris » syrien des Libanais. Le bloc tripolitain a assuré qu’« il n’y a pas au Liban de forces qui tendent la main vers l’extérieur pour porter atteinte à la Syrie, et que les Libanais feraient échouer tout complot hostile ». Aussi bien le bloc que Nassib Lahoud ont précisé qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter d’un nouveau 17 mai, et qu’aucun accord de paix avec Israël ne sera conclu sans la Syrie, et que le Liban reste attaché au recouvrement des droits arabes. Quant au général Aoun, il a insisté sur le fait que « la Syrie serait la première à signer un 17 mai alors que le Liban ne le ferait pas », estimant que « le peuple syrien se détesterait s’il apprenait comment les SR syriens ont torturé les Libanais au Liban ». Il a également réclamé le retrait de ces services du Liban. « Le président syrien donne libre cours à son imagination. Qu’il s’emploie à empêcher l’implantation chez lui, nous le ferons chez nous », a-t-il ajouté. Aussi bien M. Aoun que MM. Atallah et Frangié ont appelé à la poursuite de la dynamique pacifique et démocratique jusqu’à ce que les revendications de l’opposition aient été réalisées, notamment la vérité sur l’affaire Hariri.
Une grande partie de l’opposition plurielle a réagi d’une manière positive à l’annonce par le président Bachar el-Assad d’un redéploiement suivi par un retrait, même si quasiment tous les opposants ont appelé à la vigilance, à la prudence et à la poursuite du mouvement de contestation jusqu’à ce que les revendications énoncées mercredi soir à Moukhtara (la vérité sur...