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Actualités - CHRONOLOGIE

La fusion Gazprom-Rosneft tourne au scandale public

La fusion Gazprom-Rosneft, qui devait donner naissance à un géant énergétique russe étatique, a dégénéré cette semaine en un affrontement entre les patrons des deux compagnies, avec en filigrane une lutte de clans qui a franchi les murailles du Kremlin pour s’afficher sur la place publique. Le patron de Gazprom Alexeï Miller a affirmé mercredi qu’une « décision finale » sur la fusion entre le géant gazier russe, dont l’État est le premier actionnaire, et le groupe pétrolier public Rosneft, avait été prise, semblant mettre un point final aux doutes qui entourent depuis plusieurs mois cette transaction appuyée par le Kremlin. L’État obtiendra une part majoritaire du capital de Gazprom « en échange de 100 % de Rosneft », tandis que Iouganskneftegaz – ex-filiale pétrolière de Ioukos acquise par Rosneft en décembre – sera exclue de la fusion et deviendra une compagnie indépendante, a expliqué M. Miller sur la chaîne de télévision NTV avec à ses côtés le patron de Rosneft. Mais ces propos ont reçu un démenti cinglant dès le lendemain avec un communiqué de Rosneft récusant complètement la version de M. Miller. Le service de presse du pétrolier a même dénoncé une manipulation de la chaîne NTV, contrôlée par Gazprom, qui aurait mercredi coupé les déclarations du patron de Rosneft Sergueï Bogdantchikov. L’enjeu est de taille avec en ligne de mire l’intégration de la filiale Iouganskneftegaz, ancien joyau de Ioukos, qui produit 1 million de barils de brut par jour. Pour Andreï Piontkovski, analyste du centre des recherches stratégiques, cet affrontement révèle « qu’une scission s’est produite dans le clan des tchékistes (anciens du KGB) » du Kremlin entre Igor Setchine, chef adjoint de l’Administration présidentielle soutenant les ambitions de Rosneft, et Viktor Ivanov, conseiller du président et allié à la direction de Gazprom. Ces scandales qui sont sortis des coulisses du Kremlin reflètent selon lui « la baisse du prestige du président parmi les groupes au pouvoir. Après le coup infligé par la prise d’otages de Beslan (Caucase) et une série d’erreurs commises par le président, les élites le considèrent comme vulnérable » et ne réfrènent plus leurs conflits. Mais l’analyste politique Ioulia Latynina estime que ces luttes sont simplement « l’instrument de gestion adopté par le président Poutine ».
La fusion Gazprom-Rosneft, qui devait donner naissance à un géant énergétique russe étatique, a dégénéré cette semaine en un affrontement entre les patrons des deux compagnies, avec en filigrane une lutte de clans qui a franchi les murailles du Kremlin pour s’afficher sur la place publique.
Le patron de Gazprom Alexeï Miller a affirmé mercredi qu’une « décision finale » sur la...