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Actualités - CHRONOLOGIE

HYDROCARBURES - Les cours du brut de nouveau perchés à des sommets historiques La flambée des prix oblige l’Opep à garder ses vannes ouvertes

La nouvelle flambée du prix du pétrole illustre l’extrême tension du marché du brut et, à dix jours de sa réunion d’Ispahan (Iran), oblige l’Opep à maintenir un large approvisionnement du marché. Si elle était tentée de réduire sa production dans la perspective d’une baisse de la demande au printemps, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devra s’abstenir, face à une nouvelle poussée des cours provoquée en grande partie par une vague de froid en Europe et en Amérique du Nord. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de Light Sweet Crude pour livraison en avril progressait de 23 cents à 53,80 dollars vers 19h00. Jeudi, il s’était envolé à 55,20 dollars en cours de séance, à quelques encâblures de son record historique de 55,67 dollars atteint le 25 octobre. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord baissait de 21 cents à 51,74 dollars, après avoir battu la veille un nouveau record historique à 53 dollars. Lors de sa dernière réunion en janvier, le cartel avait largement laissé entendre qu’il abaisserait sa production en mars pour préparer l’arrivée du printemps. « L’Opep ne fera rien (le 16 mars en Iran), car elle ne peut rien faire », juge Frédéric Lasserre, analyste de Société générale. « Baisser son quota de production serait une provocation, le monter serait inapproprié et imprudent », juge cet analyste, pour qui l’Opep a « très peu de marge de manœuvre, à part rassurer tout le monde sur la situation du marché ». « L’Opep ne se sent pas concernée par la vague de froid car elle ne peut pas remédier techniquement à un événement qui sera terminé d’ici à trois semaines », alors qu’il faut attendre deux mois pour qu’une hausse de la production soit introduite sur le marché du fait des délais de transport. Après une année 2004 où la demande mondiale de brut a été exceptionnellement forte dans un contexte de capacités de production limitées, le marché s’est soudain à nouveau tendu avec le retour du froid en Europe et aux États-Unis. La demande mondiale étant dans le même temps restée soutenue contrairement aux prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), avec une croissance économique chinoise toujours dynamique, les prix ont retrouvé leur niveau d’octobre, touchant même le seuil des 55 dollars à New York jeudi. Dans ce contexte, le marché attend avec nervosité la réunion de l’Opep prévue le 16 mars à Ispahan (Iran). Car le cartel se trouve face à un dilemme. René Defossez, analyste chez Ixis Corporate and Investment Bank, relève ainsi que l’Opep continue de redouter un effondrement du prix du brut à la sortie de l’hiver, en raison de la traditionnelle baisse de la demande à cette époque de l’année. C’est pour cette raison qu’il est hors de question pour l’instant d’un relèvement de la production de pétrole, en dépit de la hausse spectaculaire des cours. L’Opep « produit assez », a déclaré hier le président vénézuélien Hugo Chavez. « L’augmentation du prix du brut n’a rien à voir avec l’Opep. C’est la structure du marché » qui est en cause, selon lui. L’Iran a également estimé en début de semaine que le prix du pétrole était « approprié » et a présenté comme une « option » le maintien des quotas de production à Ispahan. Le ministre du Pétrole d’Arabie saoudite Ali al-Nouaïmi, chef de file du cartel, a même laissé entendre que le niveau actuel des cours pouvait être considéré comme satisfaisant en déclarant la semaine dernière : « Là où se trouve le prix aujourd’hui, entre 40 et 50 dollars, c’est là où il restera probablement durant toute l’année 2005. » Le secrétaire général par intérim de l’Opep, Adnane Chihabeddine, a même jugé possible cette semaine que le prix du pétrole atteigne les 80 dollars « dans les deux ans à venir », alimentant l’inquiétude des pays consommateurs. Certains analystes craignent cependant que le niveau de la demande mondiale de brut soit aujourd’hui sous-estimée par les experts. « Chacun aime à rappeler la solidité de la consommation en Chine et en Inde, mais la demande est aussi extrêmement robuste en Europe du Nord, au Brésil et en Amérique du Nord », remarque Bruce Evers, analyste chez Investec. « Je pense que la demande mondiale est encore sous-estimée par tout le monde », souligne-t-il.
La nouvelle flambée du prix du pétrole illustre l’extrême tension du marché du brut et, à dix jours de sa réunion d’Ispahan (Iran), oblige l’Opep à maintenir un large approvisionnement du marché.
Si elle était tentée de réduire sa production dans la perspective d’une baisse de la demande au printemps, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devra...