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Actualités - OPINION

Hommage à l’armée Obéir, c’est aussi servir

Je m’adresse, en toute franchise, à nos gouvernants, et en premier lieu à ceux qui ont dénigré l’armée, à haute voix, en la jugeant incapable d’assurer la sécurité dans le pays pour justifier la présence du tuteur syrien. Depuis quelque temps, on entend d’un peu partout des critiques de certains opposants et loyalistes (à la recherche d’arguments) à l’adresse de l’armée. L’armée, selon Maurice Hauriou, est une institution parmi toutes les « institutions de l’État et de la vie nationale ? Elle relève de l’Exécutif uniquement et ne reçoit ses ordres que de lui ». Mais avant que d’être une institution, l’armée, c’est servitude et grandeur à tous les échelons de la hiérarchie ; à celle qu’on appelle la Grande Muette, une seule devise : « Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse. » Ce vers d’Alfred de Vigny, le poète de la souffrance stoïque, l’armée l’a depuis longtemps adopté ; il est, dans son laconisme spartiate, d’une éloquence émouvante ; fait d’abnégation obscure et méprisante, il traduit clairement la vie de l’officier et du soldat dans une armée où le maintien de l’ordre – en particulier dans les dernières insurrections de 1949, 1958 et 1973 où l’armée s’est comportée sans haine ni passion – montre qu’elle joue dans un monde moderne un rôle de bascule et d’équilibre perpétuel, un rôle d’arbitre permanent. Or cette armée est une mosaïque où on ne doit avoir ni amour ni haine pour les hommes qui gouvernent. On applique aveuglément la leçon que donnèrent au monde des militaires le roi Léonidas et ses 300 soldats morts aux Thermopiles : « Passant ! Va dire à Sparte que nous sommes morts en “obéissant à ses lois”. » La servitude militaire est lourde et inflexible, comme le masque de fer du prisonnier sans nom, et elle donne à nos militaires une figure uniforme et froide. Remarquez-les en fin de journée d’un travail intense et laborieux ; vous lirez que le calme froid et le sourire narquois constituent les traits généraux de leur vie sage ; la lassitude y ajoute ses rides, le soleil ses teintes brunes, et une usure prématurée s’inscrit sur des figures de 40 ans. L’abnégation complète de soi-même, l’attente continuelle et indifférente de la mort, la renonciation entière de la liberté de penser et d’agir, les lenteurs imposées à une ambition limitée et l’impossibilité d’accumuler des richesses produisent des vertus plus rares que chez le citoyen civil. Ne touchez pas à l’armée ; elle est incontournable, intouchable et digne de ses traditions. Brigadier Bem François GENADRY Ex-commandant de l’École militaire à Fayadieh - Ancien ministre
Je m’adresse, en toute franchise, à nos gouvernants, et en premier lieu à ceux qui ont dénigré l’armée, à haute voix, en la jugeant incapable d’assurer la sécurité dans le pays pour justifier la présence du tuteur syrien. Depuis quelque temps, on entend d’un peu partout des critiques de certains opposants et loyalistes (à la recherche d’arguments) à l’adresse de...