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Actualités - OPINION

Le moment ou jamais

L’affront dans toute son horreur. L’affront fait à un peuple. Et la terre s’arrête de tourner, lundi 14 février 2005. 12 h 55. Après l’abattement, la tempête. Le soulèvement populaire s’amorce, gronde, s’aggrave puis s’enflamme. Et l’on se demande pourquoi ? Eh bien parce que l’inconscient libanais s’est réveillé. Celui enfoui au plus profond de nos âmes, nous, génerations de la guerre du Liban. Il a repris en flash-back, à 12 h 55 tapantes, toutes ces horreurs que nous cherchions à occulter quinze années durant et qui s’appellent confessionnalisme, enlèvement sur base de la carte d’identité, voitures piégées, meurtres, crimes, obus, abris, fuites, départs, tueries. Cette peur latente, ce stress, ce sentiment d’insécurité permanents, quoique insoupçonnables parfois, ont forcément cette origine, cette assise, cette explication psychologique. L’angoisse. Nous vivions avec. Nous tentions de la dépasser. Et puis voilà, le quotidien « branlant par moments », construit pas à pas, à la force du poignet se brise à nouveau en mille morceaux. Que sera demain ? Qu’adviendra-t-il de nous ? Aujourd’hui, il est urgent de remettre les pendules à l’heure. C’est le moment ou jamais de se défendre, de se rebeller, de hausser le ton, de se faire entendre, de se battre pour briguer l’indépendance, la vraie. Ça suffit ! Aujourd’hui, chose presque incontrôlable, surtout incroyable, chacun de nous est devenu, oui devenu, Libanais. Les classes sociales sont abolies. Les tabous sont brisés. Le snobisme, les étiquettes, les titres, oubliés. Au placard. Aujourd’hui, nous sommes seulement libanais. Chacun veut manifester. Chacun a arrêté de travailler. Chacun veut témoigner. Chacun crie sa rage, son dégoût, à voix haute. Chacun a pris conscience de sa propre légitimité. C’est le moment ou jamais. Si cette hargne populaire flanche, si le défaitisme reprend le dessus, si l’oubli menace de s’en prendre à nous, alors c’est fichu !... La marche pour la liberté, pour l’indépendance vient de commencer. Le chemin à prendre promet d’être long, sinueux, tragique, dangereux. Tant pis. Il faut bouger, agir, réagir, continuer. Pour l’honneur de chacun. Pour donner à nos enfants une dignité, la fierté d’appartenir à un pays invincible et souverain. Pour que le symbole Hariri se mérite. May SALHA
L’affront dans toute son horreur. L’affront fait à un peuple. Et la terre s’arrête de tourner, lundi 14 février 2005. 12 h 55. Après l’abattement, la tempête. Le soulèvement populaire s’amorce, gronde, s’aggrave puis s’enflamme. Et l’on se demande pourquoi ?
Eh bien parce que l’inconscient libanais s’est réveillé. Celui enfoui au plus profond de nos âmes, nous,...