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Actualités - OPINION

Ce qu’ils en pensent CONSULTATIONS PARLEMENTAIRES

Le départ du gouvernement de Omar Karamé a pris de court tout le monde, ses alliés, comme ses adversaires. Et si le président démissionnaire du Conseil a montré qu’il ne voulait plus être la cible de toutes les attaques, alors qu’il avait le sentiment que tôt ou tard ses alliés le laisseraient tomber, le pays est aujourd’hui confronté à un nouveau problème. Est-il possible dans les ciconstances actuelles de former un nouveau gouvernement ? et l’opposition qui ne ménage pas ses critiques au pouvoir est-elle prête à participer aux consultations, obligatoires selon la Constitution, pour la désignation d’un nouveau Premier ministre ? D’ailleurs, contrairement à l’habitude, le communiqué de Baabda, publié lundi soir, dans lequel la présidence de la Républiqu acceptait la démission de Karamé, ne fixe pas de date pour le début des consultations. Nous avons demandé au député, Mohammed Kabbani, membre du bloc Hariri, ce qu’il en pense. Mohammed Kabbani, membre du bloc Hariri Q : Comptez-vous participer aux consultations pour la désignation d’un nouveau Premier ministre ? R : « Nous avons tenu aujourd’hui (hier) une réunion qui a regroupé tous les membres du bloc pour discuter de ce sujet. Nous avons décidé de participer aux consultations pour la désignation du nouveau Premier ministre. Mais nous-mêmes, nous ne nommerons pas un candidat. Notre position est simple : nous ne voulons pas que le terrible drame qui nous a frappés se termine par une nomination. Nous avons d’autres priorités et une autre vision des choses. » Q : Mais pourriez-vous participer au futur gouvernement, vous ou des proches du bloc ? R : « Nous ne voulons pas que nos revendications soient noyées dans des postes qu’on nous accorderait. Vous savez, selon certaines rumeurs, il aurait été question que l’on nous propose la présidence du nouveau gouvernement. Mais nous ne voulons pas nous laisser attirer par de tels appâts. Nos revendications sont claires : nous voulons la poursuite et la conclusion de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri dans les plus brefs délais. Nous voulons aussi la démission des chefs des services de sécurité et enfin l’application de l’accord de Taëf. Ce sont nos revendications, dans cet ordre, et le reste ne nous intéresse pas. Nous avons subi une perte irremplaçable et nous n’avons pas l’intention de tourner la page sans obtenir gain de cause. » Q : On parle de la participation au futur gouvernement de personnalités comme l’ancien ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, ou l’ancien ministre Fouad Siniora... R : « Les membres du bloc qui se sont réunis hier ont souhaité ne pas participer personnellement au nouveau gouvernement. Car nous pensons que le vrai pouvoir est actuellement ailleurs et non entre les mains d’un gouvernement quel qu’il soit. Maintenant, si on croit nous rassurer en faisant miroiter la possibilité que des proches de M. Rafic Hariri soient membres du gouvernement, nous étudierons cela en temps voulu. Ce qui compte, c’est que les membres du futur gouvernement jouissent d’une grande crédibilité et n’aient pas d’intérêts directs dans les élections à venir. Pour nous, en tout cas, il ne s’agit pas d’un bazar. C’est une grande cause et nous ne la braderons pas. » Q : Réclamez-vous la démission des chefs de tous les services ou bien vous pourriez vous contenter d’un ou de deux départs spectaculaires ? R : « Je vous l’ai dit. Pour nous, il ne s’agit pas d’un bazar. Nous voulons la démission de tous les chefs des services de sécurité, coupables de ne pas avoir assuré la protection de M. Hariri. Nous considérons que c’est là une démarche élémentaire, qui aurait dû se produire naturellement lorsqu’une telle catastrophe se produit. » Q : Si, au cours de la réunion élargie de l’opposition, celle-ci n’adopte pas votre point de vue et se déclare prête à participer au gouvernement, que ferez-vous ? R : « La réunion de mercredi a pour objectif de discuter entre nous et d’aboutir à un communiqué commun. Pourquoi êtes-vous en train de dire que nous ne parviendrons pas à un accord ? Chaque chose en son temps. Nous débattrons des questions de l’heure et nous verrons après. » Riad Awad, étudiant en gestion Q : Pensez-vous que l’opposition devrait participer au prochain gouvernement ? R : « Bien sûr. C’est bien pour avoir un gouvernement crédible que l’opposition réclamait le départ de celui de Omar Karamé. Pourquoi, dans ce cas, n’accepterait-elle pas de participer à celui qui doit être formé ? Si c’était le cas, je trouverai son attitude incohérente. Maintenant, l’opposition qui a quand même obtenu une grande victoire avec le départ du gouvernement devrait pouvoir imposer ses conditions et ne pas accepter la participation au gouvernement des “indélogeables” traditionnels. Mais personnellement, je ne suis pas d’accord avec la politique négative. L’abstention et le boycott ne me paraissent pas des comportements utiles et efficaces en politique. Mais ce qu’il faut, surtout, c’est que l’opposition ne s’endorme pas sur ses lauriers. » S.H.
Le départ du gouvernement de Omar Karamé a pris de court tout le monde, ses alliés, comme ses adversaires. Et si le président démissionnaire du Conseil a montré qu’il ne voulait plus être la cible de toutes les attaques, alors qu’il avait le sentiment que tôt ou tard ses alliés le laisseraient tomber, le pays est aujourd’hui confronté à un nouveau problème. Est-il possible dans...