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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL DU CONTE ET DU MONODRAME À la crypte de l’USJ, ce soir, à 19h30 Saïd Ramdane raconte les facéties de Jeha le magnifique (Photo)

Au programme de ce soir, à la crypte de l’USJ, Jahjouh le simple de l’Algérien Saïd Ramdane, ou les contes facétieux d’un personnage à moitié fou, à moitié sage, qui a ses alter ego dans tout le bassin méditerranéen. Car Jahjouh n’est autre que notre Jeha national, connu sous les doux patronymes de Jouka en Sicile, de Nasreddine Jouka en Turquie, de Nasreddine en Iran et bien d’autres encore. Saïd Ramdane dit avoir suivi un parcours un peu spécial avant de débarquer dans l’univers des contes il y a une dizaine d’années. Avant, il était bibliothécaire. «Bien que ma mère fut ma première formatrice (je ne l’ai su que bien tardivement) et qu’elle me fit baigné dans “ l’imaginaire des contes” durant toute mon enfance, je dois mon initiation à l’art de l’oralité à ma rencontre, en 1984 et 1985, avec Mohammed Belhalfaoui, à Grenoble, qui fut l’un des pionniers du Renouveau du conte en France. Depuis, je n’ai plus quitté les contes. En 1986, avec trois autres personnes (dont l’actuel directeur du Centre des arts du récit en Isère), nous lançons la Semaine du conte, puis annuellement le Festival du conte devenu actuellement le Festival des arts du récit. Entre-temps, j’ai suivi deux formations à l’art du conte: en 1989, “vivre le conte” avec le conteur-écrivain Henri Gougaud et Bernadette Bricoud (psychanalyste et directrice de la littérature populaire de l’Université de Paris); et en 1997, “le récit épique” avec Bruno de La Salle (conteur-directeur du CliO).» Mais Saïd Ramdane aime revenir aux histoires racontées par sa mère, cette femme née à Belcourt, à Alger, où cohabitait paisiblement une communauté hétéroclite. Des contes de Perrault à ceux de Grimm, en passant par Les Trois mousquetaires et Le comte de Monte Cristo, sa «Yéma» saupoudrait toutes ces histoires des épices de son imagination foisonnante. Elle puisait aussi dans les contes d’Orient, des Mille et une Nuits. «Ce n’est pas un hasard si toutes mes créations aujourd’hui se situent entre les deux imaginaires, oriental et occidental», constate Ramdane. Le conte est bon Saïd Ramdane dit se retrouver complètement dans l’univers du conte. «Il transmet les vérités de la vie (l’humanité, la naissance, la mort, la séparation, l’abandon, la jalousie, la trahison, etc.), mais c’est un véritable créateur de liens.» Prenez par exemple Jahjouh. Il est le héros célèbre des mêmes histoires qu’on raconte au Liban, en Égypte, au Maghreb, en Turquie, en Italie. «Jahjouh en arabe algérien signifie le simple. Il véhicule toute la sagesse populaire. À travers lui, les braves tournent en dérision les choses de la vie, ils désacralisent les notables. Cette parole touche donc également le champ social. C’est vrai qu’il y a un côté un peu philosophe ou sage dans les histoires de Jahjouh, mais elles sont mâtinées aussi d’une simplicité presque naïve qui dérange, perturbe et qui surprend à chaque fois. » À Beyrouth, le conteur a également dirigé un stage de formation sur la méthodologie du collectage du patrimoine oral. Depuis une quinzaine d’années, Ramdane anime des séminaires, des ateliers autour des pratiques de l’oralité, de l’art de la parole et du conte, de l’imagination créative, de la pédagogie de l’oralité, etc. Parallèlement, il a écrit deux contes d’animaux en diapos aux éditions Fontanilles: Mère m’sissi, oncle tortue et la sauterelle et Le chacal et la bergeronnette (textes bilingues arabe-français). «Le conte constitue une résistance aux nouvelles technologies, à l’imagination virtuelle qui ne transmet pas du tout les mêmes valeurs que l’imaginaire issu de la tradition orale », conclut le conteur qui invite les mordus de l’univers fabuleux des contes à écouter les facéties d’un Jahjouh le magnifique haut en couleur. Maya GHANDOUR HERT
Au programme de ce soir, à la crypte de l’USJ, Jahjouh le simple de l’Algérien Saïd Ramdane, ou les contes facétieux d’un personnage à moitié fou, à moitié sage, qui a ses alter ego dans tout le bassin méditerranéen. Car Jahjouh n’est autre que notre Jeha national, connu sous les doux patronymes de Jouka en Sicile, de Nasreddine Jouka en Turquie, de Nasreddine en Iran et bien...