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Actualités - OPINION

Législatives - Maintien du gouvernement et de la présence syrienne Les loyalistes déterminés à sauver le statu quo au moins jusqu’après les élections

Les récentes déclarations du président français Jacques Chirac sur la nécessité d’une première mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité avant la tenue des élections législatives au Liban sont venues illustrer l’ampleur de la bataille qui se prépare entre l’opposition et les loyalistes autour de ce scrutin. Les formations de l’opposition réclament, comme on le sait, la démission préalable du gouvernement en place – ce dernier n’étant pas capable à leurs yeux de superviser des élections libres et honnêtes – et l’avènement d’un cabinet neutre, inspirant la confiance et dont aucun membre ne serait candidat. Elles exigent aussi que la Syrie, tout aussi préalablement, retire du Liban ses troupes et ses services de renseignements. L’enjeu est de taille dans la mesure où une victoire de l’opposition aux législatives induirait un bouleversement total de la situation dans le pays et la mise en place d’un pouvoir alternatif dans toutes ses composantes. Conscients de ces données, le pouvoir actuel, ceux qui le soutiennent et l’ensemble du camp loyaliste déploient tous les efforts possibles pour éviter d’en arriver là. Mais en dépit de ses exigences, l’opposition ne voit pas la nécessité d’un ajournement des élections, car si un nouveau gouvernement est formé et si les Syriens se retirent du Liban, il sera toujours possible, en tenant compte du délai nécessaire pour l’adoption d’une nouvelle loi électorale, d’organiser le scrutin en mai, à condition que les opérations de vote se déroulent en une seule ou au maximum deux fois. Quant aux loyalistes, ils insistent pour la tenue du scrutin dans la seconde moitié du mois d’avril, espérant par là qu’il se déroulerait avant un retrait syrien. Lequel, sans nul doute, favoriserait les candidats de l’opposition. Les partisans du pouvoir souhaiteraient aussi que les élections soient supervisées par le gouvernement actuel, le plus à même de leur assurer la victoire, notamment pour ce qui est des ministres candidats. Idéalement donc, les loyalistes voudraient que le statu quo soit maintenu jusqu’au scrutin. Mais pour dégonfler quelque peu la crise politique et la colère populaire et pour réduire les pressions internationales sur la Syrie, ils ne s’opposent pas à un redéploiement des troupes syriennes vers la Békaa. À leurs yeux, un tel redéploiement n’est effectivement pas de nature à mettre en danger l’équilibre politique actuel dans le pays, ce qui signifie qu’ils seraient toujours en mesure de remporter la majorité des sièges à la Chambre et, partant, de former le futur cabinet qui sera issu du scrutin. Ce cabinet-là s’abstiendrait bien sûr de demander le retrait de la Syrie, à moins que Damas ne soit contrainte de céder d’ici à la fin de l’année aux pressions internationales. Toutefois, même dans ce cas, la Syrie aurait installé au Liban pour de longues années un pouvoir qui lui est acquis et qui lui permettrait de perpétuer son influence politique, à défaut de sa présence militaire. Dans l’immédiat, l’opposition se prépare à se concerter sur le comportement qu’il faudra adopter au cas où le pouvoir refuse de céder à ses exigences. Faudra-t-il participer dans ce cas-là aux élections ou les boycotter ? À mi-chemin des loyalistes et de l’opposition, des efforts sont toutefois actuellement en cours pour tenter de réduire la tension. Ils sont principalement axés sur la formation d’un cabinet de six membres qui serait chargé de superviser les élections. Ce gouvernement serait présidé par l’ancien Premier ministre Sélim Hoss et engloberait les pesonnalités suivantes : Michel Eddé (maronite), Karam Karam (grec-orthodoxe), Hussein Kanaan ou Nasser Saïdi (chiite), Nasri Maalouf ou Ralph Riachi (grec-catholique) et Rachid Najjar (druze). Émile KHOURY
Les récentes déclarations du président français Jacques Chirac sur la nécessité d’une première mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité avant la tenue des élections législatives au Liban sont venues illustrer l’ampleur de la bataille qui se prépare entre l’opposition et les loyalistes autour de ce scrutin.
Les formations de l’opposition réclament, comme...