Banalisation ?

Il y a dans la manière dont les responsables procèdent dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri quelque chose d’étrange. Ainsi, dix jours après l’attentat, la plupart des indices que l’on aurait pu trouver sur le site de l’attentat pourraient avoir disparu, parce que le site n’a pas été verrouillé. On pourrait se demander de même si, dans la procédure judiciaire engagée devant la Cour de justice, il n’y aurait pas une tendance à banaliser l’événement, en situant sur le même plan l’attentat perpétré contre Élie Hobeika, il y a trois ans, et que l’on a laissé piétiner dans l’indifférence quasi générale, et celui dont a fait l’objet le député et ancien ministre Marwan Hamadé, qui se situe dans la logique de la terreur exercée contre les pôles de l’opposition. Enfin, un minimum de décence aurait exigé que le nouveau ministre du Tourisme, Wadih el-Khazen, qui a effectué une tournée dans le secteur des hôtels endommagés, hier, rende visite au PDG de l’hôtel Saint-Georges, Fady Khoury, dont la société a souffert non seulement d’importants dégâts matériels, mais également de pertes humaines irréparables (5 morts et 15 blessés). Cet oubli devrait être réparé.