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Actualités - CHRONOLOGIE

Les États-Unis et l’UE exigent une mise en œuvre « immédiate » du texte onusien Chirac : Pas d’élections « valides » sans début d’application de la 1559

Au lendemain du sommet George W. Bush - Jacques Chirac, en marge de la réunion entre l’Union européenne et les États-Unis, à Bruxelles, le président français a franchi hier un nouveau pas en direction d’un divorce total avec la Syrie et ses alliés au Liban. Reprenant à son compte une demande récemment formulée par l’opposition, lors du congrès du Bristol IV, exigeant un retrait syrien du Liban avant la tenue des élections législatives, M. Chirac s’est déclaré hostile à l’idée de tenir ce scrutin avant une « première mise en œuvre » de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Ce qui, pratiquement, revient au même. Le président français est en fait allé plus loin en soulignant, d’ores et déjà, que la validité des élections serait mise en cause par la communauté internationale si ce début de mise en œuvre n’avait pas lieu. L’opposition, elle, n’avait pas dit ce qu’elle ferait au cas où sa demande n’était pas respectée. Jacques Chirac a aussi évoqué, pour la première fois, la possibilité de sanctions des Nations unies contre la Syrie. Cette question était restée en suspens lors du sommet de lundi entre les chefs d’État français et américain, le communiqué final de la rencontre n’y faisant aucune allusion. Les observateurs en avaient déduit qu’il y avait des divergences sur ce point entre les États-Unis et la France, cette dernière étant par principe hostile au système des sanctions internationales et voulant d’autre part éviter une confrontation directe avec Damas. Cette lacune a poussé hier le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, qui s’exprimait avant l’intervention du président français, à estimer que le communiqué franco-américain, appelant à une application immédiate de la 1559, ne contenait « rien de nouveau » (voir par ailleurs). M. Chirac a donc apporté du nouveau, et de façon assez substantielle, en posant d’abord la question de la validité des législatives et ensuite en soulignant que, malgré son manque d’enthousiasme pour le principe des sanctions, la France pourrait s’associer à une décision de l’Onu en ce sens. De plus, et même s’il s’est abstenu de mentionner nommément la Syrie, Jacques Chirac a évoqué expressément les « forces d’occupation militaires », traduisant ainsi le crescendo ambiant qui caractérise le discours international actuel au sujet de la présence syrienne au Liban et conduit à la délégitimation progressive, voire la mise hors la loi, de cette présence. Élie FAYAD «Je souscris à l’affirmation qui a été celle de l’Union européenne et qui est celle du président des États-Unis et de la communauté internationale, selon laquelle on ne pourrait pas considérer comme valides des élections qui n’auraient pas été préalablement précédées par une première mise en œuvre de la 1559 », a déclaré Jacques Chirac lors d’une conférence de presse à Bruxelles, en marge du sommet UE-États-Unis « Seule cette mise en œuvre peut créer un climat normal, démocratique, pour une expression populaire », a ajouté le chef de l’État français. Sans cette mise en œuvre, « il n’y aura pas le climat psychologique et politique » nécessaire, a-t-il insisté. « Ce ne sont pas seulement les forces d’occupation militaires qui sont en cause, ce sont plus encore les services spéciaux qui quadrillent le Liban qui sont encore plus contestables », a ajouté M. Chirac, sans citer la Syrie. Il a par ailleurs souligné la qualité de la concertation entre l’Union européenne et les États-Unis « en ce qui concerne l’évolution du Liban vers l’indépendance et la souveraineté ». « Cette concertation est parfaite et continuera à être parfaite », a-t-il déclaré. « La France n’a jamais été très favorable au système des sanctions sur le plan des principes », a d’autre part déclaré Jacques Chirac. Mais « il appartiendra au Conseil de sécurité (de l’Onu) d’en décider. Cela dépendra de la nature des sanctions et cela dépendra de la situation », a-t-il souligné. Ainsi, s’il n’y a « pas de début de mise en œuvre de la 1559, le Conseil de sécurité en délibérera sur la base du rapport de son secrétaire général », Kofi Annan, a ajouté le président Chirac. MM. Chirac et Bush avaient appelé lundi soir dans un communiqué commun à « la mise en œuvre complète et immédiate de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu dans tous ses aspects, y compris son appel à un Liban souverain, indépendant et démocratique ». Cette demande a été reprise hier par le sommet UE-USA dans son ensemble. Les États-Unis et l’Union européenne exigent « l’application immédiate » de la résolution 1559, a ainsi annoncé à Bruxelles le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, dont le pays assure la présidence de l’UE. « Nous avons parlé du Proche-Orient et notamment du Liban, ce pays qui va de malheur en malheur et de tragédie en tragédie, pour recondamner vigoureusement l’attentat dont a été victime l’ancien Premier ministre (Rafic Hariri), pour exiger le respect de la résolution afférente du Conseil de sécurité et son application immédiate », a déclaré M. Juncker. Le Premier ministre luxembourgeois s’exprimait lors d’une conférence de presse commune avec le président américain George W. Bush, à l’issue du sommet. Sur un autre plan, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde daté de mercredi, le roi Abdallah II de Jordanie souligne que « Amman et Paris partagent un intérêt commun pour l’avenir libanais dans le soutien de la paix et de la démocratie. » Dimanche, le souverain hachémite s’était prononcé pour une enquête « neutre » sur l’attentat contre Rafic Hariri.

Au lendemain du sommet George W. Bush - Jacques Chirac, en marge de la réunion entre l’Union européenne et les États-Unis, à Bruxelles, le président français a franchi hier un nouveau pas en direction d’un divorce total avec la Syrie et ses alliés au Liban. Reprenant à son compte une demande récemment formulée par l’opposition, lors du congrès du Bristol IV, exigeant un retrait...