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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ambassadeur de Syrie indésirable à Washington Bush invite Damas à prendre des décisions rationnelles et Rice n’écarte pas un recours à la force

Les États-Unis accentuent la pression sur la Syrie, qu’ils ont encore une fois sommée de retirer ses troupes du Liban, en brandissant la menace de nouvelles mesures répressives. Pour l’heure, Washington se garde bien de donner des précisions sur les sanctions qu’il pourrait prendre contre Damas, qui a été invité hier par le président George Bush à prendre des « décisions rationnelles ». À son tour, la secrétaire d’État US, Condoleezza Rice, n’a pas écarté la possibilité d’un recours à la force, tout en affirmant privilégier pour l’instant l’option diplomatique. Les États-Unis, qui ont déjà rappelé leur ambassadrice à Damas, sont sur le point de déclarer l’ambassadeur syrien à Washington persona non grata, selon des sources diplomatiques dans la capitale américaine. Cela impliquerait que le rappel de Mme Margaret Scobey risque de durer. Dans un point de presse à la Maison-Blanche, le président Bush a appelé la Syrie à prendre des « décisions rationnelles » en la menaçant d’isolement dans le cas contraire. Damas est « en décalage » par rapport au mouvement démocratique qui se dessine au Proche-Orient, a dénoncé M. Bush, en faisant allusion aux élections qui viennent de se tenir en Irak et aux progrès enregistrés pour une paix entre Israéliens et Palestiniens. « Je vais discuter avec nos amis européens lors de mon voyage » en Europe la semaine prochaine « pour voir comment nous pouvons travailler ensemble afin de convaincre les Syriens de prendre des décisions rationnelles », a-t-il ajouté. « L’idée est de continuer à travailler avec le monde pour rappeler à la Syrie qu’il n’est pas dans son intérêt d’être isolée », a souligné le président américain dans une menace à peine voilée à l’égard de Damas. Interrogé pour savoir s’il pensait que la Syrie était responsable de l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri, le président américain s’est montré prudent. « Je l’ignore, mais nous soutenons l’enquête internationale qui va identifier les meurtriers », a-t-il dit. « Nous avons rappelé notre ambassadeur à Damas, ce qui indique que notre relation ne va pas dans le bon sens, que la Syrie est en décalage par rapport aux progrès réalisés dans le Grand Moyen-Orient. La démocratie avance et c’est un pays qui n’avance pas dans le mouvement démocratique », a-t-il dit. Les États-Unis ont des « demandes très raisonnables » à l’égard de la Syrie, a-t-il poursuivi : les Syriens ne doivent pas utiliser leur territoire pour soutenir des groupes terroristes internationaux, respecter la résolution 1559 du Conseil de sécurité exigeant un retrait des troupes étrangères du Liban et contribuer à la tenue dans ce pays d’élections libres. M. Bush ne s’est toutefois pas étendu sur les mesures que pourrait prendre Washington à l’encontre de la Syrie. En revanche, lors d’une audition au Sénat, Mme Condoleezza Rice a affirmé que les États-Unis préfèrent la voie diplomatique pour résoudre leurs différends avec Damas et ont plusieurs options à leur disposition, mais ils n’excluent pas l’usage de la force. « Le président se réserve toujours des options », a ajouté Mme Rice qui était interrogée au Sénat sur la possibilité d’une attaque contre la Syrie. « Toutefois, dans le cas de la Syrie, nous pensons que des pressions internationales concertées (...) peuvent et devraient pousser les Syriens à agir » en application de la résolution 1559. Mme Rice a cependant éludé la question d’un sénateur qui lui demandait si le président Bush consulterait le Congrès avant une éventuelle opération contre la Syrie ou l’Iran. Rappelant toutefois que l’Administration Bush avait demandé et obtenu, fin 2002, un feu vert du Congrès avant l’invasion de l’Irak de mars 2003, elle a souligné : « Nous comprenons tous très bien les prérogatives de cette institution quand il s’agit de guerre et de paix. » Parallèlement, la Chambre des représentants américaine a adopté le projet de résolution qu’elle avait commencé à examiner la veille et qui « réaffirme le droit du peuple libanais à choisir ses dirigeants librement, sans intimidation, terrorisme ni occupation étrangère, conformément à la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu », tout en demandant à la communauté internationale de faciliter « toute enquête » sur l’assassinat de Hariri auquel le texte de la résolution rend un vibrant hommage. Des sénateurs républicains et démocrates, dont Hillary Clinton, ont en outre réclamé des sanctions plus sévères contre la Syrie en matière notamment commerciale. « Ni les États-Unis ni nos alliés ne peuvent se permettre de laisser la Syrie en roue libre », estiment ces sénateurs dans une lettre adressée hier au président Bush. « Notre message à l’adresse des Syriens et des autres régimes non démocratiques dans la région doit être clair et direct : les activités terroristes ne seront pas tolérées », ajoutent-ils, soulignant que « tant que la Syrie va continuer à occuper le Liban et à entraîner ceux qui perpétuent des attaques-suicide à la bombe, la région ne sera pas sûre. »
Les États-Unis accentuent la pression sur la Syrie, qu’ils ont encore une fois sommée de retirer ses troupes du Liban, en brandissant la menace de nouvelles mesures répressives. Pour l’heure, Washington se garde bien de donner des précisions sur les sanctions qu’il pourrait prendre contre Damas, qui a été invité hier par le président George Bush à prendre des « décisions...