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Actualités - CHRONOLOGIE

Le recours au chapitre sept ne serait plus écarté Concertations à l’Onu pour une déclaration présidentielle et des mesures punitives

L’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri devrait en principe conduire le Conseil de sécurité à adopter, dès aujourd’hui, des mesures punitives contre le Liban et la Syrie, dans le cadre d’une déclaration présidentielle. Et pour cause : des informations seraient parvenues à New York sur de possibles attentats contre des personnalités libanaises avant les élections. Des sources locales bien informées, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, affirment s’attendre à un durcissement de la position de la communauté internationale, qui se traduira par des pressions sur le Liban. Ces sources se basent sur des informations diplomatiques, faisant état de concertations hier entre les pays membres du Conseil de sécurité au siège de l’Onu à New York. Ainsi, des directives ont été envoyées par Beyrouth au chargé d’affaires de la mission libanaise à New York, Ibrahim Assaf, concernant la position officielle à adopter au sujet de l’attentat. Beyrouth voudrait, entre autres, que la déclaration présidentielle ne cite pas nommément le gouvernement libanais. Le Liban refuse par ailleurs toute idée d’enquête internationale sur l’attentat, qui serait exigée par le Conseil de sécurité. Tout comme il refuse l’envoi d’observateurs internationaux pour surveiller les prochaines élections. Les concertations au siège de l’Onu se sont élargies et plusieurs propositions auraient été émises. Parmi les plus importantes : le fait de qualifier l’attentat d’acte terroriste tombant sous le coup de la résolution 1373 sur la lutte contre le terrorisme, mais aussi l’adoption d’une nouvelle résolution internationale amendant la 1559 en incluant désormais un recours au chapitre sept, pour que la résolution ait un caractère obligatoire. Selon un expert en droit international, l’enquête internationale n’est possible que si elle émane du Conseil de sécurité et accompagne l’enquête libanaise. Cet expert conseille au Liban d’accepter la formation d’une commission ad hoc, qui sortirait le pays de l’embarras dans lequel il se trouve, et ce quel que soit le résultat de l’enquête. McLellan De son côté, le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McLellan, a affirmé que les États-Unis allaient « examiner avec le Conseil de sécurité et avec d’autres pays comment punir les responsables » de cet attentat. « Les États-Unis vont évoquer avec d’autres gouvernements de la région et avec le Conseil de sécurité les mesures qui peuvent être prises pour punir les responsables de cette attaque terroriste, pour mettre fin à la violence et à l’intimidation à l’encontre des Libanais, et pour restaurer l’indépendance, la souveraineté et la démocratie du Liban, libre de toute occupation étrangère », a-t-il ajouté, sans toutefois accuser la Syrie. Quant au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, il a condamné l’assassinat, en indiquant qu’il pensait qu’il s’agissait « d’un chapitre de l’histoire du Liban » qu’il espérait révolu. « Le secrétaire général condamne dans les termes les plus vifs ceux qui ont commandité, planifié et perpétré ce brutal assassinat politique », a indiqué le porte-parole de M. Annan dans un communiqué. « De tels actes sont un retour à un chapitre de l’histoire du Liban qu’on espérait révolu. Il est impératif que la situation déjà fragile dans la région ne soit pas davantage déstabilisée », a ajouté le communiqué. M. Annan a appelé « tous les Libanais à faire preuve de la plus grande retenue et à recourir à tous les moyens pacifiques pour appuyer leur aspiration nationale à la pleine souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale ». Il a par ailleurs rendu hommage à Rafic Hariri pour sa contribution à la reconstruction du Liban après la guerre. « Il s’agit d’une perte immense pour le Liban, la région et la communauté internationale », a-t-il estimé. « Nous nous souviendrons toujours de son dévouement à l’égard du peuple du Liban, de ses succès en tant qu’homme d’État et homme d’affaires, et de ses importants succès dans la reconstruction du Liban après un conflit long et effroyable, de même que nous nous souviendrons de son courage et sa franchise en public et en privé », a indiqué M. Annan. Le porte-parole de M. Annan, Fred Eckhard, a estimé que cet assassinat représentait un « signal d’alarme », un « drapeau rouge », demandant aux Libanais de « ne pas replonger dans les vieux jours de la guerre civile ».
L’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri devrait en principe conduire le Conseil de sécurité à adopter, dès aujourd’hui, des mesures punitives contre le Liban et la Syrie, dans le cadre d’une déclaration présidentielle. Et pour cause : des informations seraient parvenues à New York sur de possibles attentats contre des personnalités libanaises avant les élections.
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