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Actualités - CHRONOLOGIE

Toute la classe politique libanaise a condamné l’attentat Hamadé accuse directement Damas et Baabda d’être derrière l’attentat

Un très grand nombre de réactions locales a suivi hier l’assassinat, à Beyrouth, de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Et si toutes les personnalités de la scène libanaise ont présenté leurs condoléances à la famille du défunt en soulignant l’importance de la place qu’il occupait au sein de la vie politique et en appelant au calme, les réactions des membres de l’opposition se sont clairement démarquées de l’ensemble, notamment avec l’accusation directe portée par le député du Chouf, Marwan Hamadé, contre la Syrie et contre la présidence de la République, les désignant comme responsables de la mort de M. Hariri. M. Hamadé a ainsi directement accusé hier la Syrie d’avoir fomenté l’attentat à l’explosif qui a coûté la vie à M. Hariri. « C’est un crime abominable dont les responsabilités sont connues : elles commencent à Damas, elles passent par Baabda, le gouvernement et les services de renseignements libanais. C’est tout ce que j’ai à dire », a-t-il déclaré sur les ondes de Radio-France Internationale (RFI). M. Hamadé avait lui-même été grièvement blessé lors d’un attentat à la voiture piégée qui l’avait visé le 1er octobre 2004 à Aïn el-Mreyssé. Le député de l’opposition, Farès Souhaid, a quant à lui estimé que le Liban doit être placé « sous protection internationale », alors que le député Antoine Andraos déclarait à l’AFP : « Ces gens là sont devenus fous. Ça va être eux ou nous. » Le président de la Ligue maronite, l’ancien ministre Michel Eddé, a estimé que « ce crime vise le Liban même, vu la position essentielle qu’occupait le grand martyr dans la vie libanaise », espérant que les Libanais ne glisseront pas vers la discorde et le crime, et ne délaisseront pas leurs libertés et leur démocratie face à « cette terreur organisée ». M. Eddé a également appelé les responsables à « identifier rapidement les auteurs du crime ». Par ailleurs, le Hezbollah a estimé que l’assassinat de M. Hariri constitue un « crime odieux, un acte suspect et lâche qui cherche à déstabiliser le Liban en l’entraînant dans la discorde ». Le parti a également appelé à dévoiler l’identité des criminels, soulignant la nécessité, pour toutes les parties, de réaliser l’ampleur du danger qui guette le Liban. Le Mouvement Amal a dénoncé un acte criminel qui porte atteinte à la paix civile et à la stabilité au Liban. « Le peuple libanais et ses forces politiques doivent œuvrer en vue de préserver l’unité nationale », a-t-il ajouté. D’un autre côté, les Forces libanaises ont affirmé que l’assassinat de l’ancien Premier ministre vise « les bases de l’unité nationale et la volonté de dialogue entre les Libanais ». Le parti Kataëb a appelé à son tour les Libanais à être « très prudents afin de contrer toutes les tentatives de discorde (...) qui veulent pousser le Liban vers le chaos ». « Le gouvernement doit prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la sécurité des citoyens », a-t-il ajouté. Le Tachnag a déploré la disparition de l’ancien Premier ministre, qui « va laisser un grand vide au Liban et dans le monde arabe ». « Cet assassinat vise la sécurité nationale, la paix civile et l’entente nationale. Cet acte ignoble à l’encontre du Liban montre à quel point la situation actuelle du Liban est dangereuse », a-t-il dit, invitant les Libanais à resserrer leurs rangs. Le Bloc tripolitain a déclaré que « le peuple libanais s’attache à son droit à la sécurité et à la liberté et fait assumer au pouvoir la responsabilité de l’identification des coupables ». L’ancien président de la Chambre, le député Hussein Husseini, a quant à lui invité les Libanais à « à avoir une position responsable par rapport à ce qui menace leur présent et le futur ». Le député de la Békaa et président de la commission parlementaire de la Défense, Sami Khatib, a estimé qu’Israël est incontestablement à l’origine de l’attentat. « Celui qui attente à la vie du président Hariri, de ses gardes du corps et des députés l’accompagnant ne peut pas appartenir à notre peuple, à notre nation. Il s’agit d’une partie qui connaît parfaitement la région, et qui veut précipiter l’application de la 1559 et semer la discorde », a-t-il déclaré. Le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, a de son côté affirmé que « les paroles ne pouvaient pas exprimer l’ampleur de la perte qui a atteint le Liban, et la profondeur de la douleur ressentie par tout le monde ». « Le premier objectif de l’attentat est de tenter de tuer le dialogue et d’empêcher les Libanais de se retrouver et d’espérer », a-t-il poursuivi, soulignant l’estime qu’il portait à M. Hariri malgré la divergence des points de vue qui les séparait. Le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, a exprimé son refus total de tout attentat politique, ainsi que la colère de l’Ordre face à cette atteinte à la liberté d’opinion, qui est visée par un assassinat pareil. « Notre tristesse est grande », a-t-il conclu. Le député du Nord, Jean Obeid, a dénoncé cette atteinte à la vie « d’un pôle exceptionnel sur la scène arabe, islamique et internationale », et dont la vie a constitué un « acte de foi en un Liban uni, arabe et indépendant », alors que le vice-Premier ministre, Issam Farès, a déploré la disparition de « l’une des plus importantes figures de l’histoire du Liban contemporain ». Le ministre de la Culture, Naji Boustany, a dénoncé une « conspiration contre la sécurité du Liban », comme le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a estimé que « même si nos points de vue ont parfois différé, nous avons toujours respecté en lui les qualités de virilité et de générosité ». Mme Solange Gémayel a également dénoncé « le terrorisme intellectuel et politique de certains services libanais et syriens », estimant que l’assassinat de M. Hariri s’inscrit, après celui de Béchir Gémayel, Kamal Joumblatt et René Moawad, dans la lignée des crimes qui ont visé tous ceux qui ont refusé la tutelle et œuvré pour la souveraineté. Hraoui : la disparition d’un ami L’ancien président de la République, Élias Hraoui, a de son côté déploré la disparition de M. Hariri, « un ami et un compagnon de route ». En outre, le Premier ministre, Omar Karamé, a souligné l’importance de la perte subie par le Liban, estimant que les Libanais n’oublieront pas ce que M. Hariri a offert pour le Liban « dans plusieurs domaines ». Pour le député Mikhaël Daher, la disparition de M. Hariri est également celle « d’un grand rêve libanais et d’un avenir prometteur ». L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a estimé que le député de Beyrouth représentait l’un des leaders les plus brillants et les plus importants. « C’est le pays qui est visé en fin de compte », a-t-il ajouté. L’ancien Premier ministre, Sélim Hoss, a déclaré : « Nous sommes tous tristes aujourd’hui. Tout le Liban est triste. Ceux qui ont commis un tel crime sont plus que des criminels. C’est un crime odieux contre le droit du Liban d’espérer en un avenir meilleur. C’est un crime contre toutes les valeurs des Libanais. » « M. Hariri était un leader politique hors norme au Liban, libre et sincère, et il l’a payé de sa vie (...). Il constituait un espoir pour notre peuple», a-t-il conclu. Le ministre d’État, Karam Karam, a déploré l’attentat qui va avoir « un impact sur l’avenir du Liban », alors que les députés Pierre Gemayel et Négib Mikati ont tous les deux dénoncé un acte qui vise la nation libanaise dans son ensemble. M. Gemayel a également estimé que cet attentat vise l’opposition et veut « empêcher toute rencontre libano-libanaise pour résoudre la crise nationale ». « Ce crime introduit le Liban dans la sphère de l’inconnu », a de son côté indiqué le député du Kesrouan, Farès Boueiz, qui a estimé que si ce crime vise l’opposition, c’est le Liban en entier qui en subira les conséquences. Le député du Batroun, Boutros Harb, a exprimé tout le choc et la terreur qu’il a ressentis face à un tel crime, espérant que « cet attentat ne torpillera pas les tentatives de pacifier la prochaine période que traversera le Liban ». « La disparition de M. Hariri laissera un grand vide », a-t-il ajouté. Par ailleurs, le patriarcat maronite a souligné dans un communiqué le rôle joué par le défunt dans la vie politique et économique libanaise, invitant les Libanais à maintenir le calme. Le patriarcat grec-orthodoxe a souligné à son tour « la simplicité du défunt et son dévouement au service de son pays », exprimant sa tristesse profonde devant l’évènement. L’uléma Mohammed Hussein Fadlallah, et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdelamir Kabalane, ont tous les deux dénoncé l’assassinat de M. Hariri, estimant qu’un tel évènement pourrait faire entrer le pays dans le chaos si les Libanais ne renforcent pas leur union. Le catholicos Aram Ier a dénoncé « un coup pour le Liban et pour son unité intérieure et sa stabilité », avant d’appeler les Libanais à l’union. Les députés Ghassane Moukhaiber, Fayssal Daoud, Émile Lahoud, Kassem Hachem, Ali Khalil, Jamal Ismaïl, Nasser Kandil, Georges Najm, Mohammed Yehia, Oussama Saad, l’ancien ministre Michel Samaha, les anciens députés Najah Wakim et Tammam Salam, ainsi que le PSNS ont également condamné l’attentat.
Un très grand nombre de réactions locales a suivi hier l’assassinat, à Beyrouth, de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri.
Et si toutes les personnalités de la scène libanaise ont présenté leurs condoléances à la famille du défunt en soulignant l’importance de la place qu’il occupait au sein de la vie politique et en appelant au calme, les réactions des membres de...