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Actualités - CHRONOLOGIE

Une visite qui pose deux questions essentielles Poursuivi par la justice libanaise, Aboul-Aynaïn se rend à Damas et rencontre Walid Moallem

La nouvelle a fait effectivement l’effet d’une bombinette. Le responsable du Fateh au Liban, Sultan Aboul-Aynaïn, s’est rendu hier à Damas à la tête d’une délégation qui a été reçue par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères chargé du dossier libanais depuis l’adoption de la résolution 1559 de l’Onu, Walid Moallem. Selon la chaîne de télévision LBCI, l’objectif de cette visite est, d’abord, d’afficher la solidarité des Palestiniens du Liban avec la Syrie face à une 1559 qui appelle, entre autres, au désarmement des camps palestiniens. La délégation menée par Aboul-Aynaïn a également insisté sur le fait que les camps de réfugiés au Liban ne sont pas des îlots de sécurité et de non-droit, et que les armes qui y pullulent ne sont pas illégales, mais plutôt destinées à défendre ces camps. En outre, la délégation palestinienne a demandé au ministre syrien d’intercéder auprès des autorités libanaises pour que non seulement elles œuvrent à l’amélioration des conditions de vie des réfugiés, mais, surtout, qu’elles règlent le dossier judiciaire de Sultan Aboul-Aynaïn lui-même, condamné à mort par contumace par la justice libanaise et qui se serait rendu à Damas sous haute escorte sécuritaire dont la nationalité n’a pas été précisée. Walid Moallem aurait à ce sujet assuré le principal intéressé de faire en sorte que son dossier soit réglé par le biais de la justice et d’un dialogue fraternel avec les autorités libanaises. Deux questions se posent à l’aune du timing de cette visite. Comment un homme poursuivi par la justice libanaise a-t-il pu impunément et en toute tranquillité se rendre du camp de Rachidiyé à Damas ? À l’heure où cette même justice s’emploie à arrêter et poursuivre des membres d’une association caritative beyrouthine accusés d’avoir distribué de l’huile d’olive aux habitants électeurs de la capitale ; à l’heure, également, où un ancien Premier ministre est menacé, par le ministre de la Justice en personne, d’être immédiatement arrêté s’il pensait se poser sur le tarmac de l’AIB ? La visite à Damas de Sultan Aboul-Aynaïn est non seulement un scandale, mais encore un camouflet asséné à l’appareil judiciaire libanais, avec le consentement, visiblement, du tuteur syrien. Comment peut-on en outre occulter les développements des derniers jours ? Walid Moallem et le responsable local du Fateh se sont-ils réellement contentés de faire asssauts mutuels de solidarité et de gentillesse ? Il y a eu d’abord, en milieu de semaine dernière, cette rumeur, démentie naturellement et très diplomatiquement en personne par l’émissaire du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas : ce dernier aurait dépêché Abdel-Fattah Hmayel il y a une semaine à Beyrouth pour demander au Hezbollah de cesser de financer les groupes armés palestiniens. Cette assurance ensuite, faite par le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, à son homologue italien Gianfranco Finni, sur l’engagement de Damas pour la paix au P-O, et cette promesse d’amener les formations extrémistes soutenues par Damas, comme le Hezbollah, à respecter le cessez-le-feu de Charm el-Cheikh. Sans compter la tournée de la semaine écoulée de l’émissaire de Kofi Annan, Terjé Roed-Larsen, et le satisfecit du chef de la diplomatie syrienne, qui a qualifié la visite du diplomate norvégien, chargé de suivre l’application totale de la 1559, de « positive et constructive ». Walid Moallem et Sultan Aboul-Aynaïn, qui appartient à la même formation politique que Mahmoud Abbas, ont-ils évoqué le désarmement des camps de réfugiés au Liban, ainsi que l’arrêt du soutien de Damas aux activités extraterritoriales du Hezbollah ? Ziyad MAKHOUL
La nouvelle a fait effectivement l’effet d’une bombinette. Le responsable du Fateh au Liban, Sultan Aboul-Aynaïn, s’est rendu hier à Damas à la tête d’une délégation qui a été reçue par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères chargé du dossier libanais depuis l’adoption de la résolution 1559 de l’Onu, Walid Moallem. Selon la chaîne de télévision LBCI,...