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Le communiqué de l’Ordre des avocats, un plaidoyer pour la souveraineté et la liberté du scrutin Osta : Nous appelons à l’amendement de certaines dispositions du projet de loi électorale

Au lendemain du très violent communiqué de l’Ordre des avocats de Beyrouth, le bâtonnier Sélim Osta a estimé hier, en répondant aux questions de L’Orient-Le Jour, qu’il était « nécessaire, pour l’Ordre, de prendre position par rapport à la loi électorale proposée et à l’atmosphère générale du pays ». « Il était indispensable de mettre en lumière les enjeux inhérents à certaines dispositions du projet de loi électorale, notamment celles concernant l’information et la publicité électorales (...). L’article 68, qui avait été à la base de la fermeture de la MTV, a été repris tel quel. Nous appelons donc à l’amendement de ces articles », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Il fallait également dénoncer la tension et les tiraillements régnant actuellement dans le pays, qui nuisent énormément à l’unité nationale. » M. Osta a ensuite démenti toute coordination entre l’Ordre des avocats de Beyrouth et l’opposition, déclarant que la visite de Walid Joumblatt au siège de l’Ordre la semaine passée n’avait pas une portée politique. « L’Ordre est ouvert à tout le monde », a-t-il affirmé, tout en précisant que les avocats prendront « toujours la défense de la démocratie, des droits de l’homme, de la souveraineté et de l’indépendance ». « Nous n’entrons pas dans les batailles politiques et électorales, puisque nous n’avons pas d’intérêts propres. Notre mission consiste à alerter les Libanais sur tout ce qui concerne les libertés publiques et l’intérêt national », a-t-il dit. Quant à d’éventuelles mesures concrétisant ultérieurement les positions de l’Ordre, M. Osta a indiqué que ces mesures ne seront prises qu’au cas par cas. « Nous allons suivre l’évolution de la situation au niveau des problèmes que nous avons soulevés, et nous prendrons chaque fois la position adéquate », a-t-il conclu. De son côté, l’ancien bâtonnier, Chakib Cortbawi, a indiqué à L’Orient-Le Jour que s’il y a une certaine concordance entre les positions de l’Ordre des avocats et celles de l’oppostion, « c’est parce que ces positions s’attachent tout simplement à ce qui est vrai et juste ». « Nous ne menons pas de batailles politiques. Par contre, il est de notre devoir d’œuvrer pour une loi électorale juste qui assure des élections libres », a-t-il déclaré, estimant que « l’Ordre suit des principes généraux qui dépassent le clivage opposition/pouvoir ». Le dernier communiqué de l’Ordre des avocats de Beyrouth, qui avait constitué un véritable plaidoyer en faveur de l’indépendance et de la souveraineté libanaises, avait indiqué que le Liban « n’a pas sa raison d’être s’il n’est pas libre de toute tutelle, souverain sur tout son territoire, sur lequel réside uniquement son armée nationale ». Dénonçant « l’exploitation des positions officielles, qui sont supposées favoriser le dialogue (...) et qui se transforment en confrontation », le communiqué avait également condamné le retard dans l’adoption d’une loi électorale juste et équilibrée, puisque « le pouvoir oblige les citoyens à voter sous l’emprise du fait accompli, ce qui ôte au scrutin toute transparence ». « L’Ordre ne peut que relever les dispositions du projet de loi électorale qui portent atteinte aux principes des libertés publiques et des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne les articles 63, 64, 68, 72 et 73, ainsi que le décret numéro 14087 », avait affirmé le communiqué, se demandant si ce texte « constitue une loi électorale ou bien une tentative du pouvoir de violer les garanties supposées être données par le code de procédure pénale, et de contourner les dispositions du code pénal ». « Tout ceci dévoile des intentions cachées concernant l’ensemble du processus électoral », avait déclaré l’Ordre, avant de se demander comment le même article 68, qui avait permis la fermeture de la MTV, peut être littéralement repris dans le projet de loi électorale. « Le Parlement doit assumer sa responsabilité nationale et législative », avait-il ajouté. L’Ordre avait enfin déclaré que le Conseil constitutionnel ne doit pas être « exploité par le pouvoir pour attirer ceux qui veulent intégrer ce Conseil, et ce en vue de contourner la Constitution », estimant que l’Ordre des avocats doit avoir le droit de présenter des recours concernant la constitutionnalité des lois. « Le pouvoir judiciaire doit profiter des élections pour conforter sa crédibilité auprès des gens », avait conclu le communiqué.
Au lendemain du très violent communiqué de l’Ordre des avocats de Beyrouth, le bâtonnier Sélim Osta a estimé hier, en répondant aux questions de L’Orient-Le Jour, qu’il était « nécessaire, pour l’Ordre, de prendre position par rapport à la loi électorale proposée et à l’atmosphère générale du pays ».
« Il était indispensable de mettre en lumière les enjeux...