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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain de l’interpellation de quatre membres d’une association présidée par Hariri Nouvelle vague d’indignation contre « les actes vindicatifs du pouvoir »

Après Walid Joumblatt et Michel Aoun, serait-ce désormais au tour de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, autre pôle de l’opposition plurielle, de se retrouver la cible des vexations et du harcèlement du pouvoir ? C’est en tout cas dans ce sens qu’ont abondé hier les réactions à l’interpellation samedi, pour quelques heures, de quatre des membres du Board of Trustees d’une association caritative, l’Association de Beyrouth pour le développement, dont le président honoraire est M. Hariri, sous prétexte de distribution de bidons d’huile à la veille de la campagne électorale. L’initiative se veut une application avant l’heure de l’article 63 de la loi électorale, qui fait polémique entre l’opposition et le pouvoir. Dans un communiqué, le député Nassib Lahoud a estimé qu’il s’agissait là d’« un nouvel épisode de la campagne de répression, et de violation de la loi et d’instrumentalisation de la justice orchestrée par le pouvoir, son gouvernement et ses services ». Selon M. Lahoud, « l’objectif est flagrant : il s’agit de falsifier les prochaines élections et d’en déterminer les résultats à l’avance pour empêcher un changement démocratique, et éterniser la corruption, la tutelle et le suivisme ». M. Lahoud a estimé qu’il s’agit là d’« un avant-goût de ce qui attend les candidats en raison de l’article 63 piégé de la loi électorale, introduit sous prétexte de lutte contre la corruption électorale et qui est en fait une épée de Damoclès qui plane sur les résultats des élections », réexprimant son attachement en faveur d’un cabinet neutre et impartial capable de gérer les élections. Les députés Béchara Merhej et Henri Hélou, ainsi que l’ancien député Tammam Salam et M. Sinane Barraj ont également dénoncé le comportement officiel. M. Hélou, ironique, a « remercié Dieu que l’abbé Pierre ne se soit pas trouvé au Liban parce que toute personne qui veut aider les pauvres est arrêtée ». De son côté, M. Salam a appelé le pouvoir à « mettre fin à la série d’erreurs officielles ». Les faits Samedi, en effet, l’association beyrouthine, dont le président honoraire est M. Hariri et dont le siège est à Mousseitbé, avait affirmé que ses locaux avaient failli être perquisitionnés par des agents de l’ordre. Cependant, la section des relations publiques au sein des FSI devait démentir l’information le même soir. Dans un communiqué, l’association avait indiqué qu’« un groupe sécuritaire s’était présenté pour perquisitionner le siège de l’établissement, mais l’avait trouvé fermé pour le week-end ». Le communiqué avait également précisé que l’association poursuivra son action à tous les niveaux malgré les pressions. Peu après l’incident, l’ancien Premier ministre s’était lui-même rendu à Mousseitbé pour inspecter les sièges de l’association avec un groupe de députés de son bloc. De son côté, la section des relations publiques au sein des FSI a démenti avoir perquisitionné le siège de l’association, précisant que toute action de ce genre ne vient généralement qu’en réponse aux directives de la justice. Par ailleurs, quatre membres de la direction de l’association, MM. Béchir Itani, Sleimane Kameh, Mahmoud Moghrabi et Mohammed Hamandi, ont été interpellés et entendus par le parquet près la Cour de cassation. Soupçonnés d’avoir distribué des bidons d’huile dans des buts électoraux, les quatre hommes ont été interrogés « sur le sens de cette action » puis relaxés en soirée. L’affaire a provoqué une vague d’indignation dans les milieux haririens. Le bureau de presse de l’ancien Premier ministre a dénoncé l’incident, qu’il a situé dans le cadre d’« une série de pratiques vindicatives du pouvoir contre Beyrouth et ses habitants, d’autant que la distribution d’huile entre dans le cadre d’un programme d’aide de l’association, mis au point par le bureau du président Hariri et qui remonte à plusieurs années ». Le député Serge TerSarkissian et l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats Samir Doumit se sont rendus aux locaux de la brigade criminelle, au ministère de la Justice, où ils ont tenté de s’enquérir du sort des quatre personnes, mais sans grand succès. D’autres députés du bloc parlementaire de M. Hariri se sont également rendus au ministère de la Justice. Quant au mufti de la République, il a contacté le ministre de la Justice, Adnane Addoum, auquel il a demandé d’intervenir auprès du parquet pour relaxer les quatre membres de l’association, estimant qu’il ne fallait intervenir dans les affaires des associations caritatives sous aucun prétexte. Le mufti Kabbani dénonce Le mufti Kabbani a d’ailleurs reçu hier MM. Itani, Kameh, Moghrabi et Hamandi, qui l’ont tenu au courant de leur interpellation. Les quatre membres de l’association ont indiqué qu’ils n’avaient fait qu’appliquer la charia, en l’occurrence le « zakate », en distribuant des bidons d’huile, et que cette même charia leur interdit de révéler les noms des personnes qui ont bénéficié de l’aide, ce que le mufti Kabbani a confirmé. Si jamais ils venaient à révéler les noms, ils seront responsables devant Dieu, a-t-il précisé. Le mufti a dénoncé « cette obstruction au travail des associations caritatives », la qualifiant de « honteuse ». « Le parquet doit être plus rationnel, œuvrer en faveur de la stabilité du pays et ne pas se laisser entraîner sur base d’informations vindicatives visant à noyer le pays dans davantage de tensions », a-t-il ajouté.

Après Walid Joumblatt et Michel Aoun, serait-ce désormais au tour de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, autre pôle de l’opposition plurielle, de se retrouver la cible des vexations et du harcèlement du pouvoir ? C’est en tout cas dans ce sens qu’ont abondé hier les réactions à l’interpellation samedi, pour quelques heures, de quatre des membres du Board of Trustees d’une...