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Actualités - CHRONOLOGIE

WEB CULTURE - Critiques (politiquement très incorrectes) de films, livres et disques Bon sens et mauvaise foi

Sur Terre comme sur le Net, tout est possible… et son contraire. Prenez Michel Drucker par exemple. Quarante ans de carrière, des centaines d’émissions au budget pharaonique, 899 415 heures de promo (il a servi plus de soupe que tous les bénévoles des Restos du cœur), près de trois millions d’invités reçus, dont 520000 passages cumulés pour les seuls Johnny, Depardieu et Paul-Loup Sulitzer (on exagère à peine). Et pourtant... Et pourtant l’éternel gendre idéal n’a jamais vu un nanar, ni même écouté un mauvais disque et encore moins lu «un roman de gare désaffectée écrit par un tétraplégique hydrocéphale en pleine séance de psychomotricité» comme ils disent. Mais qui ça «ils»? Les Chafouins bien sûr ! Des chevaliers blancs de la critique, à la plume d’acier et au cœur de pierre, qui prennent depuis avril 2004 un chafouin plaisir à tirer à boulets rouges et au lance-flamme thermo nucléaire sur tout ce qui sort en salle, radio, librairie et des tubes «scatodiques». (http://www.chafouin.com/) Et force est de constater que la communauté de chroniqueurs chafouins, emmenée par deux jeunes apprentis cinéastes français, vise parfois juste. Morceaux choisis dans les chroniques de films: Ils décrivent Un long dimanche de fiançailles, un film qui «consacre enfin l’américanisation totale du cinéma français», comme la « dernière éjaculation visuelle d’un Jean-Pierre Jeunet mystiquement persuadé qu’en 1914 les gens voient le monde à travers un filtre jaune pisse». Alexander n’a pas meilleure presse. Lisons plutôt: «Après Achille Pitt, Alexandre le Grand Farrell perpétue, à l’aide d’une subtile décoloration capillaire des plus réussies, une fonction méconnue mais néanmoins essentielle de l’industrie cinématographique: la préservation et la propagation de faits historiques absolument véridiques mais, pour d’obscures raisons, ignorés du grand public ou, pire encore, considérés comme totalement mensongers par la plèbe ignorante. Le petit révisionnisme classe du jour nous apprend que tous les Grecs de l’Antiquité étaient des blonds platines aux yeux turquoise, une mutation génétique chafouine ayant probablement transformé leurs descendants avec pour résultat les monstres que nous connaissons actuellement.» Les Chafouins renchérissent avec Closer. «Potentielle petite grenouille sous une pluie d’Oscars et magnifique promotion de l’adultère, Closer est avant tout un splendide monument à l’inertie cinématographique, décoré d’un scénario intelligent esquivant les critiques acerbes de Chafouin INC. en ne proposant ni incohérences, ni véritable mysticisme, mais un vide sidéral spatio-temporel plongeant le spectateur littéralement “déchafouinisé” dans un ennui incroyable malgré une Natalie Portman parfois habillée et parfois nue.» Rich and famous Ces trois exemples pour souligner l’objectif de ce site: rompre avec le «consensualisme» ambiant, réveiller notre sens critique, tout en étant à la fois drôle et pertinent (même si ça passe par énormément de mauvaise foi). Et les auteurs n’en espèrent pas moins dans un premier temps, avant de devenir à plus long terme, pour l’un, célèbre et occuper le devant de la scène, tandis que l’autre n’a d’autre ambition que de tout manipuler depuis les coulisses et de s’enrichir comme un goret. Le duo idéal en somme. Et dans l’idéal, qu’est-ce qu’ils nous conseilleraient de lire, d’écouter ou d’aller voir? «Surtout pas ce que l’on chronique!» répondent-ils non sans une pointe d’humour et de cynisme, avant de terminer sur l’épineuse question de leur ligne rédactionnelle: se limite-t-elle à un cassage en règle (tout perspicace qu’il soit) ou bien pourriez-vous chroniquer des œuvres que vous avez apprécié? «Il faut plutôt décoder les compliments au milieu du flot de critiques négatives. Ça nous arrive d’aimer une œuvre, mais notre intégrité journalistique nous pousse, avec une abnégation assez mystique certes, à toujours chercher la p’tite bête, afin qu’un jour, les réalisateurs, écrivains et autres malheureuses victimes de nos impitoyables chroniques tendent vers la perfection». Bref, qui aime bien chafouine bien! M.G.H.
Sur Terre comme sur le Net, tout est possible… et son contraire. Prenez Michel Drucker par exemple. Quarante ans de carrière, des centaines d’émissions au budget pharaonique, 899 415 heures de promo (il a servi plus de soupe que tous les bénévoles des Restos du cœur), près de trois millions d’invités reçus, dont 520000 passages cumulés pour les seuls Johnny, Depardieu et Paul-Loup...