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Actualités - CHRONOLOGIE

success story - Bill Clinton doit à ce médecin libanais d’avoir guéri de sa rhinite chronique Talal Nsouli, allergologue de la Maison-Blanche (Photo)

WASHINGTON-Irène MOSALLI «Vous avez réellement soulagé mon allergie qui ne me cause plus d’ennuis. Et je vous en remercie grandement. C’était agréable de vous revoir avec Susan durant ces vacances et j’espère qu’on se retrouvera bientôt. » Dixit Bill Clinton. Et la personne à laquelle il s’adresse, dans une lettre datée de février 1999, n’est autre que le Dr Talal Nsouli, un spécialiste de renom en allergie, asthme et immunologie adultes et pédiatriques. Depuis, le Dr Nsouli, qui est libanais, fait partie, en tant que consultant, de l’unité médicale de la Maison-Blanche qui compte douze médecins, chacun expert dans une branche donnée. Mais ce praticien ne s’occupe pas que des allergies présidentielles. Il est professeur clinique à l’hôpital de l’Université de Georgetown, il dirige deux centres relevant de sa spécialité et il est, entre autres, à la tête du programme de dépistage des maladies asthmatiques et vice-président de la Société d’allergie et d’immunologie de Washington. Ce n’est pas tout. Il conduit ses propres recherches, qui l’on mené à découvrir trois nouveaux traitements : l’un pour une allergie frappant l’oreille moyenne et pouvant provoquer la surdité ; l’autre pour une allergie cutanée d’origine nerveuse ; enfin, il a mis au point une combinaison de spray nasal antibiotique qui est une prévention contre la sinusite. Conférences et publications d’articles médicaux font partie de son emploi du temps. Clinton : « Et mon allergie aux médias ?… » Nous avons rencontré le Dr Talal Nsouli dans sa clinique à Washington et, bien entendu, nous lui avons d’abord demandé comment un citoyen non américain pur sucre, et d’origine libanaise de surcroît, avait pu ainsi se voir confier la santé des chefs d’État du pays. – « Le plus simplement du monde », répond-il. Et de relater les faits comme ils se sont déroulés. Un jour, en 1991, il reçoit dans sa clinique Tipper Gore (son mari Al Gore n’était pas encore vice-président) qui accompagnait son fils, atteint d’une très forte allergie dont on n’arrivait pas à le débarrasser. Un médecin de l’hôpital Johns Hopkins, qui avait lu un article du Dr Nsouli concernant ces symptômes, leur avait conseillé d’aller le voir. Le médecin libanais traite le jeune garçon et le guérit. Puis, quelque temps plus tard, sa secrétaire reçoit un coup de fil de « Madame Hillary Rodham Clinton ». La secrétaire, croyant avoir affaire à des farceurs, raccroche. On appelle de nouveau. C’était bien la « First Lady » qui demandait d’urgence une consultation pour l’un des membres de la famille. Le Dr Nsouli diagnostique et guérit. Hillary lui demande alors de conseiller son président de mari, qui perd périodiquement sa voix, ce qui l’incommode lors de ses discours et autres interventions publiques. Le Dr Nsouli se rend à la Maison-Blanche et effectue sur Bill Clinton un test cutané. Il détecte une allergie à la poussière et au pollen. « Vous avez manqué la troisième », lui dit le président. Le toubib est interloqué. « Et mon allergie aux médias ? vous avez oublié ! », ajoute l’illustre patient dans un grand éclat de rire. Un patient qui avait en toute circonstance le sens de l’humour. Toujours au même poste Mais trêve de plaisanterie. Le Dr Nsouli soigne si bien le président (durant ses deux mandats) que celui-ci arrivera à prononcer son discours sur l’état de l’Union (d’une durée de 80 minutes) sans avoir à avaler des gorgées d’eau. Et il en sait gré au spécialiste, qu’il reçoit à la Maison-Blanche avec toute sa famille et avec lequel il entretient une relation des plus cordiales. Fin du mandat de Clinton. Avènement de George W. Bush et changement à tous les niveaux. Le silence radio ne dure pas longtemps. Le médecin en chef de l’unité médicale de la Maison-Blanche téléphone au Dr Nsouli pour lui dire que l’on a besoin à nouveau de ses services. Non pas que le nouvel hôte des lieux ait des réactions épidermiques contre un quelconque agent pathogène, mais quelques-uns de ses proches collaborateurs souffrent de diverses allergies. Grandement apprécié pour son savoir, sa compétence et son professionnalisme, l’allergologue réintègre son poste à la Maison-Blanche. Fils de l’ambassadeur libanais Mounir Nsouli, qui a fait une longue carrière à l’étranger, Talal Nsouli est arrivé aux États-Unis en 1981 pour faire sa spécialisation après avoir fait des études médicales en Belgique. Son frère aîné Saleh, qui s’y trouvait déjà, est aujourd’hui directeur du département du Moyen-Orient au Fonds monétaire international. Il a deux autres frères aux États-Unis : Safa (également un allergologue pratiquant en Californie) et Akram, homme d’affaires établi à Washington. Son quatrième frère, Ghassan, est décédé. Le Dr Talal Nsouli est marié à une Américaine d’origine libanaise, Suzan Dandy, et le couple a quatre enfants : Mounir (20 ans), Souad (17 ans) et les jumeaux Amid et Samir (12 ans). Dans cette famille, on affectionne les loisirs sportifs : karaté et jet-ski. En évoquant ses parents, il dit : « C’était avant tout des gens sains.» Avec son père ambassadeur, il a « découvert le monde et les joies des retrouvailles du clan durant d’inoubliables pique-niques, les dimanches », et sa mère « était une encyclopédie de bons conseils ». Son rêve ? « Découvrir un remède pour l’asthme, un mal qui fait 6000 victimes chaque année aux États-Unis». L’important pour lui ? «Ne pas craindre d’être ambitieux. Tout est possible pour chacun quels que soient son nom, son origine et sa religion. Et puis, plus on prend plaisir à ce que l’on fait, mieux on l’accomplit.» Il est possible que le rêve américain ne tienne plus toutes ses promesses d’antan, mais il semble encore accessible à ceux, à l’exemple de l’allergologue libanais, confiants et décidés à cent fois sur le métier remettre leur ouvrage. Malgré les embûches.
WASHINGTON-Irène MOSALLI

«Vous avez réellement soulagé mon allergie qui ne me cause plus d’ennuis. Et je vous en remercie grandement. C’était agréable de vous revoir avec Susan durant ces vacances et j’espère qu’on se retrouvera bientôt. » Dixit Bill Clinton. Et la personne à laquelle il s’adresse, dans une lettre datée de février 1999, n’est autre que le Dr Talal...