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1559 - L’émissaire de l’Onu reçu par Sfeir avant son départ pour Paris Roed-Larsen de nouveau au Liban « dans les toutes prochaines semaines » (Photo)

L’émissaire des Nations unies en charge de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, Terjé Roed-Larsen, a achevé hier sa première mission ès qualités au Liban et en Syrie par une visite à Bkerké, où il s’est entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Il a d’autre part eu une conversation au téléphone avec le chef de l’État, Émile Lahoud, au cours de laquelle il a été décidé de poursuivre le dialogue en cours entre l’Onu et les parties concernées par la 1559. Avant son départ pour Paris, dans l’après-midi, il a annoncé qu’il reviendrait dans la région « dans les toutes prochaines semaines ». La misson de M. Roed-Larsen avait plutôt mal commencé le week-end dernier. Il avait prolongé son séjour à Damas pour attendre que le président syrien, Bachar el-Assad, le reçoive, comme il était prévu, mais cette rencontre n’avait pu alors avoir lieu. En quarante-huit heures, l’émissaire n’avait pu s’entretenir qu’avec deux responsables syriens, le ministre des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, et son vice-ministre, Walid Moallem, en charge depuis peu du dossier libanais. De son entrevue avec le premier, M. Roed-Larsen était sorti le visage fermé et s’était abstenu de la moindre déclaration à la presse. Quant à M. Chareh, il avait, au cours de l’entretien, sévèrement jugé l’action de l’Onu, estimant que la résolution 1559 était un « élément de tension » au Liban. Mardi, à l’issue de ses entretiens avec les responsables libanais, l’émissaire onusien était placé devant l’alternative suivante : admettre l’échec de sa mission ou bien tenter de retourner la situation en jouant sur le facteur psychologique. Il a choisi la deuxième option, se disant très encouragé par ses contacts et affirmant que la 1559 se recoupait avec les accords de Taëf et le traité libano-syrien. Le lendemain, cette orientation était confirmée lors des conversations que M. Roed-Larsen a eues avec les représentants de l’opposition, qui ont semblé convenir avec lui de la nécessité de trouver une « porte de sortie » pour la Syrie, permettant de parvenir à une application sans dégâts de la 1559. La nouvelle approche a rouvert devant M. Roed-Larsen le chemin de Damas où il a finalement été reçu jeudi par M. Assad. Une nouvelle fois, l’émissaire s’est dit très satisfait de son entretien. L’étape parisienne Hier, à l’issue d’une rencontre de 45 minutes avec le patriarche Sfeir, suivie d’un déjeuner et d’une promenade dans les bois de Bkerké, il a dressé un bilan assez positif de sa mission, qualifiant de « bons » ses entretiens à Beyrouth et à Damas axés, selon lui, sur « la nécessité de trouver une plate-forme commune entre les parties concernées par l’application de la 1559 ». « J’ai contacté ce matin le président Lahoud. Nous avons eu une bonne conversation et je l’ai informé de mes entretiens hier (jeudi) à Damas. Nous sommes convenus de la poursuite du dialogue. J’ai l’intention de retourner au Liban dans les toutes prochaines semaines », a-t-il déclaré à la presse. Ce matin, M. Roed-Larsen sera reçu à Paris par le président français Jacques Chirac. De sources diplomatiques, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, on admet que dans le principe, un cadre de l’Onu n’est pas censé s’entretenir des résultats de sa mission avec M. Chirac ou tout autre chef d’État avant d’en avoir informé celui qui l’avait chargé de cette mission, à savoir le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Mais les sources en question justifient cette entorse aux principes par des considérations formelles et de fond. Les premières sont d’ordre purement technique, M. Roed-Larsen, qui voyage à bord d’un avion de la MEA, devant faire escale en Europe sur sa route à destination de New York. Les secondes tiennent au fait que la France est, avec les États-Unis, le principal acteur de la 1559, mais surtout à la détermination affichée par Jacques Chirac pour faire appliquer la résolution le plus vite possible. Le rapprochement franco-américain M. Roed-Larsen devra donc prendre en compte les observations du chef de l’État français, tout comme il recueillera ultérieurement celles de la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, qui a, elle aussi, demandé à le rencontrer. Ces deux entretiens sont absolument primordiaux pour l’Onu dans la mesure où ils permettront de savoir si le secrétaire général devra toujours soumettre son rapport sur l’applicaton de la 1559 au Conseil de sécurité le 2 avril, comme prévu, ou bien s’il est possible de retarder quelque peu – peut-être jusqu’à la mi-avril – cette échéance, à condition toutefois que des mesures concrètes soient prises dans l’intervalle sur le plan du retrait syrien. Les mêmes sources estiment par ailleurs que l’intérêt visiblement grand manifesté par M. Chirac au sujet de la 1559 ne tient pas uniquement à des considérations franco-libanaises ou franco-syriennes, mais aussi et surtout au fait que cette résolution contribue de façon peu négligeable au réchauffement en cours des rapports entre Paris et Washington. C’est la raison pour laquelle la 1559 occupera à n’en pas douter une place importante dans les discussions qu’auront les présidents Chirac et George W. Bush lors de leur sommet, prévu le 21 mars à Bruxelles. E. F.
L’émissaire des Nations unies en charge de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, Terjé Roed-Larsen, a achevé hier sa première mission ès qualités au Liban et en Syrie par une visite à Bkerké, où il s’est entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Il a d’autre part eu une conversation au téléphone avec le chef de l’État, Émile...