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FOCUS - Oui, il écrivait à l’envers, non il n’a pas inventé la machine arithmétique...Tout ce qu’il faut savoir sur Léonard de Vinci ! Da Vinci... décodé(photos)

Son nom continue, près de cinq cents ans après sa mort, à susciter autant l’intérêt que les polémiques. Dans son «Da Vinci Code», le best-seller de l’année 2004, Dan Brown prétendait que Léonard de Vinci aurait été membre d’une société secrète, qu’il aurait parsemé ses œuvres religieuses de symboliques païennes et qu’il se serait lui-même représenté sous les traits de «la Joconde»! Actuellement une exposition à Rome, qui rend hommage au génie de la Renaissance, enregistre un taux d’affluence record. Et à Paris, la fréquentation du musée du Louvre ne fait qu’augmenter depuis le succès du livre, avec bien sûr un arrêt obligé devant la célébrissime Joconde, suivi d’un détour, salle 5, devant la Vierge aux rochers. Et partout on ne parle plus que du tournage du film tiré du livre de Brown, qui devrait bientôt se dérouler au Louvre, sous le regard énigmatique de Monna Lisa. Bref, un tapage médiatique qui remet le célèbre Toscan sur la sellette, comme au centre des « conversations mondaines». D’où l’idée de réviser nos classiques sur Léonard de Vinci. Voici donc, glanées un peu partout, dans des ouvrages de références et sites Web, quelques informations toujours utiles pour ne pas se faire poser de colles. – Il a peint le tableau le plus célèbre du monde. La Joconde (ou Monna Lisa pour les Anglo-Saxons) dont le nom est intrinsèquement lié au Louvre. Pas un visiteur ne quitte le musée national français sans s’être longuement arrêté devant le petit portrait, à l’huile sur bois (de peuplier, très fragile, ce qui explique qu’il soit abrité derrière une vitre), de cette dame florentine, pas particulièrement belle mais dotée d’un regard qui vous suit, quel que soit l’angle dans lequel vous vous placez, et d’un sourire tout aussi mystérieux D’ailleurs, dans un texte que l’on peut qualifier de prémonitoire, Leonardo da Vinci avait écrit: «Ne vois-tu pas que parmi les beautés humaines, c’est le beau visage qui arrête les passants et non les ornements riches...» La célébrité de la Joconde a décuplé après son vol en 1911. Un peintre italien un peu fou, Vincenzo Peruggia, l’avait dérobée pour la rendre à son pays d’origine. Elle ne fut retrouvée en Italie que deux ans plus tard à l’issue d’une longue enquête policière et sa réintégration au Louvre fut faite avec les honneurs dus à un chef d’État. – Un peu de biographie: né à Vinci, petit village à trente kilomètres de Florence, en 1452, mort à 67 ans en France, près d’Amboise, en 1519, cet artiste de génie était le fils naturel d’un notaire et d’une paysanne. Il vivra une enfance heureuse en pleine campagne toscane, d’où l’amour qu’il vouera à la nature toute sa vie. À 16 ans , il intègre l’atelier d’Andrea Verrocchio, à Florence. Il y apprendra plusieurs techniques: peinture, sculpture, décoration et gravure. Et aura pour compagnons d’atelier Sandro Botticelli et le Pérugin. Un an plus tard, le maître, qui travaillait Le baptême du Christ (aujourd’hui au musée des Offices, à Florence), lui confie l’exécution du visage de l’un des deux anges du tableau. Le visage né sous le pinceau de Vinci tranche déjà par son modelé, obtenu par un jeu d’ombre et de lumière, avec celui du second ange peint par Botticelli. Mais ce n’est qu’à 24 ans qu’il réalise son premier tableau: la Madone à l’œillet (qui se trouve actuellement au musée de Munich). Comme tous les artistes de la Renaissance, Da Vinci passera sa vie à se déplacer au gré des commandes des mécènes. Ludovic le More l’appellera à Milan. César Borgia le nommera ingénieur militaire. Il se mettra ensuite successivement au service de Charles d’Amboise, maréchal de France, puis de Louis XI, avant d’être appelé à Rome par Julien de Médicis. Il mettra aussi ses talents au service des souverains de Mantoue et de la famille d’Este. Avant de passer les dernières années de sa vie au château de Cloux, près d’Amboise, où François 1er, séduit par son génie, le fait venir en 1516 et lui donne le titre de «premier peintre, ingénieur et architecte du roi». Il lui achètera également, pour une somme considérable, la Vierge et l’Enfant Jésus, Sainte-Anne, Saint Jean-Baptiste et la Joconde. Et lui confie aussi l’organisation des fêtes de la cour. – Pour la petite histoire: Léonard de Vinci était homosexuel, végétarien, facétieux, gaucher et d’un tempérament assez froid. Il raconte, dans ses carnets, comment il a procédé à la dissection du cadavre d’un vieillard, mort dans la journée, et avec qui il avait discuté le matin même! D’ailleurs il a disséqué (malgré les interdits édictés par l’Église de pratiquer des autopsies) plus de trente cadavres. – Ses œuvres les plus célèbres: Mis à part la Joconde, bien évidemment, il y a la Cène (peinture murale au couvent Santa Maria del Grazie, à Milan), la Vierge aux rochers et la Vierge et l’Enfant Jésus (musée du Louvre), la Dame à l’hermine, fascinant portrait de Cecilia Gallerani (maîtresse de Ludovic Le More, qui se trouve aujourd’hui au musée de Cracovie) et les esquisses de Léda et le cygne. – Autodidacte de génie: artiste à la virtuosité polyvalente, les compétences de Leonardo da Vinci s’étendent à tous les domaines. La postérité aura surtout retenu de lui sa peinture. Mais Leonardo da Vinci était aussi sculpteur, architecte, inventeur, ingénieur militaire, musicien, savant et organisateur de fêtes. Passionné par les mathématiques, la perspective, la botanique, l’anatomie, l’hydraulique, les machines volantes, il lisait beaucoup et a accumulé en autodidacte d’innombrables connaissances sur toutes les sciences de l’époque. Il a par exemple appris le latin à 40 ans. Il a mis au point des plans de nombreuses machines, qui restaient le plus souvent théoriques, comme les engins volants ou les scaphandriers, mais créa, par contre, une profusion de moulins, de pompes, de scies et de marteaux mécaniques. Par contre, les inventions de l’ancêtre du vélo, celles de la machine arithmétique ou même du violon, lui ont été faussement attribuées et sont aujourd’hui hautement contestées. Enfin Léonard de Vinci pressentit bon nombre de lois scientifiques, comme celles de la gravitation, de la combustion ou encore de la respiration. – Sa technique picturale: «La peinture est une poésie muette», écrit Léonard de Vinci dans son traité de peinture. Il a fait de nombreux portraits de femmes et un seul portrait d’homme. Da Vinci avait une très grande sensibilité pour le langage du corps. Ses études d’anatomie sont très précises. Son dessin des proportions de l’homme selon la règle de Vitruve (l’homme de Vitruve), par exemple, est plus que célèbre. Il parvient dans ses portraits à associer la description physique et psychologique du personnage. Parfois il mêle au portrait des objets, plantes ou animaux symboliques du nom du personnage ou de ses caractéristiques morales. Et souvent il place ses personnages dans un paysage de fond obtenu par un jeu savant de clair-obscur, qui permet un rendu fidèle de la nature. Ces innombrables dégradés d’ombres, couplés à des dégradés de lumière qui estompent les contours et suggèrent le relief du personnage représenté, sont baptisés par Vinci Sfumato. Enfin sur les trente tableaux qui lui sont attribués, il ne reste aujourd’hui que quinze. – Ses carnets: Léonard de Vinci notait tout dans ses carnets. Aussi bien le dessin d’une plante, un plan de bâtiment, un mot rare qu’il veut retenir, la liste de ses courses ou les comptes de sa maison. Des 13000 pages qu’il aurait noircies ne nous sont parvenus que près de 7000 feuillets. Il écrivait à l’envers, d’une écriture que l’on dirait renversée par un miroir. Au XIXe siècle, ses carnets furent découpés et les feuillets rassemblés par thèmes. Ils forment ce que l’on appelle aujourd’hui les codex. L’un regroupe par exemple des études d’architecture et des mots savants. Un autre, rapporté par Napoléon en France, lors de la campagne d’Italie, traite d’art militaire, d’optique, de géométrie, du vol des oiseaux et d’hydraulique. Le codex Foster divisé en trois parties, I, II et III, et qui se trouve au Victoria and Albert Museum est constitué d’études géométriques ainsi que de dessins de poids et de machines hydrauliques. Il reste à savoir enfin que Bill Gates, le patron de Microsoft, a acquis, pour une somme faramineuse (plus de 30 millions de dollars), le codex Leicester, qui expose certaines théories de Vinci sur l’évolution du monde (textes qui doivent être lus en reflet dans un miroir!) et des inventions comme l’hélicoptère ou ce qui préfigurait la mitrailleuse. Voilà un petit tour du très large horizon de ce génie de la Renaissance, artiste fabuleux, inventeur inlassable, mais surtout esprit visionnaire. Zéna ZALZAL

Son nom continue, près de cinq cents ans après sa mort, à susciter autant l’intérêt que les polémiques. Dans son «Da Vinci Code», le best-seller de l’année 2004, Dan Brown prétendait que Léonard de Vinci aurait été membre d’une société secrète, qu’il aurait parsemé ses œuvres religieuses de symboliques païennes et qu’il se serait lui-même représenté sous les...