Rechercher
Rechercher

Actualités

La messe traditionnelle de la Saint-Maron marquée par la présence du chef de l’État Matar : « Point n’est besoin de soumettre les constantes nationales à un référendum » (photo)

L’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a célébré hier l’office divin en l’église Saint-Maron de Gemmayzé à l’occasion de la Saint-Maron. Une cérémonie marquée par la présence du président de la République, le général Émile Lahoud, qui assistait, pour la première fois depuis le début de son mandat, à la messe de la Saint-Maron. Étaient également présents : les anciens présidents de la République Amine Gemayel et Élias Hraoui, l’ancien président de la Chambre Hussein Husseini, l’ancien Premier ministre Rachid Solh, Mme Solange Béchir Gemayel, les ministres Sébouh Hovnanian, Élias Skaff, Nagy Boustany, Farid el-Khazen, Ibrahim Daher, Youssef Salamé, Adnane Kassar, Jean-Louis Cardahi, Adnane Addoum, Mahmoud Abdel-khalek, Mgr Roland Abou Jaoudé, représentant le patriarche maronite, le président du Conseil supérieur de la magistrature Tanios Khoury, le président du Conseil supérieur libano-syrien Nasri Khoury, le président de la Ligue maronite Michel Eddé, le Amid du Bloc national Carlos Eddé, le général Nadim Lteif, représentant personnel du général Michel Aoun, et un grand nombre de députés, anciens députés, fonctionnaires, hommes politiques et diplomates. Dans son homélie, Mgr Matar a commencé par remercier le président Lahoud pour sa présence à la messe traditionnelle de la Saint-Maron. S’adressant au président Lahoud, l’évêque maronite a exprimé sa « gratitude pour tous les efforts que vous déployez et les sacrifices que vous consentez pour sauvegarder l’unité du pays et de ses fils autour de leurs grands objectifs nationaux ». « Nous demandons à Dieu de vous soutenir, ainsi que vos collaborateurs, afin de préserver dans leur intégralité les droits de la patrie », a ajouté Mgr Matar. Évoquant le synode patriarcal maronite qui s’est tenu récemment et dont les résolutions seront rendues publiques dans quelques mois, Mgr Matar a déclaré que ce synode sera « le point de départ d’un renouveau » de l’Église maronite « et de l’accomplissement de la mission qui lui est confiée actuellement et dans le futur ». « Bien que ce synode ait mis particulièrement en évidence la dimension universelle de notre Église maronite, due à l’expansion de ses fils dans le monde, il a néanmoins souligné, et en toute clarté, le lien organique de cette Église, où qu’elle soit, avec la vie du Liban, avec ses valeurs et avec le message spirituel et de civilisation qu’incarne notre patrie, a ajouté Mgr Matar. Le Liban reste pour les maronites leur terre historique, même s’il ne reste pas pour tous leur terre géographique. Il est la terre des pères et des aïeux, le foyer de la sainteté et des saints, depuis Abraham de Cyr, disciple de saint Maron, jusqu’à Charbel Makhlouf, Rafka el-Rayès et Neemetallah el-Hardini. Sur cette terre, la maronité a forgé sa personnalité grâce à la liberté (...) et à la coexistence avec les autres familles libanaises, musulmanes et chrétiennes (...). Partant de ces fondements, le synode patriarcal a réaffirmé les liens des maronites avec le Liban, plus précisément avec le Liban de la liberté et de la coexistence. Il a exprimé la volonté des maronites et celle de leurs concitoyens à rester attachés à ces grandes constantes nationales, si bien que l’absence de ces constantes entraînerait l’absence de leur pays message et de ses valeurs. » Et de souligner : « Le synode est passé ensuite à l’évaluation de la présence de l’Église maronite et de son message dans le monde arabe et les autres pays du Levant. Les pères synodaux ont été unanimes à déclarer que notre Église possède une vocation particulière du fait de son insertion dans le monde arabe et musulman, en s’ouvrant sur les valeurs de cette région et en assumant une cause commune avec ses citoyens. Ils ont noté que cette ouverture était une constante permanente dans l’histoire de notre Église, qui s’est manifestée par l’adoption de la langue arabe depuis sa première rencontre avec la civilisation qu’elle véhiculait, et par sa contribution à sauvegarder cette langue dans ses couvents et à donner à sa littérature un sens humaniste reconnu. Si bien que Sa Sainteté le pape, en invitant dans son Exhortation apostolique les chrétiens du Liban à être solidaires des causes arabes, les invitait, effectivement, à s’engager selon leur propre patrimoine, dans la tradition orientale de leur Église et compte tenu de son intégration dans son environnement le plus proche. Dans ce domaine aussi, l’Église a vu que sa mission dans le monde arabe était une consécration de la mission du Liban, pays du dialogue et de l’ouverture ; ce qui accroît encore l’éclat de cette patrie et son grand rayonnement. » Les émigrés maronites Et Mgr Matar de poursuivre : « Avec le même esprit, le synode a abordé la présence maronite dans les pays d’immigration. Là, les émigrés maronites ainsi que leurs autres frères libanais ont transformé leur exil en un message de dialogue avec leurs nouveaux concitoyens. Ils ont planté leurs églises dans ces lieux d’émigration, ils ont institué leurs évêchés. Des pasteurs se sont mobilisés pour les servir, traduisant leurs prières dans les nouvelles langues locales. Avec le temps, les voici qui portent les valeurs de l’Orient vers l’Occident et qui participent à faire évoluer des sociétés multiculturelles, parfaitement compatibles avec la nouvelle ère d’interaction et d’enrichissement mutuels entre les peuples. Ainsi, le synode patriarcal maronite a recommandé aux maronites de l’expansion de persévérer dans la promotion de la complémentarité des cultures en la considérant comme leur propre cause, refusant partout avec les hommes de bonne volonté l’idée de conflit des civilisations. Du fait de cette orientation synodale, est apparue une nouvelle équation mettant en relief une image du Liban encore plus éclatante. Au lieu que le Liban résident ait besoin matériellement, socialement et politiquement du Liban émigré, encore qu’il y ait en cela quelque vérité, les émigrés de notre pays, toutes confessions confondues, ont senti eux-mêmes le besoin de se référer à l’identité du Liban et à son message afin de confirmer leur propre identité et leur mission. La petite patrie a ainsi grandi à leurs yeux, comme s’est fortifié notre attachement commun à ce pays dont l’existence se confirme comme une nécessité. » L’échéance électorale « Si donc le Liban est une exigence libanaise, une exigence arabe et une exigence mondiale, ainsi que le voit le synode, et comme nous le croyons, quelle grave responsabilité portons-nous tous à l’égard de cette patrie », a relevé Mgr Matar. « (...) Nous sommes attachés, en premier lieu, à notre légitimité qui n’est pas tant la propriété des personnes que celle du peuple libanais tout entier. Nous nous attachons, en second lieu, à notre unité nationale. Troisièmement, nous élevons haut le drapeau de notre souveraineté, de sorte que cette souveraineté soit la cause nationale par excellence qui nous incite à nous élever au-dessus des positions partielles et à réaliser autour d’elle l’unanimité totale. Quatrièmement, lorsque seront atteints nos objectifs légitimes d’une patrie aux assises complètes, nous verrons alors que cette nouvelle période de notre vie ne nous éloignera ni des frères ni des amis. Nous serons à leur égard ceux qui gardent fermes les liens de la fraternité », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Quant à l’échéance électorale que nous envisageons aujourd’hui et que les Libanais espèrent voir se dérouler dans un climat de liberté et de démocratie de manière à donner naissance à un Parlement équilibré et réellement représentatif, nous souhaitons, cinquièmement, non qu’elle soit un plébiscite sur les constantes nationales libanaises, car nous sommes unanimes à leur sujet et point n’est besoin de les rediscuter ou de les soumettre à un référendum, mais qu’elle favorise la création d’un nouveau climat favorable à un dialogue national constructif, auquel participeraient des représentants de toutes les composantes du peuple, capables de réaliser la réconciliation nationale et d’envisager de nouvelles perspectives pour le Liban de demain. » « Sixièmement et enfin, nous avons la certitude que notre recours au langage de la logique et de la raison, loin des tensions et des divisions, devient une nécessité salutaire pour affronter les défis actuels », a conclu Mgr Matar.

L’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a célébré hier l’office divin en l’église Saint-Maron de Gemmayzé à l’occasion de la Saint-Maron. Une cérémonie marquée par la présence du président de la République, le général Émile Lahoud, qui assistait, pour la première fois depuis le début de son mandat, à la messe de la Saint-Maron.
Étaient également...