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La 1559 et le traité de fraternité libano-syrien se recoupent, affirme l’émissaire onusien Roed-Larsen « énormément encouragé » par sa mission à Beyrouth(photo)

En dépit de l’intransigeance des autorités libanaises qui jugent que le moment n’est pas propice à une application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu, l’émissaire de l’Onu chargé de l’application de la résolution 1559, Terjé Roed-Larsen, a dressé un bilan positif de ses discussions, hier à Beyrouth. Il s’est dit « énormément encouragé » par ses entretiens dans les deux capitales libanaise et syrienne, notamment pour ce qui est de la possibilité de parvenir à « une plateforme commune » et de réaliser les « objectifs communs » au Liban et à la Syrie. M. Roed-Larsen a exposé devant ses interlocuteurs l’objectif de sa mission et a remis au président Émile Lahoud, une lettre en ce sens du secrétaire général de l’Onu. M. Annan y explique notamment que son émissaire doit œuvrer avec les autorités libanaise et syrienne en vue de les aider à établir le rapport qu’il doit soumettre au Conseil de sécurité. Le responsable onusien a eu successivement des entretiens avec les chefs de l’État, Émile Lahoud, du Parlement, Nabih Berry, du gouvernement, Omar Karamé, le vice-président du Conseil, Issam Farès, les ministres de l’Intérieur, Sleimane Frangié, et de la Défense, Abdel Rahim Mrad, ainsi que les anciens Premiers ministres Rafic Hariri et Sélim Hoss, et le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane. Il a également conféré, avec les ambassadeurs des États-Unis, Jeffrey Feltman, et de France, Bernard Émié, qui a été par ailleurs reçu au palais Bustros. Les entretiens avec les dirigeants libanais ont été « très bons, très constructifs et très utiles ». C’est ce qu’a déclaré M. Roed-Larsen, lors d’un point de presse au terme de son dernier entretien de la journée, avec M. Mrad. « J’ai été énormément encouragé par mes entretiens à Beyrouth et à Damas sur la possibilité de parvenir à une plateforme commune permettant d’aller sensiblement de l’avant et de réaliser ce qui, je crois, constitue les objectifs communs, non seulement au Liban, mais à d’autres pays, en particulier la Syrie », a-t-il ajouté. M. Roed-Larsen a tenu à rappeler que l’Onu œuvrait à l’application de « toutes les résolutions » du Conseil de sécurité et jugeait qu’une paix globale était l’unique solution aux problèmes de la région. Il a réitéré l’attachement de l’Onu à l’unité et à la stabilité du Liban et estimé que l’accord de Taëf et le traité libano-syrien de fraternité, de coopération et de coordination « recoupent de plusieurs manières les principales exigences de la résolution 1559 ». M. Roed-Larsen répondait ainsi indirectement aux déclarations des dirigeants libanais qui lui ont rappelé l’attachement du Liban à une application non sélective de toutes les résolutions de l’Onu. Le président Lahoud avait notamment souligné au cours de son entrevue avec l’émissaire de M. Annan la nécessité d’une application des résolutions 194, 242 et 338, qui garantissent une paix globale au Proche-Orient, et qui entraînerait, selon lui, une application automatique de la 1559. Le responsable onusien a indiqué qu’il poursuivra aujourd’hui ses entretiens avec des dignitaires et des personnalités libanais afin « d’obtenir les meilleures bases possibles » en vue de la mission dont il est chargé. S’il n’a pas voulu se prononcer au sujet d’une éventuelle application de la 1559, précisant qu’il est pour le moment en mission d’information, il a tenu à adopter un ton cordial et positif au terme de chacun de ses entretiens, en affirmant avoir jeté avec ses interlocuteurs « les bases d’une plateforme de travail ». « Je crois que son fondement est si solide que nous pouvons parvenir à des résultats », a déclaré à la presse M. Roed-Larsen à l’issue d’un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. Même s’ils ont souligné leur respect des décisions de l’Onu, les officiels libanais ont réitéré devant leur hôte leurs réserves au sujet de la 1559. « Le Liban, qui respecte les résolutions internationales et réclame leur application non sélective, est également soucieux de préserver tout ce qui est de nature à protéger son intégrité territoriale, l’unité de son peuple et l’entente nationale et à le prémunir contre toutes les tentatives extérieures de porter atteinte à sa stabilité », a déclaré le président Lahoud devant son hôte. Il a souligné la nécessité de « barrer la route aux visées israéliennes et de ne pas donner à l’État hébreu la possibilité d’obtenir après la libération du Liban-Sud ce qu’il n’a pas pu avoir sous l’occupation ». Le chef de l’État a également insisté – tout comme MM. Berry et Karamé – sur le fait que la Syrie représente « un facteur de stabilité dans la région » et que « l’objectif de la coordination libano-syrienne dans tous les domaines est d’assurer l’intérêt des deux pays ». Avec ses interlocuteurs, notamment avec le ministre de l’Intérieur, M. Roed-Larsen a également discuté des prochaines législatives et estimé qu’elles représentent pour les Libanais « une occasion à travers laquelle ils pourront faire leur choix ». Le président Lahoud devait assurer M. Roed-Larsen que le scrutin sera « organisé dans un climat de liberté, de transparence, de démocratie et de neutralité, semblable à celui qui a prévalu au cours des élections passées dans le pays ». Selon lui, c’est seule la volonté des Libanais qui déterminera les orientations politiques du Liban à l’avenir. De son côté, M. Hammoud a confirmé que « la mission de M. Roed-Larsen à cette étape consiste uniquement à recueillir les points de vue et les positions des responsables ». « Il doit revenir à Beyrouth avant que M. Annan n’établisse le rapport qu’il doit remettre au Conseil de sécurité » en avril, a-t-il ajouté. L’émissaire onusien a renchéri en affirmant que son dialogue avec les autorités libanaises se poursuivra.

En dépit de l’intransigeance des autorités libanaises qui jugent que le moment n’est pas propice à une application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu, l’émissaire de l’Onu chargé de l’application de la résolution 1559, Terjé Roed-Larsen, a dressé un bilan positif de ses discussions, hier à Beyrouth. Il s’est dit « énormément encouragé » par ses...