Karamé répond à Jisr : Votre courant a choisi le camp des comploteurs (photo)

Une polémique doublée d’un échange d’accusations a opposé hier le Premier ministre Omar Karamé et le responsable du Courant du futur au Nord, l’ancien ministre haririen Samir Jisr. Tout a commencé dimanche soir, par une attaque virulente de M. Jisr à l’encontre du meeting de Aïn el-Tiné et de M. Karamé. Déplorant « l’escalade verbale qui se répercute négativement sur l’opinion publique », M. Jisr s’était demandé « où est l’intérêt national dans les menaces », évoquant les propos, jeudi dernier, de M. Karamé, mais aussi les formules employées plus récemment par M. Michel Murr, qui se promettait « d’écraser » ses adversaires. « Le primus inter pares au sein du gouvernement doit cesser d’employer ce langage menaçant et être un facteur d’unité pour le pays. Les rassemblements de part et d’autre donnent l’impression que les Libanais sont divisés en deux camps », a estimé M. Jisr, estimant que cela a des retombées négatives sur le marché commercial et financier. « Toute action suscitera une réaction, les “vous verrez” entraîneront d’autres “vous verrez” d’un autre genre, et le grand perdant sera la nation », a-t-il conclu. Le bureau de M. Karamé a répondu hier sur un ton corrosif à M. Jisr, s’en prenant directement, à travers lui, à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. En résumé, le bureau du Premier ministre a d’abord accusé M. Jisr « et ses semblables de faire du commerce politique sur le dos des citoyens en fonction des saisons ». Puis il a estimé que « M. Karamé a rendu tout son crédit à la présidence du Conseil, rectifiant en quelques mois un déséquilibre qui dure depuis des années, qui a conduit tous les cabinets à la paralysie et la présidence du Conseil à faire des concessions quant à son rôle ». « Les grâces éternelles de Karamé sont en faveur de l’arabité du Liban et de la Résistance courageuse face à l’attaque impérialiste. Nous demandons à M. Jisr pourquoi il se retrouve dans les mêmes tranchées que ceux qui plaident en faveur de la 1559 et complote contre la Résistance avec le groupe des partisans de la “qualité”, ses nouveaux alliés. Nous lui demandons aussi ce qu’il pense des ordres des ambassades étrangères qui manipulent cette alliance pour frapper l’immunité du Liban et l’unité des destins libano-syriens. Nous savons pourquoi M. Jisr et certains députés de Tripoli n’ont pas assisté à la rencontre nationale pour la défense de l’arabité du Liban, choisissant le camp des comploteurs contre le Liban et reniant la rue nationale et islamique qu’ils prétendent représenter », a poursuivi le communiqué, estimant enfin que « les Tripolitains et partisans de la ligne nationale et islamique se tiennent aux côtés de la Syrie dans cette grande bataille nationale qu’elle mène pour la défense de l’arabité en Orient » et que « nul ne pourra travestir la volonté de la communauté sunnite ». Il convient de noter que M. Karamé a par ailleurs reçu une délégation des parents des détenus de Denniyé, qui ont réclamé la libération immédiate de leurs fils.