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Actualités - OPINION

La mission Moallem était de préparer une réponse à Roed-Larsen

Selon des sources informées, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, avait pour but d’obtenir de ses différents interlocuteurs libanais l’assurance de ne plus réclamer ouvertement le retrait syrien. Et de se contenter d’évoquer la nécessité d’appliquer les accords de Taëf, ce qui donne de la marge. Cela afin que Roed-Larsen, en procédant à son tour à des concertations, entende les Libanais lui dire tous ensemble qu’ils veulent réguler leurs relations avec la Syrie sur base de ces accords. Sous-entendu, sans référence à la 1559. On comprend dès lors la réaction ulcérée de Moallem aux indications du député Nassib Lahoud, confirmant qu’il avait effectivement demandé le départ des troupes syriennes. Le cadre syrien s’attendait à plus de discrétion de la part de son vis-à-vis. Dont les révélations, selon ces sources, prouvent par elles-mêmes que Moallem n’a pu atteindre l’objectif qui lui était assigné. Une déception accentuée par le fait que le bloc du Bristol, élevant la barre, a pour la première fois exigé le retrait total, et non plus un repli sur la Békaa. D’une manière globale, il est évident que l’opposition ne partage pas les vues de Moallem sur les moyens d’améliorer les relations libano-syriennes. Pour les opposants, ni la présence militaire ni l’immixtion des services syriens de renseignements, épaulés par leurs équivalents libanais, ne sont tolérables. Tandis que Moallem a l’air de penser que l’amélioration des rapports, entendre leur détente, permettrait le retrait, et non le contraire. Il est clair que la Syrie ne veut pas entendre parler de retrait, qu’elle entend partir quand cela lui conviendra. C’est d’ailleurs sur ce point précis que la mission exploratoire menée jadis par l’ancien ministre Fouad Boutros, maître diplomate, à la demande même de Damas, avait buté. Beaucoup de personnalités libanaises avaient été sanctionnées pour avoir osé demander la fin de la présence militaire syrienne. Ainsi, quand Joumblatt, encore membre du camp loyaliste, avait évoqué au Parlement, la nécessité d’un redéploiement syrien, il s’était vu interdire d’entrer en Syrie, et Assem Kanso lui avait même adressé de dures menaces. La Syrie n’a jamais caché qu’elle entendait rester au Liban. Au sommet de Fès, la Syrie avait fait savoir qu’elle liait sa présence à l’occupation israélienne et ne se retirerait qu’une fois le Sud libéré. Cela en dépit de l’opposition affichée par les autorités libanaises de l’époque. À Taëf, durant les tractations avec les Arabes et avec les Occidentaux, elle avait rejeté toute idée de délais, insistant pour que la question reste du seul ressort des deux gouvernements libanais et syrien. Le comité arabe avait prévu six mois. Le président Hafez el-Assad avait vite réagi, relançant les souverains et chefs d’État concernés. Pour obtenir une clause fixant le départ à deux ans après les réformes constitutionnelles libanaises. Qui ont été menées à terme en 1992 ! Bien sûr, les Syriens et leurs fidèles prétendent qu’en fait cette refonte n’est toujours pas achevée, puisque le confessionnalisme politique n’est pas encore aboli. Ajoutant, pour faire bonne mesure et sans craindre de se voir rappeler leur responsabilité à cet égard, que l’accord sur le départ doit être le fait, selon Taëf, de ce gouvernement d’entente nationale qui n’a jamais vu le jour. Tous les prétextes sont bons pour atermoyer. Et, comme dit le proverbe, celui qui veut noyer son chien, ou le poisson, prétend qu’il a la gale... Mais aujourd’hui, les faux-fuyants ne passent plus. Le Conseil de sécurité a tranché à travers la 1559. Émile KHOURY
Selon des sources informées, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, avait pour but d’obtenir de ses différents interlocuteurs libanais l’assurance de ne plus réclamer ouvertement le retrait syrien. Et de se contenter d’évoquer la nécessité d’appliquer les accords de Taëf, ce qui donne de la marge. Cela afin que Roed-Larsen, en procédant à son tour à...