Palais Bustros - Visite traditionnelle du corps consulaire Hammoud met en garde contre « le péril régional » et défend les constantes nationales

Conduit par son doyen, Joseph Habis, le corps consulaire a rendu hier au ministre des Affaires étrangères sa visite annuelle traditionnelle. Dans son speech, le ministre Mahmoud Hammoud a souligné que la région « aborde une phase sensible, délicate, avec laquelle nous devons savoir traiter de manière à ne pas en subir les retombées négatives ». Partant de là, il se penche sur la situation intérieure pour affirmer que « nous sommes (entendre évidemment le pouvoir) pour l’ouverture et la transparence. Ce que vous voyez ou entendez ne doit pas constituer une source de préoccupation. Car le phénomène vocal prend toujours de l’ampleur en période électorale. Cela ne va pas plus loin ». Il ajoute que « nous devons savoir préserver nos constantes qui nous ont assuré cette stabilité dont nous avons payé si cher le prix ». Le ministre certifie ensuite que « nous ne lançons pas d’avertissement ou de mise en garde. Simplement nous insistons sur l’importance de sauvegarder (la stabilité) pour ses effets bénéfiques sur l’économie, sur les conditions sociales comme en politique. L’afflux d’un million de touristes au Liban témoigne des conséquences positives de la stabilité dans tous ses états ». Selon Hammoud, un autre élément positif réside dans le fait que l’excédent de la balance des paiements compense le déficit de la balance commerciale. Il répète encore que sur le plan général, il n’est pas question « de se détourner des constantes nationales ». Le ministre des Affaires étrangères a par ailleurs indiqué que le Liban se prépare à négocier son entrée dans le plan européen dit « stratégie de voisinage ». Précisant qu’une délégation européenne est attendue à cet effet à Beyrouth. Il a de même mis l’accent sur la nécessité d’activer le pacte de partenariat euroméditerranéen, affirmant que cela ouvrirait la perspective d’un marché de cinq cents millions de consommateurs pour les produits libanais, à condition qu’ils se mettent en conformité avec les critères européens. Il a conclu en remerciant les consuls pour leur constante coopération avec son département, les invitant à défendre au-dehors une bonne image du Liban. En continuant à œuvrer pour resserrer les liens entre leurs pays respectifs et le Liban, dans tous les domaines. Allocution De son côté, le doyen Habis a prononcé une allocution mettant l’accent sur la coopération diplomatique. Il a applaudi à la réussite de la diplomatie libanaise dans l’affaire du renouvellement du mandat de la Finul, ajoutant que la position adoptée par le ministre Hammoud lors du congrès euroméditerranéen a montré que le rôle du Liban ne se limite pas à ce pourtour mais atteint une dimension internationale. Le consul Habis approuve également les propos du ministre sur la devise de l’État concernant la stabilité politique, économique et sécuritaire. Il note que Hammoud déploie une diplomatie calme, mais d’avant-garde, pour traiter de brûlants sujets. Il le remercie pour son soutien aux efforts, aux initiatives des consuls, leur facilitant la tâche par ses instructions aux cadres de son département. Ce qui a permis d’organiser l’échange de nombreuses visites fructueuses entre responsables libanais et étrangers. Le doyen a indiqué que tous les consulats se sont dotés d’un site électronique pour faciliter l’octroi de renseignements aux demandeurs de visas. Le corps consulaire se propose de publier en outre un bulletin périodique, trilingue et gratuit, rendant compte des relations entre les nations et le Liban, ainsi que de l’activité des consulats, des développements d’ordre économique, social ou touristique. Primakov élude Par ailleurs, le ministre Hammoud a reçu hier l’ancien Premier ministre russe Evgueni Primakov, en sa qualité de président de la Chambre de commerce de son pays. L’entretien, qui s’est déroulé en présence de la délégation technique qui accompagne Primakov ainsi que de l’ambassadeur de Russie Poukine, a été consacré aux échanges commerciaux bilatéraux ou trilatéraux, à travers le prisme de l’amélioration des relations communes avec des pays tiers. À l’issue de l’entrevue, Primakov l’a qualifiée de fructueuse, indiquant qu’il avait informé Hammoud des discussions socio-économiques prometteuses engagées avec les délégués arabes membres du Conseil des hommes affaires russo-arabes. Primakov a indiqué que, naturellement, la conversation avec Hammoud avait également porté sur des questions d’ordre politique. Sautant sur l’occasion, les journalistes présents lui ont demandé s’il conseillait au Liban et à la Syrie d’appliquer la 1559. Ce diplomate de carrière, qui a été également ministre des Affaires étrangères, a répondu : « Je conseille, sans aucun doute, qu’il y ait un rapprochement entre ces deux pays. La Syrie a joué un rôle extrêmement constructif et important pour mettre un terme à la guerre civile au Liban. Toute divergence de vues entre ces deux pays ne saurait être accueillie avec satisfaction par les amis étrangers des Arabes. » Les reporters ont insisté, en soulignant qu’il n’y a pas de problème entre le Liban et la Syrie, mais avec le Conseil de sécurité qui exige l’application de la 1559. Mais Primakov s’est contenté de trouver que « c’est bon qu’il n’y ait pas de problèmes entre le Liban et la Syrie. Cela signifie que les questions vont être réglées, par consensus, dans l’entente commune ». Interrogé sur le déséquilibre de la balance commerciale en faveur de Moscou, le président de la Chambre de commerce russe a indiqué que ces questions sont sous étude au sein du Conseil d’affaires mixte et qu’il doit y avoir des discussions bilatérales avec les Libanais, précisant qu’il n’est pas satisfait du cadre et du volume des échanges bilatéraux, qui peut être beaucoup dynamisé, notamment par des joint-ventures et en renforçant les investissements réciproques, mutuels ou même pluriels, englobant d’autres pays. Il a précisé, en citant l’ambassadeur Poukine, que les exportations russes en direction du Liban ont chiffré l’an dernier un demi-milliard de dollars, les importations en sens inverse plafonnant à 10 % de ce montant. Selon lui, les structures de l’exportation russe en direction du Liban s’articulent sur des produits naturels. Ce qui ne le satisfait pas, car il préfère que les exportations portent surtout sur des produits industriels. Khoja Par ailleurs l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Abdel Aziz Khoja, s’est rendu hier au palais Bustros pour un entretien de travail avec le directeur du département des organisations internationales, Antoine Chedid, sur la coopération libano-saoudienne au sein de ces instances. Chedid a également rencontré le directeur du bureau de l’Unrwa, Richard Cook, au sujet des activités de cette agence dans les camps de refugiés palestiniens au Liban.