Les loyalistes perdent leur sang-froid Karamé descend en flammes Joumblatt et ses députés Le Baas critique Bkerké pour sa position en faveur de la 1559

Les signes avant-coureurs des deux derniers jours se sont vite confirmés : c’est une véritable crise de nerfs au sein du pouvoir. Les loyalistes ont perdu tout sang-froid hier, pendant que les différentes fractions de l’opposition appelaient, à l’unisson, en faveur d’une solidarité tous azimuts. « Comment peuvent-ils pérorer sans rougir sur le patriotisme et les libertés quand ils brandissent des drapeaux français et pas libanais ? » Après la prière du vendredi à Tripoli, Omar Karamé, qui avait menacé jeudi de montrer à l’opposition, dans les 48 heures, de quel bois il se chauffe, s’est employé à descendre en flammes Walid Joumblatt et les membres de son bloc parlementaire, après s’être livré à une vibrante apologie de la Syrie. Même son de cloche chez le Baas qui, non content d’accuser le chef du PSP d’avoir « assassiné des centaines de chrétiens de la Montagne », a fait sauter le dernier verrou en critiquant pour la première fois le patriarche Sfeir et l’Assemblée des évêques maronites, les accusant d’avoir ouvertement pris position en faveur de la 1559. Sans compter l’apport de sources ministérielles loyalistes recueillies par L’Orient-Le Jour, qui ont admis hier que l’adoption du caza allait être beaucoup plus difficile à cause des prises de position de certains opposants contre ce projet de loi et de leurs critiques de l’escale beyrouthine de Walid Moallem ; à cause aussi de certains passages... du dernier communiqué des évêques maronites.