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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Le Conseil de sécurité renouvellera aujourd’hui le mandat de la Finul Beyrouth appréhende les répercussions du projet franco-américain

Le projet de résolution franco-américain présenté lundi dernier au Conseil de sécurité, sur la modification de la structure de la Finul, n’aura pas d’impact, du moins pour le moment, sur le renouvellement du mandat des Casques bleus présents au Liban-Sud. En fait, le Conseil de sécurité devrait renouveler aujourd’hui, pour six mois, jusqu’au 31 juillet 2005, le mandat de la Finul, tel qu’il est depuis mars 1978, date de la création des Forces intérimaires des Nations unies. Des sources diplomatiques libanaises ont indiqué que si le renouvellement du mandat de la Finul se fera sans difficultés aujourd’hui au Conseil de sécurité, ce sont les diverses clauses du projet de résolution franco-américain qui poseront problème à l’avenir, notamment l’article 11 du document qui appelle « à la révision du mandat et de la structure de la Finul avant la fin de son actuel mandat ». Citant l’article 4 du projet de résolution qui invite le gouvernement libanais « à étendre son autorité sur tout le Liban-Sud, en déployant un nombre suffisant de troupes afin d’assurer le calme dans la zone, la ligne bleue incluse, et afin de contrôler l’utilisation de la force sur et à partir de son territoire », ces mêmes sources le qualifient de « piège pour le Liban ». Cette clause empêchera le Hezbollah de créer des positions fixes et mobiles ou d’utiliser la bande frontalière pour effectuer des opérations en vue de libérer les fermes de Chébaa et obligera ainsi le pouvoir libanais à assumer la responsabilité des violations de la ligne bleue. Examinant toujours cet article 4, les sources diplomatiques expliquent qu’il dénie le droit de la résistance et confirme l’occupation israélienne des fermes de Chébaa et n’exige pas, en contrepartie, de l’État hébreux de se retirer de ces territoires. Le problème, dans ce cadre, est que le Conseil de sécurité estime que le Liban ne possède pas des documents prouvant la libanité de ces fermes. Évoquant le climat à New York, ces mêmes sources précisent que le Liban n’est pas isolé car il est soutenu par la Russie et la Chine. Ces deux pays membres permanents du Conseil de sécurité estiment, eux aussi, que le mandat et la structure de la Finul ne devraient pas être modifiés, surtout que la troisième partie de la résolution 425, relative à la paix et la sécurité internationales, n’a pas encore été appliquée. Moscou aurait envoyé des directives à son représentant au Palais de Verre, proposant de remettre à plus tard, et non dans les six mois à venir, les discussions sur la modification de structure de la Finul. Mais la Russie et la Chine n’utiliseront pas leur droit de veto. Il semble également que le projet de résolution pourrait être modifié. Les sources diplomatiques qui ont qualifié de « difficile la modification ou l’annulation de l’article 11 du document » qui définit le rôle de la Finul n’ont cependant pas donné des précisions sur les changements que le texte pourrait subir. Évoquant la réunion qui s’est tenue au siège de la délégation française aux Nations unies, ces mêmes sources ont rapporté que ce sont les États-Unis qui ont adopté la position la plus dure, le représentant de Washington faisant assumer au Hezbollah la détérioration de la situation à la frontière libano-israélienne, et soulignant que le texte qui a déjà été soumis constitue le ton minimum qu’il est capable d’accepter. Le représentant de la Chine a pour sa part indiqué qu’il soutient « les revendications justes et justifiées du Liban ». Quant au délégué de l’Argentine, il a proposé de ne pas effectuer de rapprochement entre la Finul et l’Onust (Organisme des Nations unies pour l’observation de la trêve, créé en 1948) comme c’est le cas dans l’article 10 du projet de résolution, car ceci pourrait transformer les Forces intérimaires des Nations unies pour le Liban-Sud en une mission d’observation. Il a également suggéré d’annuler le terme « structure » de l’article 11, qui appelle à la modification du mandat et de la structure des Casques bleus. Ces observations ont été aussi soutenues par le délégué de la Russie, alors que le représentant du Brésil est resté hésitant. Quant à la position de la Grèce, les sources diplomatiques ont considéré qu’elle « n’est pas encourageante », Athènes ayant informé Beyrouth qu’elle coordonne dans ce cadre avec Washington et Paris. Ces sources ont également indiqué que Washington voulait un texte au ton plus ferme et plus rigide. L’ancien ambassadeur américain David Satterfield, qui occupe actuellement de hautes fonctions au département d’État, avait proposé de rattacher ce document à la résolution 1559. Mais la Maison-Blanche n’avait pas soutenu cette initiative suite à une réunion franco-américaine tenue discrètement à Washington. Il semble que ce sont les Français qui se sont opposés au rattachement de la 1559 au texte en cours d’étude au Conseil de sécurité et que c’est grâce aux efforts de Paris que le ton du document a été allégé, le rendant ainsi plus modéré. Selon ces mêmes sources diplomatiques, grâce à l’intervention française, la modification du prochain mandat de la Finul, après le 31 juillet 2005, est devenue « possible et éventuelle » et non « sûre et inéluctable ». Soulignons enfin que le palais Bustros a déjà donné ses directives à la délégation libanaise à New York. Beyrouth veut que le renouvellement de la Finul soit technique et non politique. Le Liban refuse donc toujours de modifier le mandat et la structure de la Finul ainsi que de considérer le Hezbollah comme une milice. Khalil FLEYHANE

Le projet de résolution franco-américain présenté lundi dernier au Conseil de sécurité, sur la modification de la structure de la Finul, n’aura pas d’impact, du moins pour le moment, sur le renouvellement du mandat des Casques bleus présents au Liban-Sud. En fait, le Conseil de sécurité devrait renouveler aujourd’hui, pour six mois, jusqu’au 31 juillet 2005, le mandat de la...