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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement - Des études préliminaires effectuées avec l’aide de partenaires européens L’Université de Balamand lance un projet de bassin solaire

Avec les problèmes d’eau et d’électricité qui devraient en toute logique s’exacerber à mesure que le temps passe, les sources alternatives d’énergie prennent une importance croissante, bien qu’encore limitée, dans les stratégies adoptées par les pays. Ce n’est pas encore le cas pour notre gouvernement, mais des initiatives privées ont quand même vu le jour au Liban : l’une d’elles consiste en un projet de bassin solaire envisagé par l’Université de Balamand, dont les études ont déjà été terminées, en coopération avec des partenaires grecs et italiens. Cette technologie aux utilisations multiples a été présentée hier lors d’un séminaire organisé par l’Université de Balamand, à l’hôtel Monroe, auquel ont assisté Fadi Comair, directeur général du ministère de l’Énergie, Franco Mistretta, ambassadeur d’Italie, ainsi que des représentants de l’ambassade de Grèce, le recteur de l’université, et des experts grecs et italiens, sans compter les spécialistes libanais prenant part au projet, dont son directeur, Oussama Jadayel. En quoi consiste pratiquement le projet ? Nariman Khalil, professeur assistante au département de génie de l’université et membre de l’équipe qui exécute le projet, explique à L’Orient-Le Jour que les deux partenaires européens viennent de Grèce, de l’Institut interdisciplinaire pour la recherche environnementale, et d’Italie, des consultants de APRIambiente et de CRS4. Elle précise que les bassins solaires sont une nouvelle technologie d’énergie renouvelable, aux possibilités d’utilisation multiples, surtout pour la désalinisation de l’eau, la production d’électricité ou encore le chauffage domestique ou dans les serres. Ces bassins sont conçus pour stocker de grandes masses d’eau salée sur de longues périodes, avec des températures pouvant atteindre 80 ou 90°C. C’est la chaleur générée qui trouve de nombreuses utilisations. Selon Mme Khalil, « cette nouvelle technologie est utilisée surtout en Italie et aux États-Unis, sachant que nous sommes les premiers à l’introduire dans le monde arabe ». La première phase du projet, financée par le ministère grec des Affaires étrangères par le biais de son comité d’assistance au développement, est désormais terminée : il s’agissait d’une étude de faisabilité doublée d’une étude d’impact environnemental, effectuées par l’Institut d’études environnementales de l’Université de Balamand, avec l’assistance des consultants italiens. Le bassin, d’une proportion de 200 mètres carrés, devrait être exécuté dans une phase ultérieure. Mais il faudra trouver une source de financement. M. Jadayel précise que l’équipe en charge du projet se tournera vers plusieurs sources possibles de financement, surtout en Europe mais aussi dans les pays du Golfe. Il ajoute cependant qu’il est impossible de fixer un délai pour le début des travaux. Mme Khalil souligne que le terrain offrant des conditions idéales pour l’exécution d’un tel projet se trouve sur la côte d’Enfeh (Liban-Nord). Elle rappelle que « le projet jouit d’un soutien total de la part du ministère de l’Énergie, qui nous fournit toutes les informations nécessaires ». Outre le fait qu’elle est écologique, cette technologie devrait s’avérer économique au niveau de la désalinisation de l’eau et de la production d’électricité. L’expertise pourra profiter à l’avenir aux officiels libanais, le cas échéant. L’énergie éolienne, trois fois moins chère C’est sur l’énergie éolienne que s’est pourtant attardé Ilias Efthymiopoulos, directeur de l’Institut interdisciplinaire de la recherche environnementale à Athènes. Il explique pourquoi l’électricité produite par cette technique pourrait coûter jusqu’à trois fois moins au consommateur libanais. « Nous n’avons pas encore les données concernant le potentiel d’installation de l’énergie éolienne au Liban, mais nous espérons avoir une vision globale d’ici à un an, si nous travaillons avec les universités, explique-t-il à L’Orient-Le Jour. C’est à partir de cette base de données qu’il sera possible de réaliser des projets tangibles au Liban. » M. Efthymiopoulos est convaincu de l’intérêt de l’énergie éolienne pour les pays méditerranéens, du fait qu’elle représente « la forme la plus avancée de toutes les énergies renouvelables pour la production de courant », précisant que « cela ne veut pas dire que d’autres technologies ne sont pas efficaces, notamment le photovoltaïque (énergie solaire) ou l’hydrogène ». Mais il souligne que le coût d’installation de l’énergie éolienne, de l’ordre de 1 000 dollars par kilowatt installé, reste moins cher que pour les autres, à peu près 20 % de moins que pour « les sources d’énergie classique ». « Mais le plus important, ce sont les économies que pourra réaliser le consommateur, puisque le coût du kilowatt/heure produit par énergie éolienne varie entre 0,04 à 0,06 euro », dit-il. Pour le consommateur libanais, ce sera payer trois fois moins cher l’électricité, assure-t-il. « Il n’y a pas de raison de ne pas commencer par là », indique l’expert grec, tout en admettant qu’en Grèce, pour le moment, environ 2 % seulement de l’électricité est produite grâce à cette technologie. « Mais en Crète, par exemple, la production atteint les 20 % », ajoute-t-il. En ce qui concerne les possibilités de coopération entre la Grèce et le Liban, elle sera surtout d’ordre technique, entre institutions spécialisées et sociétés commerciales travaillant dans le domaine. S.B.

Avec les problèmes d’eau et d’électricité qui devraient en toute logique s’exacerber à mesure que le temps passe, les sources alternatives d’énergie prennent une importance croissante, bien qu’encore limitée, dans les stratégies adoptées par les pays. Ce n’est pas encore le cas pour notre gouvernement, mais des initiatives privées ont quand même vu le jour au Liban :...