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Actualités

Ce pays qu’on nous a volé...

Étudiante à Lyon, je me tiens tous les jours informée de la situation au Liban, grâce à votre journal. Et tous les jours je ne peux retenir mes larmes, en voyant ce que les politiciens au pouvoir font de mon pays. Je ne peux non plus retenir mes larmes quand des Français me racontent les souvenirs émerveillés qu’ils ont gardés de leur séjour dans la perle du Moyen-Orient avant qu’elle ne soit transformée en ruines. Moi qui ai toujours vécu dans ce pays, je n’ai jamais eu la chance d’avoir les mêmes souvenirs qu’eux. Je ne me souviens que de bombes, de cris, d’immeubles détruits, de longs mois sans école, de gens qu’on ne reverra plus jamais... Je me souviens aussi, plus tard, de manifestations estudiantines, où on essayait, malgré les tabassages, de faire bouger un peu les choses, de récupérer ce pays qu’on nous a volé, qu’on n’a jamais pu connaître vraiment; et je pleure. Je pleure aussi à l’idée de voir ces mêmes étudiants forcés d’émigrer, pour pouvoir continuer leurs études ou travailler sans cette épée de Damoclès qu’est le service militaire. Et puis je souris amèrement en pensant qu’avec toutes mes larmes, je pourrais presque alimenter une centrale hydroélectrique et contribuer à une meilleure distribution du courant. Mais le problème c’est que, pour une raison obscure, l’État s’entête à acheter du fioul à des prix exorbitants au lieu de recourir à des énergies renouvelables et non polluantes, que ce soient mes larmes ou les fleuves qui ne manquent pas, l’énergie solaire ou éolienne... Et c’est là que je me dis qu’il faut que ça s’arrête. Qu’ils arrêtent de saigner à blanc ce pays qui n’a que trop saigné. Qu’ils arrêtent de rouvrir des blessures qu’on essaie de suturer tant bien que mal. Qu’ils nous laissent tourner la page de la guerre, des rancœurs, de la violence et qu’ils nous laissent reconstruire cette unité dans la diversité qui fut un temps notre plus grande source de fierté. Qu’ils laissent les Libanais recréer cette terre d’accueil et de tolérance, havre de paix au sein de la tourmente. Enfin, qu’ils nous laissent nous exprimer, même à partir de l’étranger, afin qu’on puisse tous participer à la renaissance de notre pays. Je demande pour cela à tous les lecteurs de consacrer 2 minutes pour signer la pétition en ligne (http://www.ipetitions.com/campaigns/Lebanese_elections) qui réclame le droit de vote pour les Libanais résidant à l’étranger. Pour eux, pour nous tous. Merci. Maya HOBEIKA École normale supérieure de Lyon France
Étudiante à Lyon, je me tiens tous les jours informée de la situation au Liban, grâce à votre journal. Et tous les jours je ne peux retenir mes larmes, en voyant ce que les politiciens au pouvoir font de mon pays. Je ne peux non plus retenir mes larmes quand des Français me racontent les souvenirs émerveillés qu’ils ont gardés de leur séjour dans la perle du Moyen-Orient avant...