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Ce qu’ils en pensent PROJET DE LOI ÉLECTORALE

La réunion quadripartite Lahoud-Karamé-Berry-Frangié, et quasi secrète, qui s’est tenue lundi soir à Baabda a semé le trouble dans les esprits. Apparemment, l’option définitive retenue pour le projet de loi électorale en gestation serait le caza, suivant le découpage de 1960, avec toutefois quelques petits amendements. Si certaines parties y étaient plus ou mojns préparées, d’autres refont totalement leurs calculs. C’est surtout le cas des candidats aux législatives à Beyrouth qui serait découpé en trois circonscriptions, chacune ayant une dominance confessionnelle différente. Selon toute probabilité, le principal visé par cette formule serait l’ancien président du Conseil, Rafic Hariri. C’est pourquoi nous avons demandé au Dr Atef Majdalani, membre de son bloc, ce qu’il en pense. Atef Majdalani, député de Beyrouth, membre du bloc Hariri Q : Que pensez-vous de l’adoption du caza comme base de la circonscription électorale ? R : « Rien n’est encore officiel et il ne faudrait pas prendre ces rumeurs pour argent comptant. Demain, on pourrait apprendre que finalement Beyrouth restera une circonscription unique. À mon avis, ce qui se dit actuellement ressemble plus à des ballons d’essai qu’à des décisions. On ne peut donc pas se prononcer pour le moment. Il vaut mieux attendre. » Q : Mais si c’était la formule retenue, quelle serait votre position ? R : « Je dirais alors que le découpage électoral tel que préconisé par l’accord de Taëf n’est pas respecté. Cet accord avait en effet recommandé le mohafazat comme base des circonscriptions électorales. Maintenant, il est vrai que la majorité des forces politiques s’est déclarée en faveur du caza. Et, pour cette raison, nous respectons les opinions des autres. En définitive, nous n’avons rien contre le fait de découper Beyrouth en trois circonscriptions, à condition que le critère retenu ne soit pas un critère confessionnel. Si cela devait être le cas, le bloc se réunira et prendra la décision qui s’impose. Il pourrait ainsi décider de voter contre le projet de loi au Parlement. » Q : Pensez-vous que cette formule vise essentiellement à affaiblir M.Rafic Hariri ? R : « Certainement. Depuis 1998, c’est l’objectif principal de l’équipe au pouvoir. Et cela continue. Nous avions pourtant espéré un changement, lorsque, après la reconduction du mandat présidentiel, le chef de l’État avait tendu la main à toutes les parties libanaises. En fait, nous- et tous les Libanais sont dans ce cas- n’avons vu aucun changement. Bien au contraire, c’est la même politique vengeresse et pétrie d’un esprit revanchard qui se perpétue. La quasi-totalité des Libanais est déçue et nous nous attendons au pire. Mais nous faisons confiance aux Beyrouthins et aux Libanais en général. Ils sauront choisir ceux qui serviront leurs intérêts et ceux du pays en général. » Q : Si le caza est retenu, où vous présenterez-vous ? R : « Il n’y a pas de problèmes pour moi. Je suis beyrouthin, originaire de Mazraa et résident d’Achrafieh depuis 35 ans. Je pourrai donc choisir l’une ou l’autre de ces deux circonscriptions, sans problèmes. Mais je pense qu’il faut attendre encore avant de sauter aux conclusions. Vous oubliez que les présidents eux-mêmes ne sont pas d’accord entre eux sur la formule du caza. » Q : Pourriez-vous modifier vos alliances si le besoin s’en faisait sentir ? R : « Vous voulez dire renoncer à Rafic Hariri ? Ça ne va pas ? J’appartiens au courant du Futur et je n’ai absolument pas l’intention de changer mes options. Là où sera M. Hariri, je serai avec lui, quelles que soient les circonstances et les formules. » Hassan Daouk, garagiste à Beyrouth Q : Que pensez-vous d’un éventuel découpage de Beyrouth en trois circonscriptions comme en 1960 ? R : « J’avais voté à l’époque et ce découpage me paraissait alors parfait. En tout cas mieux que celui qui a suivi. Mais les choses ont changé depuis, ainsi que les équilibres politiques. Aujourd’hui, c’est clair, on veut affaiblir Rafic Hariri. Mais il faut se rappeler que ce qui s’est passé en 2000 était anormal. Hariri avait alors raflé tous les sièges de la capitale, éliminant tous les autres leaders traditionnels beyrouthins. C’est vrai qu’il est très populaire dans la rue sunnite. Mais les Makassed ont aussi leur place, ainsi que d’autres figures qui ont fait l’histoire de Beyrouth à travers les décennies. En tout cas, ce nouveau découpage bouleverse les enjeux et je pense que nous aurons des élections animées et pleines de suspense. Cela nous changera des parties jouées à l’avance avec des dés pipés. N’oubliez pas que le tric trac est le jeu préféré des Beyrouthins... » Scarlett HADDAD
La réunion quadripartite Lahoud-Karamé-Berry-Frangié, et quasi secrète, qui s’est tenue lundi soir à Baabda a semé le trouble dans les esprits. Apparemment, l’option définitive retenue pour le projet de loi électorale en gestation serait le caza, suivant le découpage de 1960, avec toutefois quelques petits amendements. Si certaines parties y étaient plus ou mojns préparées,...