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Actualités - CHRONOLOGIE

De Bkerké, le député du Nord met en garde contre toute prorogation du mandat du Conseil constitutionnel Harb dénonce un stratagème du pouvoir derrière le retard de la loi électorale

Les législatives et la dynamique de l’opposition plurielle nationale ont été au cœur des entretiens du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, hier, à Bkerké. Mgr Sfeir a reçu le député Boutros Harb, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, qui a mis en évidence la nécessité de consulter le patriarche au moment où la scène politique « est sujette à des pressions et des tensions ». « Nous attendons la loi électorale, dont la naissance paraît douloureuse et difficile. Apparemment, il y a des raisons qui retardent la publication de cette loi, ce qui contribue à la paralysie du processus électoral », a indiqué M. Harb. « En réalité, il existe un stratagème visant à retarder la parution de la loi pour disperser les rangs de l’opposition et empêcher celle-ci, durant le laps de temps court qui lui restera, d’assurer une coordination entre toutes ses forces pour mener une bataille électorale permettant aux citoyens d’exprimer leur opinion en toute liberté et d’une manière transparente (...) », a-t-il poursuivi. « (...) Aucun pays au monde ne fait paraître une loi électorale un mois avant les élections. Sauf s’il a décidé à l’avance que cette loi n’est qu’un moyen pour atteindre les objectifs du pouvoir, c’est-à-dire garantir l’accès à la Chambre de ses candidats et saper l’opposition. Voilà ce dont nous nous plaignons et ce qui suscite notre scepticisme. Cela est inadmissible. Il est du devoir du gouvernement de revoir ses positions et de ne pas attendre la fin du congé de l’Adha pour que cette loi soit votée et débattue en Conseil des ministres. Le cabinet doit en débattre et prendre position dans les plus brefs délais, dans le cadre d’une séance exceptionnelle du Conseil des ministres. D’autant que le débat prendra du temps à la Chambre. Si les choses restent comme elles sont, il est fort possible que la loi ne paraisse pas avant la dernière semaine de février. Il ne restera donc qu’un mois avant le scrutin, et cela est très dangereux », a affirmé Boutros Harb. Par ailleurs, le député de Tannourine a indiqué qu’il existe une tentative d’éviter une surveillance du processus électoral, attirant l’attention sur « un projet du pouvoir de proroger le mandat du Conseil constitutionnel, ce qui va à l’encontre de la loi ». « Cela serait une catastrophe constitutionnelle, juridique et démocratique, compte tenu de la situation de refus importante générée par les pratiques du Conseil constitutionnel, ce qui a conduit plusieurs députés à ne pas présenter de recours en invalidation devant cette instance parce qu’ils n’avaient pas confiance en elle », a-t-il affirmé. « Œuvrer pour la prorogation de ce conseil, c’est œuvrer en faveur d’un statu quo, c’est-à-dire faire disparaître tout mécanisme de contrôle constitutionnel et judiciaire sur la transparence du processus électoral. En d’autres termes, il n’y aura plus de référence nommée “Conseil constitutionnel” si cette prorogation a lieu », a souligné M. Harb. « J’en appelle au gouvernement et au Parlement : il faut ouvrir le dossier du Conseil constitutionnel pour modifier la loi et faire élire une nouveau Conseil », a-t-il indiqué, d’autant que plus d’un an est passé depuis que plus d’un siège est vacant au sein de cet organisme. « Il est impossible que les élections se déroulent en l’absence de cette instance de contrôle (...) ; il s’agit d’une preuve de plus que le pouvoir cherche à réaliser les conditions pour faire perdre aux citoyens et aux candidats leur droit à s’en remettre à des autorités judiciaires indépendantes pour arbitrer le processus électoral », a-t-il noté. Une bataille sur des principes Concernant le découpage électoral au Nord, M. Harb a estimé que le pouvoir tente de « trouver des formules magiques » pour faire face aux symboles de l’opposition. « Qu’ils (les responsables) soient tranquilles, l’opposition est peu préoccupée par sa victoire ou sa défaite. Nous menons cette bataille pour des principes, en fonction d’une option claire et d’un slogan net. Les Libanais acceptent-ils que la gestion du Liban reste la même ? Que nous soyons traités comme un État qui n’est pas indépendant et libre, au sein duquel les citoyens n’ont pas le droit de s’autoadministrer ? Que la corruption sévisse et se propage dans l’Administration, de sorte que l’État ressemble désormais à une ferme que les gens du pouvoir se partagent ? Ou bien les Libanais doivent-ils revendiquer le rétablissement de la libre décision, la souveraineté, l’édification de l’État de droit et le respect des droits de l’homme pour qu’on leur restitue leur avenir et celui de leurs enfants ? » a-t-il poursuivi. « Nous menons cette bataille sous le signe de la souveraineté, du rétablissement de la libre décision et de l’édification d’un État démocratique et moderne. Il ne s’agit pas d’une bataille de personnes ou de noms, mais d’un courant populaire très important. Quelle que soit la loi adoptée, les élections prouveront que la majorité écrasante des Libanais sont avec la souveraineté et la libre décision », a-t-il ajouté. Il a enfin été rassurant concernant l’unité de l’opposition à la veille des législatives, mettant l’accent sur la volonté de Kornet Chehwane de conclure des alliances avec Michel Aoun et Walid Joumblatt. Un émissaire de Joumblatt Le patriarche maronite a par ailleurs reçu une délégation du Rassemblement de Kornet Chehwane, formée de MM. Farès Souhaid, Samir Abdel Malak, Antoine Khawaja et Samir Frangié, et accompagnée du membre du bureau politique du Parti socialiste progressiste, Waël Bou Faour. M. Bou Faour a remis un message personnel de M. Joumblatt à Mgr Sfeir. Le prélat maronite a en outre accordé audience à M. Toufic Hindi, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, qui a indiqué qu’il n’y a « aucune contradiction entre la 1559 et l’accord de Taëf », dans le sens où la résolution internationale vient rattraper quinze ans de retard et appliquer Taëf, jeté aux oubliettes depuis sa naissance. M. Hindi a appelé les autorités libanaises et syriennes à tenir compte des changements régionaux et internationaux pour sauver les deux pays. Mgr Sfeir a également reçu le député Mansour el-Bone, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane. Le patriarche maronite a enfin reçu une délégation du bureau exécutif du comité épiscopal pour le dialogue islamo-chrétien, et une délégation de l’association Saint-Vincent-de-Paul.
Les législatives et la dynamique de l’opposition plurielle nationale ont été au cœur des entretiens du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, hier, à Bkerké.
Mgr Sfeir a reçu le député Boutros Harb, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, qui a mis en évidence la nécessité de consulter le patriarche au moment où la scène politique « est sujette à des pressions et des...