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Actualités - OPINION

Sévères avertissements occidentaux sur le respect de la ligne bleue

L’opposition aussi s’intéresse à ce qui se passe au Sud. Là, une grave flambée s’est produite dimanche. Les tirs israéliens ont abattu un officier français de l’Onust. D’autres ont été blessés et un résistant a été tué. Auparavant le Hezbollah avait attaqué une patrouille israélienne dans le secteur de Chebaa, tuant un officier et blessant trois soldats israéliens. Opération qui s’inscrivait en riposte à des tirs israéliens sur une voiture civile libanaise à proximité de la ligne bleue, quelques jours auparavant. L’épisode a mis fin à une période de calme qui durait depuis juillet dernier. Il repose avec acuité la question du Sud. Qui s’affiche dès lors, ce qui n’était pas le cas auparavant, comme une des clauses prioritaires de la 1559. Cela à un moment où la France et l’Amérique réclament avec beaucoup de détermination l’application accélérée de cette résolution. En se trouvant donc amenées à insister tout particulièrement sur le volet désarmement des milices, entendre du Hezbollah, et déploiement de l’armée à la frontière. Tandis que la Finul, dont le mandat va être reconduit à la fin du mois, devrait voir ses effectifs tomber à 1 500 éléments. Parallèlement, la Syrie envoie Moallem pour réaménager ses relations avec le Liban. Le tout composant une mixture liée que Roed-Larsen doit traiter en février. Pour le moment, le Sud prend donc le pas sur le reste. Feltman impute la responsabilité de l’embrasement à la partie libanaise, qui, selon lui, aurait commencé la première. Il insiste pour que, dans le respect des lois internationales et de la 1559, l’armée libanaise contrôle sa frontière. Bien d’autres diplomates occidentaux, et même arabes, répètent que le Liban doit applique totalement la 1559, et que d’ailleurs il y va de son intérêt bien compris. Mais les loyalistes, comme toujours plus royalistes que le roi, s’obstinent à défendre la présence syrienne, rejettent le désarmement des milices, le contrôle des camps palestiniens et le déploiement de l’armée au Sud. Bref, s’opposent à la 1559. Ils continuent à soutenir que le jumelage avec la Syrie s’impose tant qu’il n’y a pas eu de paix régionale. Et, de même, que le Hezbollah garde le droit d’agir tant que Chebaa n’est pas récupéré. En soutenant évidemment les vues du chef de l’État pour qui, avant la 1559, il faut appliquer la 242, la 338 et la 425. Ainsi que la 194 (qui n’est toutefois pas contraignante car elle émane de l’Assemblée de l’Onu, non du Conseil de sécurité) sur le droit de retour des réfugiés palestiniens. Pour ce qui est des camps palestiniens, les loyalistes affirment que les investir serait porter un coup à la cause palestinienne, en même temps que provoquer des secousses intérieures dont le pays se passe. En fait, le Liban officiel tente de faire passer la thèse selon laquelle l’application de la 1559 permettrait l’implantation des Palestiniens, ce qui serait inadmissible. En gros, ce même Liban officiel s’efforce d’aider la Syrie à amortir les pressions dont elle fait l’objet. Mais les Américains et les Français n’en ont cure. Ils ne cessent de répéter avec force que la 1559 doit être concrétisée sans tarder. La Syrie songe donc sérieusement, selon des témoins retour de Damas, à replier bientôt ses forces sur la Békaa. En tenant compte en outre des sévères avertissements qui lui ont été donnés depuis dimanche, ainsi qu’à Beyrouth, au sujet du maintien du calme au Sud sur la ligne bleue. Israël de son côté a lancé un coup de semonce en direction de la Syrie et de l’Iran comme du Liban. Sur le plan diplomatique, la Syrie enverrait bientôt son Premier ministre, dans la foulée de Moallem, à Beyrouth. Pour la coordination, et pour donner l’impression à l’Occident qu’elle normalise progressivement ses rapports avec le Liban, afin qu’ils se déroulent d’État à État. Philippe ABI-AKL

L’opposition aussi s’intéresse à ce qui se passe au Sud. Là, une grave flambée s’est produite dimanche. Les tirs israéliens ont abattu un officier français de l’Onust. D’autres ont été blessés et un résistant a été tué. Auparavant le Hezbollah avait attaqué une patrouille israélienne dans le secteur de Chebaa, tuant un officier et blessant trois soldats israéliens....