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Actualités - REPORTAGE

Développement - Adopt-A-School, signature d’une collaboration entre l’Unicef et la Fondation al-Walid ben Talal Un million de dollars pour réhabiliter 15 écoles publiques de la Békaa-Est

Difficile de comparer, au Liban, l’école publique et l’école privée. Alors que cette dernière jouit d’une excellente image de marque, bénéficie d’équipements modernes et forme des élèves de haut niveau, l’école publique, elle, et notamment celle qui se situe dans les régions éloignées, souffre d’un manque à tous les niveaux : infrastructures, équipements, niveau des enseignants, méthodes et qualité de l’enseignement, pour ne citer que ceux-là. Et pourtant, l’école publique absorbe 40 % des élèves du pays. Mais le constat est consternant : Plus de 46 % des enfants exclus du système scolaire le sont entre l’école primaire et complémentaire. C’est pour soutenir les écoles publiques du pays et freiner le grave problème de l’exclusion des enfants du système scolaire que l’Unicef et la Fondation al-Walid ben Talal se sont associées dans le projet Adopt-A-School (adopter une école) qui se chiffre à un million de dollars. Adopt-A-School a été conjointement lancé et signé hier, à la Maison des Nations unies à Beyrouth, par Leïla el-Solh, vice-présidente de la Fondation al-Walid ben Talal, et Roberto Laurenti, représentant de l’Unicef au Liban. Et ce, en présence de nombreuses personnalités politiques, de la société civile et de la presse. Un million de dollars, échelonnés sur trois ans, permettront de réhabiliter 15 écoles publiques de la Békaa-Est, accueillant 2 230 élèves, sélectionnées au terme d’une étude de terrain. En effet, dans cette région de la Békaa, selon les propos de Abdel Salam Marini, porte-parole de la Fondation al-Walid ben Talal, le besoin se fait pressant car les écoles publiques sont dans un état de vétusté déplorable : les enfants suivent les cours dans des bâtiments insalubres, peu éclairés, aux murs sales et rongés par l’humidité, alors que les installations sanitaires sont insuffisantes ou parfois inexistantes. À titre d’exemple, dans une de ces écoles sélectionnées, un seul robinet d’eau potable alimente l’école entière, et les élèves doivent faire la queue pour se désaltérer. Quant à la qualité de l’enseignement, elle laisse aussi à désirer. Outil de développement social Ce projet, qualifié par Roberto Laurenti de « package approach » (approche globale), vise à réhabiliter les bâtiments, à améliorer la qualité de l’enseignement, à créer un environnement éducatif agréable et favorable à l’apprentissage, à développer les relations entre les deux secteurs privé et public, afin de réduire la proportion d’enfants exclus du système scolaire. L’assistance portera notamment sur l’amélioration de l’infrastructure des bâtiments, des installations sanitaires, des équipements scolaires, sportifs, récréatifs, informatiques et administratifs et de la formation des enseignants... C’est un véritable outil de développement social que devrait alors devenir l’école publique du projet Adopt-A-School. Une école, qui mènerait parallèlement des campagnes d’éradication de l’analphabétisme (estimé en moyenne à 11,6 % ) destinées aussi bien aux enfants exclus du système scolaire qu’aux adultes, qui créerait des clubs scolaires destinés à assurer aux élèves des activités extrascolaires, qui renforcerait les comités de parents et développerait ainsi les relations de ces derniers avec l’institution éducative, qui assurerait à ses élèves un environnement agréable et favorable au travail. Adopt-A-School est un grand pas vers la réhabilitation de l’école publique dans sa totalité et sur l’ensemble du territoire libanais. Car ce projet n’est qu’un premier pas, une première collaboration entre l’Unicef et la Fondation al-Walid ben Talal, au bénéfice de quinze écoles de la Békaa-Est. Une collaboration qui devrait se poursuivre, s’améliorer et s’étendre à d’autres projets, espèrent d’ailleurs les deux parties. En effet, l’Unicef ne semble pas vouloir s’arrêter là. Forte de ce « mariage », comme l’a appelé Roberto Laurenti, entre elle et la Fondation al-Walid ben Talal, elle envisage de sensibiliser le secteur privé, afin de l’amener, par des initiatives et des « adoptions » ponctuelles, à soutenir, à réhabiliter et à moderniser l’école publique, lui permettant ainsi de contribuer à l’éducation et au développement durable dans l’ensemble du pays. « Coopérer et unifier les forces peut changer les choses, estime le représentant de l’Unicef. Le capital humain n’est-il pas la principale force du Liban ? » Anne-Marie EL-HAGE

Difficile de comparer, au Liban, l’école publique et l’école privée. Alors que cette dernière jouit d’une excellente image de marque, bénéficie d’équipements modernes et forme des élèves de haut niveau, l’école publique, elle, et notamment celle qui se situe dans les régions éloignées, souffre d’un manque à tous les niveaux : infrastructures, équipements, niveau des...