Rechercher
Rechercher

Actualités - interview

Au cœur de l’entretien de l’ambassadeur de France : les relations bilatérales, la 1559, les législatives 2005... Émié à « L’Orient-Le Jour » : Nous voulons que le Liban maîtrise son destin dans l’indépendance et la liberté (photo)

Pour des raisons évidentes, historiques, instinctives, sentimentales, et parce que la France, dit-on par ici, restera toujours « notre tendre mère », un ambassadeur de France – quel qu’il soit – dispose auprès des Libanais, en temps normal, d’un capital sympathie supérieur à celui dont peuvent se prévaloir chacun des autres membres du corps diplomatique. Un axiome qui gagne en ampleur, en poids, en volume lorsque le représentant de la France se retrouve au diapason parfait avec les vœux et les revendications d’une très grosse majorité de Libanais ; lorsqu’il devient, avant même d’avoir foulé le sol de la capitale, le dépositaire de beaucoup de leurs espoirs. Parce que, qu’ils soient pour ou contre la 1559 ou qu’ils réclament à en devenir aphones l’application de l’accord de Taëf, ces Libanais se retrouvent sans ambiguïté aucune autour de valeurs et de concepts essentiels : l’indépendance et la souveraineté du Liban, sa libre décision, le respect de sa tradition démocratique. Des priorités au cœur du discours de celui qui a succédé, il y a quelques semaines, à Philippe Lecourtier : Bernard Émié. Certes, le nouvel ambassadeur de France, comme bon nombre de ses collègues – américain, européens, jordanien... –, ne fait que rapporter, amplifier, marteler la position de son pays et de la communauté internationale en faveur de la souveraineté libanaise. Mais en le regardant s’exprimer, en s’arrêtant sur cette flamme républicaine qui fait briller son œil lorsqu’il évoque la question, il apparaît très vite que Bernard Émié, l’homme, aussi bien que l’ambassadeur de France, ont à cœur la totale indépendance du Liban. Moins de deux semaines après son entrée en fonctions, l’ex-directeur du département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay a choisi L’Orient-Le Jour pour sa première entrevue avec la presse. Une occasion d’évoquer la nature de sa mission d’ambassadeur de France au Liban, les relations bilatérales et la coopération, la 1559, les prochaines législatives, le Liban-Sud ou le dossier régional. Le tout avec une redoutable maîtrise des rouages et des coutumes diplomatiques, mais sans aucun penchant pour quelque circonvolutions ou autres dilutions que ce soit. Bernard Émié ne tourne pas autour du pot ni ne va par quatre chemins : « Nous voulons voir le Liban vivre à son rythme, maîtriser son destin et réussir, dans l’indépendance et la liberté », dit-il. Le sens de sa mission ? « Heureux et fier » d’être au service d’une « exigence d’amitié », Bernard Émié rappelle volontiers que la relation libano-française équivaut à « une passion historique à nulle autre pareille », et cite avec un plaisir évident Charles de Gaulle. « Dans tout cœur de Français, le nom seul du Liban fait remuer quelque chose de très particulier », avait dit le général ; une vérité adoptée in extenso « par Jacques Chirac et que j’ai fait mienne », confesse l’ambassadeur. Qui rappelle également le respect total de la France pour la civilisation et le peuple libanais, pour leurs six mille ans d’histoire, pour l’originalité « fascinante » d’un pays multiconfessionnel ; respect pour cette « volonté de vivre ensemble », pour ces « spécificités », cette « originalité » et cette « tradition démocratique. Voilà ce qui sous-tend notre engagement en faveur du Liban : les libertés – toutes les libertés –, les droits de l’homme, et cette certitude que le Liban est et doit être un pôle de stabilité au Moyen-Orient », martèle-t-il. « Ma mission est simple et ambitieuse à la fois : il s’agit de conforter la relation libano-française, de réaffirmer constamment notre attachement à l’indépendance, la souveraineté et le respect des traditions démocratiques du Liban », énonce-t-il ensuite. La volonté de Bernard Émié est claire, nette, précise : voir le Liban « vivre à son rythme, maîtriser son destin, et réussir, dans l’indépendance et la liberté ». Les mots certes, mais aussi les actes Il n’y a pas que les mots, les promesses clinquantes. Rarement les actes ont été à ce point à la hauteur : le Liban fait partie de la zone de solidarité prioritaire ; les liens d’amitié et de fraternité se sont vérifiés « partout dans le monde », notamment lors de la dernière crise ivoirienne, lorsque les Libanais ont été évacués par la France puis immédiatement réinscrits dans le système scolaire français, et la coopération est renforcée à tous les niveaux. Bernard Émié rappelle que sur le plan économique et financier d’abord, la France reste « le premier bailleur de fonds » du Liban, avec une enveloppe de 350 millions d’euros ; que sur le plan commercial, la France occupe le second rang des partenaires de ce pays, avec 700 millions d’euros d’exportations ; que les investissements français sont d’importance (80 implantations françaises), et que la France a octroyé 500 millions d’euros dans le cadre de Paris II. Sans oublier les domaines culturel, scientifique et technique : l’appui à l’enseignement en français au Liban et l’enseignement du français au Liban ; le soutien à l’enseignement public par le biais des formations (300 personnes jusqu’en 2006) ; la coopération universitaire (avec l’USJ, l’UL, l’Usek et l’université de Balamand) ; le programme Cèdre ; la réussite de l’École supérieure des affaires, pôle régional d’excellence ; le soutien à TV5 et à RFI/Radio Liban, le Salon du livre ; la coopération dans le domaine de la défense et de la sécurité (déminage, combat en montagne, police...), etc. « C’est un champ qu’il faut renforcer dans les années à venir et dans l’intérêt des deux peuples. Notre priorité est d’être présents aux côtés de tous les Libanais sur tout le territoire libanais », résume l’ambassadeur de France. « Mais également de travailler et de construire l’avenir, et l’avenir, c’est les jeunes : la France est le premier pays d’accueil des étudiants libanais, dont le nombre a progressé de 83 % en 5 ans », précise-t-il. Et puis, last but not least, il y a « la bonne gouvernance », objectif français (et francophone) majeur qui se traduit par un soutien à la réforme de l’État, de la magistrature et de l’administration, en particulier de l’ENA Liban« pour que chaque fonctionnaire soit enfin recruté sur le seul critère de sa compétence ». UE, Barcelone et Grand Moyen-Orient Les Libanais le savent : la coopération avec la France s’est fait, se fait et se fera tous azimuts ; elle se poursuivra dans tous les domaines, « grâce à un travail avec les responsables libanais ; c’est une coopération à long terme qui n’est pas liée à tel ou tel gouvernement ou à telle ou telle conjoncture ». Et les Libanais savent aussi, en attendant que leurs dirigeants en prennent pleinement conscience, que la France, au Liban, travaille aussi avec l’Union européenne. « Nous mutualisons nos efforts », dit Bernard Émié. L’UE, c’est « une réalité politique et économique, c’est de la coopération internationale ; nous encourageons les Libanais à prendre cette dimension en compte, à ne pas rater le train, ni les développements bénéfiques dont le Liban peut profiter », conseille-t-il, incitant les autorités locales à activer les mécanismes de travail avec l’UE (sur le plan des réformes) et à s’engager activement, notamment par le biais de la salutaire politique de nouveau voisinage. « C’est un message que j’ai tenu à transmettre aux responsables dès mon arrivée à Beyrouth », précise-t-il. L’élargissement de l’UE vers l’Est et l’Europe centrale ne risque-t-il pas d’affaiblir l’engagement européen en Méditerranée dans les prochaines années ? « Il faut rappeler en permanence la priorité méditerranéenne de l’UE, sachant que nous voulons des partenaires réactifs, engagés, militants. Sachant également que le processus de Barcelone doit être relancé, réactualisé. » Le processus de Barcelone n’est pas agonisant, voire mort, depuis l’élargissement de l’UE ? « Pas du tout. Il a permis de gérer beaucoup de coopération, de créer un véritable sentiment de partenariat. Nous fêterons en novembre 2005 son dixième anniversaire, et la France a soumis des idées pour que cette relance soit effective. Nous souhaitons d’ailleurs que cela s’accompagne d’une réunion à très haut niveau, entre les chefs d’État et de gouvernement des pays concernés. Barcelone doit grandir, s’amplifier », insiste Bernard Émié. Ce processus n’a-t-il pas été sapé, rogné par le projet US du Grand Moyen-Orient, aujourd’hui appelé Afrique du Nord-Moyen-Orient élargi ? « Les pays du bassin méditerranéen ont été particulièrement clairs, notamment à la réunion ministérielle de Rabat : tous veulent sanctuariser Barcelone. Nous disons oui à une coopération avec le projet adopté par le sommet du G8 de Sea Island, mais non à une confusion entre les deux ou à une dilution de l’un dans l’autre », martèle l’ambassadeur de France, précisant que l’engagement européen en Méditerranée a été accompagné par plusieurs milliards d’euros de financement sur cinq ans. Le projet US du Grand Moyen-Orient « a rappelé à l’UE que la dimension méditerranéenne est fondamentale. » 1559, et pas d’arrangements... Dans le cadre de son partenariat avec l’UE, ou bien dans ses engagements bi ou multilatéraux, le Liban n’a-t-il pas fait montre d’une absence sensible de réactions, de bonne volonté ; fait preuve de laxisme, de nonchalance ? Une coopération ne se fait-elle pas à deux, et les devoirs du pays que la communauté internationale soutient ne sont-ils pas sacrés ? Paris II, par exemple, ne ressemble-t-il pas à un gros hold-up ? « Le président Chirac a payé de sa personne au moment de Paris II. Il y a eu des premiers effets au Liban, mais ils ont été entravés dans la durée, quelque chose s’est engagé mais a été interrompu en plein vol ; l’impact de Paris II s’est essouflé et nous le regrettons. La mobilisation internationale supposait des contreparties, mais les choses n’ont pas été totalement faites, nous espérons qu’elles ne seront pas perdues de vue et que les réformes seront relancées. » C’est beaucoup d’indulgence envers le Liban. « Non, pas de l’indulgence, mais une volonté – et un encouragement fort – pour que les réformes financières et budgétaires soient faites », assure Bernard Émié. Votre arrivée à Beyrouth, quatre mois après l’adoption de la résolution 1559 de l’Onu, et votre nomination impliquent-elles une nouvelle approche française ? « Non. La France n’a qu’une politique. La 1559 représente l’attachement de la communauté internationale à la souveraineté, l’indépendance et la tradition démocratique du Liban ; c’est notre objectif. La 1559 a été conçue et créée dans l’intérêt du Liban, elle n’est dirigée contre personne. Que toutes les parties la respectent, sachant que sa mise en œuvre requerra toute notre vigilance et notre attention », soutient l’ambassadeur de France. Quant à sa nomination, il reconnaît qu’elle a fait l’objet de mille et une interprétations. « Mais je suis là pour porter un message de coopération et, en même temps, d’exigence par rapport à l’application de la 1559. Et que l’on arrête d’inventer ou d’ergoter : ce n’est pas une résolution franco-américaine, c’est une résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’Onu. » Quid des rumeurs autour d’un éventuel arrangement syro-US au détriment de la France ? « Nous n’avons absolument pas ce genre d’états d’âme. La communauté internationale s’est mobilisée en faveur de l’application de la 1559, et nous ne théoriserons pas sur les positions des uns et des autres ni ne ferons quelque procès d’intention que ce soit. Nous ne doutons aucunement des intentions de ceux qui se sont ralliés à cette résolution », insiste Bernard Émié. Et le point de savoir si Paris et Washington ont les mêmes objectifs au Liban ne l’intéresse pas. « Le travail engagé par tous ceux qui s’intéressent au Liban est de demander à toutes les parties concernées d’appliquer cette résolution dans un esprit de dialogue », ajoute-t-il, rappelant l’entier respect dont Paris gratifie Terjé Roed-Larsen, le représentant personnel de Kofi Annan chargé d’établir l’état des lieux de l’application de la 1559. « Une volonté internationale » Est-ce que c’est le volet libano-syrien de l’accord de Taëf qui est seul devenu caduc après la 1559 ? « Il y a une constante française : notre attachement à l’indépendance et à la souveraineté du Liban. C’est pourquoi nous avons soutenu Taëf parce qu’il a permis au Liban de sortir de la guerre civile et de retrouver la paix. Nous avons les mêmes exigences en ce qui concerne la 1559, et nous ne voulons pas entrer dans un autre débat : Taëf existe, cependant le volet extérieur n’est pas pleinement appliqué. La 1559 entraîne une nouvelle dynamique, de nouvelles perspectives. » Que répondez-vous à ceux qui se demandent pourquoi la 1559 bénéficie-t-elle d’un pareil suivi contrairement à d’autres résolutions (194, 242...) ? « La 1559 a été conçue pour le Liban ; elle n’est pas à inscrire dans le contexte régional ni dans le cadre des efforts de certaines parties pour aboutir à la paix. » Quelle genèse pour cette 1559, dont la naissance ex abrupto a surpris beaucoup de Libanais, et dont les desseins autres que la souveraineté et l’indépendance du Liban font gloser dans tous les salons libanais ? « Il n’y a rien de surprenant. Souvenez-vous des discours de Dominique de Villepin en avril 2003 à l’issue de sa tournée régionale, de la visite du patriarche Sfeir à Paris en octobre 2003. Souvenez-vous de l’expression française récurrente en 2004 appelant au respect des règles constitutionnelles en vue de l’élection présidentielle au Liban... Des messages très clairs avaient été lancés, des signaux sur la manière avec laquelle nous anticipions les événements au Liban ; et c’est parce qu’ils n’ont pas été entendus que nous sommes entrés dans la logique de la résolution. Il n’y a pas eu de lapin sorti du chapeau, la 1559 est sur l’agenda international, c’est une volonté internationale », résume Bernard Émié. Mais tout cela ne ressemble-t-il pas, pour l’instant, à un dialogue de sourds avec les autorités libanaises et syriennes ? « Non, c’est un dialogue entre partenaires. Nous nous faisons l’écho du souhait de la communauté internationale – le message des Nations unies est un message collectif, et nous espérons que les autorités des deux pays nous entendront. Nous sommes déterminés », insiste-t-il. Un calendrier d’application est-il envisagé ? Y aurait-il une date-butoir ? « Nous refusons les négociations sur les négociations. » Les législatives 2005 et le Liban-Sud La France, par la voix de Jacques Chirac lui-même, a rappelé à tous qu’elle sera extrêmement vigilante et attentive à la préparation et au déroulement des prochaines législatives. « Absolument. Tout cela commence par le débat sur la loi électorale. Nous n’avons pas à nous ingérer dans les affaires internes du Liban et à entrer dans le détail ; ce que nous souhaitons, c’est qu’elle recueille un très large consensus, qu’elle puisse assurer équitablement une pleine représentativité de toutes les composantes de la société libanaise. Ensuite, il y a la campagne électorale, au cours de laquelle chacun doit pouvoir s’exprimer en toute liberté. Puis il y a le scrutin à proprement parler, qui se doit d’être transparent, libre, sans pressions ni contraintes. » Et si toutes ces conditions ne sont pas réunies ? « Permettez-nous de sauter une haie à la fois », répond très diplomatiquement l’ambassadeur de France, citant un ancien ministre des Sports de son pays... Et si l’opposition libanaise vous demande de l’aider à assurer des observateurs internationaux ? « Pour l’instant, notre position n’est pas fixée, mais c’est une option que nous ne rejetons évidemment pas », assure-t-il. Quel commentaire sur l’incident du week-end dernier le long de la ligne bleue entre Israël et le Hezbollah ? « Nous déplorons l’enchaînement des violences, et nous appelons les deux parties à la retenue, nécessaire si l’on veut sortir de la spirale infernale des attaques et des ripostes. Cet incident nous a confortés dans notre conviction que les milices libanaises et non libanaises doivent être dissoutes et désarmées, et que la souveraineté du Liban doit être étendue sur l’ensemble de son territoire, conformément à la 1559 », souligne Bernard Émié. Il estime d’ailleurs que ces incidents vont être pris en compte par le Conseil de sécurité lors du prochain débat sur le renouvellement du mandat de la Finul opérant au Liban-Sud, tout en indiquant qu’il n’y a pas pour l’instant une volonté française visant à la réduction du volume du contingent onusien. Palestine et Irak Sur le dossier régional enfin, Bernard Émié commence par souligner la maturité politique des Palestiniens, au lendemain de la présidentielle qui a sacré Mahmoud Abbas comme successeur de Yasser Arafat, saluant la victoire de la démocratie et de la paix. « Mais ce n’est qu’une première étape. Les législatives et les municipales à venir doivent bénéficier des mêmes soins dans leur préparation ; quant à la nouvelle Autorité palestinienne, il faut qu’elle puisse reprendre le dialogue avec les Israéliens », dit-il. Sur l’Irak, l’ambassadeur Émié rappelle la solidarité de son pays avec la résolution 1546 de l’Onu, et la volonté de la France de se tenir aux côtés du peuple irakien et de contribuer à la stabilité du pays, grâce entre autres à un effort sur la dette de l’Irak. « C’est le message que Paris transmettra au président Ghazi Yaouar, qui entame aujourd’hui une visite officielle en France à l’invitation du président Chirac », dit-il. Quant aux élections irakiennes, elles seront « difficiles mais possibles », estime-t-il également ; « nous espérons qu’elles contribueront à la stabilité de l’Irak. » « Il y a aujourd’hui un faisceau d’éléments positifs et favorables : l’Autorité palestinienne est relégitimée ; la nouvelle Administration US a exprimé la volonté de se réengager en faveur de la paix au Proche-Orient ; la mobilisation de l’UE s’est accrue, et le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, veut réussir le retrait de Gaza. Il faut profiter de la conjonction de ces éléments pour faire avancer la paix. C’est notre responsabilité historique que de régler ce conflit central », conclut-il. Le Quai d’Orsay enfonce le clou Dans son avertissement au sujet de l’application de la résolution 1559 du 6 janvier, le président français Jacques Chirac avait mis l’accent sur les élections législatives libanaises du printemps. Mais par la suite, un officier français de l’Onust a été tué au Sud. Et Paris s’est braqué sur la clause concernant le Hezbollah. Ainsi hier, le Quai d’Orsay, par la bouche de sa porte-parole adjointe, Cécile Pozzo di Borgo, a martelé que « comme indiqué dans la résolution 1559, il faut aboutir au démantèlement des milices libanaises et non libanaises. Ainsi qu’au rétablissement de l’autorité du gouvernement libanais sur l’ensemble du territoire national ». Entendre à travers le retrait des forces syriennes. Propos recueillis par Élie FAYAD et Ziyad MAKHOUL
Pour des raisons évidentes, historiques, instinctives, sentimentales, et parce que la France, dit-on par ici, restera toujours « notre tendre mère », un ambassadeur de France – quel qu’il soit – dispose auprès des Libanais, en temps normal, d’un capital sympathie supérieur à celui dont peuvent se prévaloir chacun des autres membres du corps diplomatique. Un axiome qui gagne en...