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Actualités - CHRONOLOGIE

Loi électorale - Sfeir : « Il ne peut y avoir un État pour chaque communauté » Berry estime que le projet sera adopté en janvier et voté en février

Le président de l’Assemblée, Nabih Berry, a estimé hier que le projet de loi électorale sera prêt d’ici à la fin du mois, et qu’il sera voté en février. Dans un entretien accordé au quotidien saoudien Okaz qui paraît aujourd’hui, le chef du mouvement Amal, qui effectue une visite officielle en Arabie saoudite, a noté que ni au sein de l’opposition ni dans le camp des loyalistes il n’y a accord sur la loi électorale. Ainsi, a-t-il expliqué, dans l’opposition, certains sont en faveur de la petite circonscription, d’autres de la proportionnelle, alors que dans le camp loyaliste, certains souhaitent voir le mohafazat adopté comme circonscription électorale et d’autres la circonscription moyenne, soit une moitié de mohafazat, ou encore le caza. M. Berry a réitéré sa préférence pour la grande circonscription, avec adoption de la proportionnelle. « Je ne veux pas accorder, en temps de paix, à certains, ce qu’ils ne sont pas parvenus à arracher en temps de guerre », a-t-il répété. Pour lui, les petites circonscriptions favorisent l’élection de députés fanatisés à l’extrême. Pour sa part, le ministre de l’Information, Élie Ferzli, a estimé que le projet de loi sera adopté en Conseil des ministres « cette semaine ou la semaine prochaine » et qu’en tout cas, ce projet est « dans sa phase finale ». Par ailleurs, Mme Nayla Moawad a accusé hier le ministère de l’Intérieur « de retarder la promulgation de la loi le plus longtemps possible » et y a vu « un début de falsification de la volonté populaire ». Mme Moawad a accusé le ministère de l’Intérieur d’avoir commencé à délivrer des cartes électorales pour les partisans des candidats loyalistes et de les retarder pour l’opposition. « Nous voyons tous que les plaques à trois chiffres se multiplient en ville », a-t-elle encore dit, ajoutant qu’une vingtaine de licences d’organisation de jeux de loto ont été accordées « dans le cadre de la campagne électorale ». En soirée, toutefois, le ministère de l’Intérieur a publié une mise au point dans laquelle il a mis Mme Moawad au défi de notifier le parquet en cas d’infraction et précisant que la députée elle-même vient de se faire octroyer une plaque à trois chiffres... Sfeir : le fruit d’une entente « Il ne peut pas y avoir un État pour chaque communauté. Tout comme le Liban est à tous, l’État est le fruit d’une entente entre nous pour dépasser les difficultés qui nous dérangent à tous », a déclaré hier le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, toujours aussi sollicité par ses visiteurs. Cette remarque de bon sens a été faite par le chef de l’Église maronite devant une délégation de la faculté d’information de l’Université libanaise (UL) conduite par M. Amer Machmouchi. En ce qui concerne la loi électorale, le chef de l’Église maronite a souligné « l’importance d’une représentativité véritable, seule capable de créer entre le député et ses électeurs des liens de responsabilité ». « C’est ce qui nous a fait préférer la petite circonscription, a-t-il ajouté, où les électeurs connaissent leur député et le député ses électeurs. » Par ailleurs, le patriarche Sfeir a émis des réserves au sujet de la proportionnelle, relevant que sous la présidence de François Mitterrand, en France, cette expérience a échoué. Sans être hostile dans l’absolu à une quelconque formule législative, le chef de l’Église maronite a affirmé qu’il était contre la formation de grandes listes avec scrutin majoritaire, qui favorisent l’élection de députés non représentatifs de l’électorat. Au sujet de la résolution 1559 qui, selon certains, a rendu caduc l’accord de Taëf, le patriarche Sfeir a affirmé qu’avant de critiquer l’accord de Taëf, il convenait de l’appliquer objectivement, et non pas comme cela a été fait, dans l’intérêt de ceux qui sont en position d’autorité. Enfin, le patriarche Sfeir a estimé que la réduction du service du drapeau à 6 mois, au lieu d’un an, ne résout pas le problème, et que par ses effets, cette réduction ne change pas grand-chose à la situation actuelle. Le patriarche Sfeir a également écouté les explications de l’ancien ministre des AE, Farès Boueiz, qui a insisté de nouveau sur le principe constitutionnel qui dit : « Une loi électorale pour un territoire national. » M. Boueiz a plaidé pour des circonscriptions « le plus réduites possible », et mis en garde contre les délimitations arbitraires « à coups de crayons » des circonscriptions. « Je pense qu’il est trop tard pour réaménager les cazas », a-t-il affirmé.

Le président de l’Assemblée, Nabih Berry, a estimé hier que le projet de loi électorale sera prêt d’ici à la fin du mois, et qu’il sera voté en février. Dans un entretien accordé au quotidien saoudien Okaz qui paraît aujourd’hui, le chef du mouvement Amal, qui effectue une visite officielle en Arabie saoudite, a noté que ni au sein de l’opposition ni dans le camp des...