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Code électoral - Le dernier mot reviendra au Parlement Le projet de base se fonde sur le caza

Finalement, le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, ne proposerait pas, comme prévu initialement, un choix entre le caza et la moyenne circonscription, mais seulement le caza. Parce qu’il existe un large consensus des forces politiques en faveur de la circonscription réduite. Le Conseil des ministres doit incessamment examiner le projet de loi. Pour le transmettre à la Chambre, qui en fera ce qu’elle voudra. Soit l’adopter tel quel, soit le retoucher, soit encore prier le gouvernement de revoir complètement sa copie. Mais avant d’en arriver là, il faut tout d’abord savoir si l’Exécutif va se ranger sans barguigner au côté de Frangié. On sait en effet que les ministres issus du Mont-Liban, fief présumé de l’opposition, et qui sont eux-mêmes candidats à la députation, militent d’arrache-pied pour le sur-mesure. Ils estiment qu’il n’est pas nécessaire, pour faire petit, de s’en tenir aux contours administratifs courants. C’est-à-dire qu’à leur avis, on peut facilement découper le caza lui-même, horizontalement ou verticalement, en le mélangeant le cas échéant à d’autres, pour obtenir des unités électorales de trois à cinq sièges. Bref, ils souhaitent un costume qui leur convienne, tout en gênant leurs adversaires aux entournures. Selon des techniciens, les services étatiques sauraient déjà comment utiliser au juste les ciseaux pour donner satisfaction à ces messieurs loyalistes. Il reste à savoir si le Conseil des ministres voudra se laisser entraîner dans cette aventure arbitraire qui risque de jeter le discrédit sur le pouvoir. Qui affiche cependant, au top niveau, une volonté claire de n’adopter cette fois que des critères unifiés pour toutes les régions. Ce qui sonne le glas des découpages ostensiblement arbitraires. Afin de limiter les dégâts côté contestation justifiée. Car l’opposition, qui ne cesse de se renforcer sur les plans parlementaire et populaire, ne cesse de ruer dans les brancards. Elle réclame le départ des trente. En accusant, comme on sait, le gouvernement d’être juge et partie, du moment qu’il comprend une large majorité (deux tiers, en fait) de ministres postulants. Et elle lui reproche en outre de retarder à dessein la procédure de législation afin d’empêcher la campagne de se dérouler dans des conditions et des délais normaux. Quoi qu’il en soit, certains pôles opposants prévoient que dans la période intermédiaire qui va commencer à partir de la promulgation de la nouvelle loi, des démarches et des efforts vont être déployés, politiquement et sécuritairement, en faveur de la détente, de la consolidation du calme. Pour prévenir des secousses, des chocs, des confrontations, des heurts, des violences que le pays pourrait difficilement supporter. Dans cet esprit, selon ces sources, les passes d’armes avec le pouvoir se dérouleraient désormais à fleurets mouchetés, sans invectives ni provocations flagrantes. Sur un plan tactique, ces mêmes professionnels avouent qu’il leur semble a priori difficile, voire impossible, que l’opposition parvienne vraiment à présenter partout des listes unifiées. Les impératifs locaux devraient, indiquent-ils, favoriser dans diverses régions des listes panachées, articulées autour d’indépendants influents. Qui exigeraient d’avoir à leurs côtés aussi bien des loyalistes que des opposants. Pour ces derniers, cependant, comme le répète un pilier de Kornet Chehwane, le processus de changement est en cours et s’accélère manifestement. Pour produire, à son avis, un nouveau tableau politique marqué par le modérantisme. D’autres sources pensent que le pressing américain, conforté par les déclarations françaises, va sans doute déboucher sur une application de la 1559, entendre sur un retrait syrien, avant les élections du printemps. Comme avant le rapport Annan. Faute de quoi, l’Administration US prendrait des sanctions économiques à l’encontre de la Syrie. De leur côté, des voyageurs neutres retour de Damas indiquent que les autorités syriennes étudient des mesures déterminées qui seraient appliquées sous peu. Ils ne donnent pas de détails, mais ajoutent que le but recherché serait de soulager le citoyen libanais. Et d’avoir également un impact (positif s’entend) sur le plan extérieur. Les prosyriens convaincus évitent pour leur part d’aborder le sujet. Mais pressés de questions, ils n’excluent pas que la Syrie fasse quelque chose. Sans doute pas avant la visite du président Assad à Moscou le 24 du mois courant. Après quoi, il pourrait bien y avoir une réunion du Conseil supérieur libano-syrien pour couvrir l’initiative syrienne. Les opposants estiment que des développements dans ce cadre pourraient largement influer en leur faveur sur le plan de la bataille électorale. Des loyalistes en conviennent du reste, en exprimant ouvertement l’espoir que la Syrie ne se retire pas avant les élections. Il reste que, selon les opposants, la normalisation envisagée permettrait en réalité de beaucoup détendre le climat politique d’ensemble dans le pays. Ils précisent enfin que la fabrication des alliances doit forcément attendre la loi électorale. Cependant, la grande question est de savoir si le récent embrasement au Sud ne traduit pas une détérioration supplémentaire et grave des rapports conflictuels entre Damas et Washington. Dans les jours qui viennent, on devrait comprendre, d’après les développements, s’il s’agit là d’un début de confrontation jusqu’au bout ou d’un dérapage occasionnel. Dans le premier cas, cela signifierait évidemment que 1559 ou pas, les Syriens ne voudront ni partir, ni laisser le désarmement du Hezbollah se faire, ou l’armée se déployer sur la ligne bleue. Le défi éventuel, c’est également évident, pourrait déboucher sur une menace d’explosion régionale. À moins que le coup de dés visant à montrer l’importance des atouts des parties régionales face aux pressions ne réussisse. Ce qui semble cependant hasardeux et douteux. Philippe ABI-AKL

Finalement, le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, ne proposerait pas, comme prévu initialement, un choix entre le caza et la moyenne circonscription, mais seulement le caza. Parce qu’il existe un large consensus des forces politiques en faveur de la circonscription réduite. Le Conseil des ministres doit incessamment examiner le projet de loi. Pour le transmettre à la Chambre,...