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Actualités - OPINION

Une course contre la montre pour les Occidentaux

L’application de la 1559, désormais quasi certaine, interviendra-t-elle avant ou après les législatives ? Les officiels locaux parlent d’étapes qui prendraient de longs mois. Les Occidentaux de leur côté veulent que la résolution soit concrétisée avant l’échéance électorale. Qui doit elle-même précéder le rapport Annan. Pour le moment, ce sont surtout les Français qui se montrent pressants. Ils soulignent que le retrait syrien prend le pas sur les autres clauses, comme le désarmement des milices ou le contrôle des camps palestiniens. Car l’essentiel, c’est que le Liban recouvre sa souveraineté, son indépendance et son autonomie de décision. Ce qui lui permettrait de traiter avec autorité le cas du Hezbollah ou des camps. D’autant plus facilement que les élections auront pu se dérouler librement, régulièrement et démocratiquement. Dégageant, pour la première fois depuis les années soixante-dix, une volonté vraiment nationale. Or la condition sine qua non d’un scrutin valable reste le départ des Syriens. Sur le terrain comme sur le plan des ordonnances politiques. Les prosyriens soutiennent qu’on ne pourra pas désarmer le Hezbollah ni les camps si les Syriens partent. Il y est répondu qu’au contraire avec leur mise de côté, il sera enfin possible de prendre des décisions libres, consacrant l’autorité souveraine de l’État libanais et la primauté des intérêts nationaux de ce pays. Une façon de rappeler que le rôle attribué au Hezbollah et le statut des camps palestiniens servent surtout la politique, donc l’intérêt de la Syrie, qui maintient ouvert ou semi-ouvert, à sa guise, le front du Liban-Sud. Pour que celui du Golan reste fermé. Les sources citées ajoutent que, naturellement, l’intérêt bien compris du pays voudra aussi que la question du Hezbollah, en tant que partie intégrante du tissu sociopolitique libanais, serait réglée à l’amiable, une fois une autorité nationale mise en place à la faveur d’élections libres. Un arrangement qui se ferait donc sur des bases consensuelles générales, en prenant en compte l’évolution du processus de paix régional. Également à la lumière d’un accord avec la Syrie sur l’appartenance des hameaux de Chebaa. Il faut en effet que leur libanité soit attestée, en base des procédures légales internationales connues que l’on n’a jamais suivies, pour que le Liban puisse en réclamer la restitution à Israël. En attendant la conclusion d’une paix régionale globale. Quant aux camps, il en serait traité avec les nouvelles autorités palestiniennes, parallèlement à la probable relance des pourparlers en vue de la création d’un État palestinien. Dont l’émergence devrait permettre de régler le problème des refugiés, qui deviendraient alors des ressortissants réguliers d’un État reconnu. Ils pourraient alors soit regagner leur terre d’origine, soit partir pour un nouveau pays d’accueil, soit rester en tant que résidents étrangers ordinaires, arabes ou autres. Sans que l’on puisse parler d’implantation. Et sans que les camps ne restent couverts par une extraterritorialité qui en fait des îlots d’insécurité, des antres pour le crime organisé et pour la subversion. Il reste un point important à définir. Certains, même au sein de l’opposition, affirment qu’en vertu de Taëf, les Syriens peuvent se contenter de se replier sur la Békaa pour protéger militairement le flanc de Damas. Ils resteraient dans la plaine jusqu’à la conclusion d’un accord de paix régional. En pratique, répondent les mêmes sources, le présence militaire syrienne au Liban est inutile. D’abord parce que Israël ne va pas attaquer la Syrie, afin justement de ne pas lui donner d’excuse pour rester au Liban. Sans compter que les frontières entre les deux puissances régionales ont toujours été calmes. Ensuite parce que le cordon de sécurité syrien ne peut évidemment pas suffire et risque même d’affaiblir le gros des forces syriennes si Israël, qui a la maîtrise des airs et un meilleur armement, décidait d’attaquer. Cependant, les prosyriens espèrent que le retrait total, ou même le simple repli sur la Békaa, n’ait pas lieu avant les élections. Parce que, reconnaissent-ils, le choc médiatique serait tel que l’opposition risquerait de remporter le scrutin haut la main. Ce qui ne serait pas dans l’intérêt du pouvoir et des décideurs. Qui ont plus que jamais besoin de disposer d’une majorité au Parlement libanais. Émile KHOURY
L’application de la 1559, désormais quasi certaine, interviendra-t-elle avant ou après les législatives ? Les officiels locaux parlent d’étapes qui prendraient de longs mois. Les Occidentaux de leur côté veulent que la résolution soit concrétisée avant l’échéance électorale. Qui doit elle-même précéder le rapport Annan. Pour le moment, ce sont surtout les Français qui se...